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Never mind the bollocks
14 août 2011

Tout le monde peu tomber Amoureux

Chapitre 1 : Changement effrayant...



Elle retint un cri d'horreur.
Quelle était cette chose qui la contemplait d'un œil dégoûté ? Hermione soupira. Cette longue forme blanchâtre coiffée d'une serpillière brune n'était autre que son reflet. Si la masse de foin hirsute et emmêlée qui lui servait de cheveux aurait tiré un hurlement d'effroi à un épouvantail, ce n'était rien comparé à la couleur blafarde de sa peau, dont les cernes violacées creusaient ses yeux rougis et fatigués.
Hermione rabattit d'un coup sec son petit miroir ovale contre son bureau. Quel était l'idiot qui avait inventé le miroir ? Quoi de plus horrible pour mettre de mauvaise humeur dès le matin ? Il fallait vraiment qu'elle cesse de lire ses cours jusqu'à pas d'heure, surtout qu'elle les connaissait pas cœur. 
Hermione sortit de la chambre et se dirigea vers la salle de bain. Mais au moment où elle allait ouvrir, la porte pivota d'elle-même et la jeune femme se retrouva nez à nez avec le plus arrogant, le plus prétentieux, le plus égoïste, le plus insolent, le plus grossier et le plus insupportable de tous les êtres qui lui avaient été permis de voir.
Drago Malefoy. Divinement beau, diablement sexy, une gueule d'ange et un cœur de démon.
Si Hermione n'était pas aussi bien éduquée, elle l'aurait probablement tué dans son sommeil. « Ignore-le, fais comme s'il n'était pas là », lui avait conseillé l'innocente Ginny qui n'avait aucune idée du calvaire qu'était de partager des appartements avec cet homme. Faire comme s'il n'était pas là ? Avec ses habits qu'il laissait traîner partout, le dentifrice jamais rebouché, la musique à fond jusqu'à minuit, les soirées entre Serpentards dans la salle commune et le nombre incalculable de filles qui entraient et sortaient dans une même journée, comment était-il possible de passer outre ? Ça ne l'était pas, voilà tout. Simplement parce que Drago Malefoy n'était pas un homme que l'on ignorait.
- Par Merlin Granger c'est toi ? s'exclama-t-il en faisant un bond en arrière. Tu t'es fait attaqué par un hippogriffe cette nuit ?
- Hilarant, lâcha-t-elle d'un ton morne. J'ai besoin de la douche, tu as fini ?
- Pas tout à fait, repasse plus tard.
Hermione allait répliquer mais elle réalisa alors qu'on entendait encore la douche couler.
- Malefoy...risqua-t-elle. Si tu es là en train de me parler, pourquoi est-ce que la douche est encore ouverte ?
Pour toute réponse, il lui offrit un radieux sourire.
- Je te l'ai dit, repasse plus tard.
Sur ce, il lui ferma la porte au nez. Quel culot ! Si Hermione attrapait la fille qui prenait la douche avec lui elle ne se priverait pas d'user de son statu de Préfète en Chef pour lui rappeler que personne n'était autorisé à pénétrer ces appartements exceptés les propriétaires. 
Furieuse, elle retourna dans sa chambre et entreprit de réviser un peu en attendant que la douche se libère.

Alors qu'elle relisait pour la troisième fois « Une Querelle Ancestrale entre les Loups Garous et les Vampires » de Harold Davies, des bruits sourds se firent entendre. Curieuse, Hermione sortit de sa chambre et se stoppa net devant le spectacle qui s'offrait à elle : une jeune fille aux longues boucles blondes, enroulée dans une serviette de bain, pestait bruyamment contre Drago en lui jetant à la figure tout ce qui lui tombait sous la main. Ce dernier, amusé, se contentait d'éviter les projectiles tout en se recoiffant d'une main rapide.
- Et tu veux que je te dise ? hurlait la fille. Tu n'es pas à la hauteur de ta réputation !
- Et toi tu n'es pas à la hauteur du tout, riposta Drago soudain sérieux. Allez vire de là où j'enlève des points à ta maison de blaireaux.
- Comment oses-tu utiliser ton statu de préfet après que nous ayons fait l'amour !
- Stop ! s'écria alors Hermione qui avait bien trop l'habitude de ce genre de situation. Je n'en peux plus ! Pour quelles raisons est-ce tu t'énerves comme ça exactement ? Parce que l'homme le plus vénéré par les filles vient de t'annoncer qu'une seule nuit lui suffisait ? Parce que tu viens de te rendre compte que tu as couché avec quelqu'un qui ne t'aimait pas ? A moins que tu sois une fille vraiment très très naïve, il me semble que tu savais exactement à quoi t'attendre en venant cette nuit, alors met la en veilleuse et va trouver un garçon qui saura t'apprécier pour ce que tu es et non pour ce que ta serviette est en train de dévoiler.
Bouché bée, la jeune fille remonta aussitôt sa serviette de bain qui glissait et lança un regard noir à Hermione :
- Ça se voit que tu ne t'es jamais fait jetée toi ! Encore faudrait-il qu'on veuille de toi et de ta tignasse !
- Sa tignasse au moins dissimule un cerveau elle ! gronda Drago. Allez casse-toi de là.
Hermione ne vit même pas la fille s'en aller, trop absorbée par son pire ennemi qui venait de la défendre.
- Ne me regarde pas comme ça Granger, tu m'as débarrassé de cette fille, alors disons qu'on est quitte.
- Surtout ne pense pas que je t'ai défendu, répliqua Hermione en entrant enfin dans la salle de bain. Je commence à en avoir plus qu'assez de devoir supporter toutes tes copines et leur crise chaque matin !
- Et en quoi cela est-il susceptible de m'importer dis-moi ? ricana-t-il.
Hermione claqua la porte de la salle de bain et se réfugia sous la douche pour canaliser sa colère. Merlin qu'il était insupportable !
« Tiens bon Hermione, c'est ta dernière année avec lui. Ensuite tu n'auras plus jamais à supporter cet idiot ! ». C'est donc sur ces pensées rassurantes que Hermione commença sa journée. Après avoir cassé son peigne pour cause de coiffure indomptable, elle mit sa robe de sorcier en vitesse et fila dans la Grande Salle rejoindre Harry et Ron.

**

Elle ne tarda pas à repérer une chevelure rousse en bataille au bout de la longue table des rouge et or, ainsi que des cheveux noirs de jet tout aussi emmêlés. Elle vint s'asseoir aux côtés de ses deux meilleurs amis et leur adressa un grand sourire.
- Bonjour ! lança-t-elle.
- Bonjour Hermione, sourit Harry.
- C'est ta cohabitation avec Malefoy qui te rend de si bonne humeur ? maugréa le rouquin.
- Ron ! s'indigna Harry qui sentait venir une dispute.
- Laisse Harry, dit-elle calmement. Si c'est ainsi que monsieur grognon me dit bonjour, ce n'est pas la peine d'y répondre.
- Désolé 'Mione, finit par lâcher Ronald.
Mais elle ne l'écoutait pas. Son regard venait de tomber sur le plus beau des Serdaigles de Poudlard, avec son sourire ravageur tinté de deux petites fossettes, ses yeux bleus très clairs qui contrastaient fortement avec ses cheveux aussi noirs que la nuit. Sa carrure impressionnante révélait en fait un cœur en or et se dégageait de lui un charme irrésistible.
- Donovan Jones, commenta Harry dans un souffle. Hermione reviens parmi nous, Ron va nous faire une crise cardiaque si tu ne décroches pas.
Celle-ci sortit de sa contemplation et vit effectivement son ami s'empourprer :
- Non mais qu'est-ce que les filles lui trouvent à ce type j'aimerais bien savoir ! s'énerva-t-il.
La jalousie transparaissait dans sa voix, et Hermione préféra changer de sujet, connaissant que trop bien les sentiments de son ami pour elle.
- Nous commençons par botanique aujourd'hui non ? demanda-t-elle. On devrait se dépêcher si on veut arriver avant les Serpentards, leur Préfet si vénéré serait capable de nous retirer des points pour le retard.
- Tu n'as qu'à faire comme lui ! suggéra Ron en prenant ses affaires. Pourquoi tu n'enlèves pas de points à ces reptiles ?
- Parce que agir comme Malefoy voudrait dire que je m'abaisse à sa mentalité, dit-elle fermement. Allons-y.
Tous trois sortirent de la Grande Salle avant de traverser le Hall pour se retrouver dehors. L'air frais les mis de meilleure humeur et c'est en plaisantant qu'ils arrivèrent aux serres où les attendaient Mme Chourave. Des ricanements que Hermione n'eut aucun mal à identifier s'élevèrent non loin de là. Elle ignora Pansy Parkinson et sa bande mais cette dernière s'approcha d'elle avec un petit sourire en coin, inspiré par Malefoy, qu'elle rêvait de lui arracher un jour :
- Tes poux te donne du fil à retordre Granger ? s'esclaffa-t-elle de sa voix aigue, bientôt suivie par les verts et argents.
Hermione l'ignora. En revanche, elle ne put passer outre les visages gênés des ses deux amis qui regardaient également ses cheveux. Ron lui fit un signe discret en désignant un endroit derrière son oreille. Suivant son mouvement, elle porta une main tremblante derrière sa propre oreille et sentit un morceau de plastique qu'elle arracha aussitôt. C'était un bout de son peigne bleu, celui-là même qu'elle avait cassé ce matin.
- Pourquoi t'acharner à te coiffer Granger ? riait Pansy. Quoi que tu fasses tu resteras toujours aussi laide !
Harry allait riposter mais Hermione posa une main sur son tors :
- Laisse tomber, je m'en fiche totalement.
Mais ses amis n'étaient pas dupes et il était très facile de lire sa honte et sa tristesse, mais ils se turent. Les ricanements cessèrent soudain : le Prince des Serpents venait d'arriver. Son sac sur l'épaule, sa robe négligemment portée, Drago Malefoy traversait le Parc sous le soleil qui transformait ses cheveux en or. Pansy sauta de joie mais il ne lui adressa pas un seul regard lorsqu'elle courut à ses côtés.
Hermione ne put s'empêcher de tirer un sourire : si cet homme était toujours aussi détestable, il avait au moins acquis assez de maturité pour ne plus traîner avec son bouledogue et ses deux gorilles. Cette année, il disait préférer être seul qu'être mal accompagné, et le choc fut douloureux pour Pansy qui pourtant ne perdait pas espoir de gagner un jour son amour. Ainsi, la distance qu'il mettait désormais entre lui et les siens avait crée une véritable aura de mystère, et étrangement, leur respect pour lui n'en était que plus grand.
- Draguichou, miaula Pansy, regarde ce que la Sang-de-Bourbe a dans la main, un morceau de son peigne ! Elle a tenté de se coiffer ! Par Merlin j'imagine à quel point ce doit être insupportable de vivre avec elle mon pauvre Drago.
Trop heureuse d'être la première à lui déballer les potins sur sa cible favorite, Pansy s'accrocha au bras de Drago sous les nouveaux rires des Serpentards. Ce dernier leva les yeux vers Hermione qui se raidit aussitôt, prête pour de nouvelles moqueries. Mais à sa grande surprise, son visage resta impassible, pas même un sourire ; cela semblait tout simplement ne pas l'amuser. Il tourna ensuite la tête vers la jeune femme hystérique qui pendait à son bras, et déclara d'une voix froide :
- Cela pourrait te surprendre Parkinson, mais elle est beaucoup moins dure à supporter que toi.
Sur ces paroles qui imposèrent le silence à tous les élèves, le Serpentard se dégagea sévèrement de l'étreinte de Pansy qui ne semblait pas réaliser ce qu'elle venait d'entendre, et devança tout le monde avant de rentrer le premier dans la serre, sans un regard en arrière.
- Ça alors, lâcha Ron, ébahi. On dirait que ça lui réussit à la fouine de ne plus fréquenter ses gorilles, il n'a même pas profité de l'occasion de se moquer de toi 'Mione !
Cette dernière haussa les épaules en affichant un air d'indifférence. Mais son cœur battait inhabituellement vite lorsqu'elle entra à son tour dans la serre.

Mme Chourave début son cours en leur mettant sous les yeux à chacun une plante à première vue repoussante : une sorte de grosse boule gluante et spongieuse de couleur rose transparente, pareille à de la gelée, parsemée de petites tâches bleues turquoises qui ressemblait à des poches de liquide. Elle dégageait néanmoins un arôme agréable. La plante reposait dans un pot de terre simple, et Hermione ne se risqua pas à mettre le doigt dessus ; Neville se chargea de le faire à sa place, ce qui lui coûta un détour à l'infirmerie après un cri strident. Bien qu'il fût doué en botanique, son imprudence ne le quittait jamais.
- Comme Neville vient gentiment de nous en faire la démonstration, expliqua le professeur, il ne fait pas toucher le Bulborbus. C'est une variété chinoise, dont la substance contenue dans les tâches bleues est nécessaire à la préparation du filtre d'amour. Je précise, Mlle Patil, que la fabrication de cette potion est strictement interdite par la loi...
Cette dernière gloussait de manière idiote en fixant Harry des yeux.
- Elle possède néanmoins une autre particularité, poursuivit-elle. Le Bulborbus cache un cœur en son centre, un cœur qu'il est impossible de retirer quel que soit le moyen magique utilisé. Bien des sorciers ont tenté de le lui arracher, mais la plante s'est solidifiée jusqu'à devenir pierre.
- Professeur ? demanda alors Hermione en ignorant les remarques cinglantes des Serpentards. Quel intérêt possède ce cœur pour que tant de sorciers le convoitent ?
Mme Chourave se racla la gorge mal à l'aise.
- Je ne devrais pas vous révéler ce genre d'informations, cela pourrait pousser certains à se mettre en danger, mais bon je vous suppose assez intelligent pour ne pas tenter de toucher le Bulborbus. Son cœur est d'une valeur inestimable, il vaut à lui seul tout l'or tout du monde. Peu importe oubliez tout ça, je veux que pour le prochain cours vous ayez fait des recherches sur la façon dont on peut retirer ce cœur, et ce ne sera pas aisé à trouver !

***

Hermione se laissa tomber lourdement dans le fauteuil de la salle commune des préfets. Elle avait passé une journée épuisante et son estomac se noua lorsqu'elle songea qu'elle avait la même le lendemain. Elle préféra se changer les idées et décida d'aller rejoindre Harry et Ron dans la Grande Salle. Peut-être le beau Serdaigle serait-il là ? Mais la tête horrifiée de Ron lui apparut soudainement et elle se jura ne pas regarder à la table voisine en arrivant.
Elle sortit de la Salle commune par le portrait, et s'apprêtait à descendre l'escalier lorsque lui parvint une voix qui venait du couloir. 
- T'es de loin la plus belle femme de Poudlard, disait la voix grave.
Après avoir maudit sa satanée curiosité, Hermione regarda discrètement depuis l'angle du couloir, quels étaient les tourtereaux qui se cachaient. Elle aimait bien raconter les potins avant Lavande parfois.
Mais ce qu'elle vit la figea d'horreur. C'était Drago Malefoy. Jusque là, rien d'anormal vu sa passion pour la séduction. En revanche, que la nouvelle proie se trouve être Cho Chang, la petite amie de Harry, relevait de l'étrange. Cette dernière était adossée au mur et rougissait au fur et à mesure que Drago se collait à elle. 
- Tu veux que je te fasse visiter la chambre d'un préfet ? lui murmurait-il à l'oreille.
Hermione serra les poings jusqu'à s'enfoncer les ongles dans la paume, priant pour qu'elle ne se laisse pas faire.
- Je...je ne sais pas si c'est une bonne idée, répondit-elle d'un air vague.
On l'aurait dit comme hypnotisée par les lèvres du jeune homme.
- C'est que, poursuivit-elle tremblante de désir, je sors avec Harry et...
- Potter évidemment ! s'écria Drago d'un coup en se repoussant brusquement du corps de la jeune femme.
Cho sursauta et ce fut comme si le charme avait été rompu. Elle avait l'air de réaliser ce qu'elle était en train de faire et, devant la fureur du Serpentard, elle partit soudain en courant, comme pour éviter de se faire séduire une fois de plus. Le jeune homme la regarda s'enfuir avant de pousser un long soupir d'agacement.
Hermione souffla de satisfaction. Erreur. Ses yeux froids croisèrent tout à coup les siens. Elle eut l'impression que son cœur s'était arrêté de battre l'espace d'un instant. Drago la regarda comme s'il s'apprêtait à la tuer sur place, ses mâchoires se contractèrent, ce qui n'était vraiment pas bon signe. Instinctivement, Hermione recula de quelques pas. Mais Drago sembla se calmer car c'est avec un sourire à glacer le sang qu'il s'adressa à elle :
- Tu m'observais Granger ?
Pour la première fois de sa vie, elle chercha avec espoir une lueur d'ironie dans les yeux de Drago, mais son visage restait impassible.
Il s'approcha dangereusement de Hermione et une boule en travers de la gorge lui empêcha de sortir le moindre son.
- Tu as quelque chose à me dire ? demanda-t-il froidement.
Oui, de laisser la petite ami de Harry tranquille et d'arrêter d'avancer !
- Je...non, finit-elle par dire. Je passais par là, c'est tout.
Hermione avait mis tout l'effort du monde dans ces quelques mots pour essayer de prendre un air détaché. En vain. Leurs visages n'étaient à présent séparés que de quelques centimètres, elle pouvait sentir le souffle chaud du jeune homme terminer sa course dans son cou. Elle eut soudain l'impression de se trouver à la place de Cho Chang, car il posa délicatement ses lèvres contre sa joue, avant de lui susurrer à l'oreille :
- Tant mieux, parce que je ne supporte pas les leçons de moral, encore moins venant de toi...
Sur ce, il s'éloigna d'un pas rapide et descendit les escaliers, laissant la jeune femme se remettre de ses émotions. La respiration encore saccadée, Hermione sentit son cœur retomber lourdement dans la poitrine, et se laissa lentement glisser le long du mur, la tête dans les mains. Le moment intense qu'elle venait de vivre l'avait perturbé. Elle comprenait à présent la réaction de Cho qui n'avait pas bougé ; Drago Malefoy avait un pouvoir de domination effrayant. Elle, qui d'habitude ne laissait pas faire avec son fort caractère, venait de se faire réduire à néant par l'homme qu'elle haïssait le plus au monde.
Il fallait qu'elle l'admette ; cette année il avait beaucoup changé...Elle ne retrouvait plus le garçon lâche et trouillard des années précédente. Il avait mûri et avait pris confiance en lui plus que jamais. Par contre, il n'avait rien perdu de son arrogance et de son penchant pour les jeunes sorcières. En revanche, c'était la première année où Hermione n'avait pas eu le droit aux habituelles insultes, elle pensait particulièrement à sa favorite, Sang-de-Bourbe, comme s'il venait de se rendre compte que c'était un comportement stupide de sa part. Il osait lui parler même, la toucher ou la regarder de temps en temps. Sa répugnance vis-à-vis des sangs impurs semblait être du passé. La nouveauté chez lui était justement ce regard étrangement ressemblant à celui de Tom Jedusor, selon les descriptions que lui avait faites Harry.
La jeune femme se ressaisit et préféra retourner dans la salle des préfets. Plutôt mourir que de revoir ces yeux gris...

 


*** Le Défi ***


Hermione décida de faire au mieux pour éviter de croiser Drago durant toute la matinée, et elle commença par louper le petit-déjeuner à la Grande Salle, chose qu'elle avait horreur de faire. Mais cette esquive était, comme elle le savait très bien, impossible étant donné que son premier cours était potion avec les Serpentard. Une envie soudaine de manquer le cours la saisit.

Hermione se donna un coup de baguette sur la tête. Louper un cours ? Et puis quoi encore, il faudrait être complètement fou pour faire ça...
Elle s'habilla donc, se maquilla légèrement et laissa ses cheveux ondulés ; elle n'avait pas le temps de jeter les huit sortilèges nécessaires pour les raidir.
Hermione descendit seule dans les cachots, elle était sûrement en retard. Mais à sa grande surprise, personne ne s'y trouvait. « Et s'ils étaient déjà tous rentrés ? ». Son coeur se serra, son pire cauchemar devenant réalité.

Elle posa son oreille contre la porte et, à son grand soulagement, n'entendit pas la voix doucereuse du professeur Rogue. La jeune femme entendit alors des bruits de pas et des discussions provenant des escaliers. Quelques secondes plus tard, les Serpentards étaient arrivés. La bonne nouvelle, c'était qu'elle était désormais sûre que le cours n'avait pas commencé. La mauvaise, c'était que Drago était là, et elle, elle était seule.
Évidemment, le jeune homme était le centre des discussions, et marchait toujours au milieu du groupe.
Hermione détourna rapidement le regard lorsqu'elle sentit celui de Drago se poser sur elle. La jeune femme trouva un intérêt soudain à une petite poussière glissée dans un trou du mur...
Elle le sentit se rapprocher et son cœur se mit à battre de plus en plus vite.
- Toute seule, Granger ? dit-il d'une voix faussement aimable.
- Laisse-moi un peu tranquille, Malefoy, rétorqua-t-elle.
Elle sentait le courage lui revenir ; cet imbécile ne tenterait rien devant ses amis... « Tu en es sûre ? », lui disait une voix dans sa tête. Drago sembla surpris de cet élan de courage soudain, mais comme à son habitude, il se reprit très vite :
- Je vois que ton sale caractère est revenu. Mais je ne m'en plains pas, je te préfère comme ça que comme hier. Tu étais si faible, ricana-t-il.
Hermione le fusilla du regard. Ses yeux gris lui glacèrent le sang aussitôt, mais elle fit de son mieux pour ne pas montrer que son corps entier était paralysé.
- Tu te sens seul à ce point pour venir me parler ?
Au lieu de s'effacer comme elle s'y était attendu, le sourire de Drago s'étira un peu plus, découvrant des dents blanches parfaitement alignées.
- Si il y en a un de nous qui devrait se sentir seul ici, c'est bien toi...Je venais simplement t'informer qu'aujourd'hui les Serpentard ont cours avec les Serdaigle. Alors, qu'est-ce que tu fais là ?
Hermione le regarda avec des yeux exorbités, la bouche grande ouverte.
- Reprend tes esprits, Granger, tu m'infliges un spectacle pas beau à voir.
- Quel jour on est ? demanda-t-elle en levant les yeux vers lui.
- Mardi.
Hermione poussa un cri d'exclamation avant de prendre ses affaires et de monter quatre à quatre l'escalier sous les rires des verts et argents.
Elle courait à perdre haleine depuis plusieurs minutes déjà. Comment avait-elle pu se tromper de jour ? Cela ne lui arrivait jamais !
Elle se trouvait à présent devant la salle du cours de métamorphose. Heureusement qu'elle connaissait son emploi du temps par cœur ! Après s'être mis en tête un brouillon d'excuses, elle toqua à la porte.
Celle-ci s'ouvrit, et le professeur Mc Gonagall leva un sourcil interrogateur :
- Miss Granger ?
- Je suis désolée d'arriver en retard professeur !
- Mais enfin... Je n'ai pas cours avec les Gryffondor, aujourd'hui...
- Quoi ? lâcha-t-elle dans un souffle.
Elle jeta un œil à l'intérieur et vit une classe de Serdaigle, dont celui qui hantait ses nuits...Il la regardait, les sourcils froncés.
- Mais c'est impossible, j'ai cours de 8h à 10h avec vous le mardi, dit-elle, désespérée.
- Mais enfin, nous sommes lundi ! Vous êtes sûre que tout va bien, miss Granger ?
Le professeur la regardait avec des yeux inquiets, comme si elle était devenue folle. Hermione tourna les talons sans chercher à en savoir plus, et pour la deuxième fois de la journée, tournait le dos à des rires moqueurs. Rouge de honte ou de colère, elle n'aurait pu le dire. « Cet idiot de Malefoy va me le payer ! Ah il s'est bien fichu de moi ce serpent ! ». Hors d'elle, Hermione se posta à nouveau devant la porte des cachots, et tapa plus fort qu'elle ne l'aurait voulu.
- Entrez, dit Rogue d'une voix sèche.
Elle respira un grand coup, puis s'exécuta.
- Tiens, Miss Granger...C'est vous qui venez de tambouriner à la porte ? Dix points en moins pour cette attitude. Vous êtes en retard, dix points de moins également.
- Excusez-moi, professeur, marmonna-t-elle.
- Vous trouvez-vous trop intelligente pour vous permettre de rater le début du cours ? demanda-t-il de sa voix doucereuse.
Hermione ferma les yeux pour maîtriser sa haine, puis le regarda en face et lui dit d'un ton impatient :
- Non, professeur. Je peux aller m'asseoir ?
Rogue hocha légèrement la tête, apparemment déçu du manque de réaction de son élève qui lui aurait donné la joie de retirer d'avantage de points.

Hermione alla s'asseoir à coté de Harry qui lui lançait un air de totale incompréhension, mais comprit qu'il aurait des explications plus tard. La jeune femme jeta un œil furtif à Drago. Ce dernier serrait étroitement les lèvres pour s'empêcher d'éclater de rire. Lorsqu'il croisa son regard meurtrier, il se contenta de lui sourire.

***

La cloche sonna la fin du cours et Hermione fut la première dehors. Elle n'attendit ni Harry ni Ron et fila droit dans la Salle Commune des Préfets. Elle s'effondra sur le divan, la tête dans un coussin. C'était de loin la plus grosse honte de sa vie, devant le Serdaigle en plus ! Plus jamais elle n'oserait descendre.
- Allons Granger, tu te ronges les sangs pour rien ! Tu sais, ça arrive de rater un cours, personne n'en est mort.
Elle n'avait pas entendu Malefoy rentrer. C'était vraiment la dernière personne qu'elle avait envie de voir...
- Tu n'avais vraiment rien d'autre à faire que de me pourrir la journée, Malefoy ?
- J'aimerais te présenter mes sincères excuses, mais c'est assez difficile étant donné que je ne regrette absolument pas ! dit-il en rigolant.
Hermione se redressa en position assise pour lui faire face. Ses yeux étaient bleus, cette fois. Ils n'avaient plus ce côté terrifiant, mais plutôt celui de l'ancien Malefoy.
- Ce n'était vraiment pas drôle, et moi qui pensait que tu avais mûri...dit-elle en levant les yeux au ciel. Qu'est-ce que tu me veux encore, tu n'as pas cours ?
- Je n'ai pas envie, ce matin. Tu as cours aussi, si je ne m'abuse.
- Je n'y vais pas. Je n'y vais plus ! Plus jamais !
Hermione eut la nausée rien qu'à cette pensée...
Drago s'assit en face d'elle et la contempla longuement, tel un inspecteur essayant de résoudre une énigme.
- Je ne te comprendrai jamais...dit-il enfin.
Hermione lui lança un regard noir.
- Je te retourne la remarque, ton humour noir ne fais vraiment rire que toi.
- Au moins c'est de l'humour, chose que apparemment, miss je-sais-tout ne connaît pas. Figure-toi que les cours sont importants pour moi aussi. Seulement, moi, je ne commande pas des bouquins pour Noël !
- Comment sais-tu que...
- Ah parce que c'est vrai en plus ? Ça devient grave Granger. Ne le prend pas en tant que compliment, mais tu es vraiment une fille hors du commun.
- Dans ce cas, on est deux...dit-elle d'un air absente.
- Je suis hors du commun je te l'accorde, mais quelque chose me dit que tu ne fais pas référence aux mêmes raisons que moi ?
La jeune femme releva la tête. En effet, Hermione pensait particulièrement aux filles qu'il draguait à longueur de journée. Mais elle n'osait pas le lui dire. Et s'il redevenait aussi glacial que la veille ?
- Non rien, laisse tomber, finit-elle par dire.
- Aucune chance.
Derrière cette affirmation, Hermione avait décelé dans sa voix quelque chose d'inquiétant. Il n'avait pas vraiment l'air de lui laisser le choix...
- Au sujet des filles que tu ramènes sans arrêt le soir dans ta chambre...se risqua-t-elle.
- Ah ça...dit-il avec un sourire, tu comprendras quand tu seras plus grande.
- Ne me prends pas pour une idiote, Malefoy ! Simplement...pourquoi sont-elle toutes différentes ? Je veux dire...T'es-t-il déjà arrivé d'avoir une copine ? Une vraie petite amie ?
- Tu veux vraiment qu'on ait une discussion sentimentale toi et moi ? 
Hermione se rendit compte du ridicule de la situation. Elle et Malefoy en train de parler de cœur ! Les évènements de ce matin avaient vraiment dû la perturber.
- Tu as raison c'est stupide, répondit-elle en se massant le crâne.
Un silence gênant s'installa. Drago tourna la tête vers la fenêtre et Hermione en profita pour le détailler. C'était la première fois qu'elle en avait l'occasion sans recevoir l'habituel regard méprisant qu'il ne réservait que pour elle. La jeune Gryffondor regarda ses cheveux en premier lieu, une des choses qu'elle trouvait le moins détestable chez lui : d'un blond or, quelques mèches vagabondes lui tombaient sur le front. Ses yeux ensuite, si cruels à certains moments, comme envoûtants à d'autres...Ses joues creuses qui palpitaient lorsqu'il était énervé. Et enfin son corps. Un corps, bien malheureusement...proche de la perfection.

Hermione aussi avait mûri, et ne se cachait plus la vérité : Drago était un bel homme, un très bel homme...A l'époque, elle prétendait le contraire par pure hypocrisie à son égard, et faisait semblant de ne pas comprendre sa réputation de l'homme le plus sexy de Poudlard. 
Mais voilà, il restait Drago Malefoy, arrogant et prétentieux. Jamais elle n'aimerait un homme au caractère si détestable, c'est pourquoi elle aurait échangé sa place de préfète avec n'importe quelle prétendante du collège.
- Non.
Drago venait de briser le silence. Il regardait toujours en direction de la fenêtre.
- Non quoi ? demanda-t-elle, devinant la réponse.
- Non, je n'ai jamais eu de petite amie. 
- Et..., hésita Hermione, tu n'en éprouves pas le besoin parfois ?
- Non, répondit-il simplement.
Hermione se tut. Elle réfléchissait. Était-ce possible qu'il ne soit jamais tombé amoureux ? Qu'il n'ait eu que des relations sexuelles jusque là ? La réponse lui apparaissait claire, pourtant quoi qu'il n'en paraisse, Drago restait un être humain, et un jour son cœur battrait pour une femme, Hermione en était certaine. 
- Mais, reprit-elle avide d'en savoir plus, pourquoi ?
Elle n'avait pas trouvé mieux comme question et s'attendait à ce qu'il mette fin à cette conversation. Mais à sa grande surprise, il lui répondit calmement :
- Pourquoi ? Parce que je ne veux pas de relations sérieuses, c'est tout.
- Mais tu n'as jamais essayé ! répliqua-t-elle, se maîtrisant de moins en moins bien.
- Et je n'essayerai pas ! lui dit-il en fronçant les sourcils. Une relation amoureuse ce n'est que prise de tête à longueur de temps, sans aucune liberté.
- Ne crois-tu pas qu'il y ait des avantages aussi ?
- Je n'en vois pas un seul.
- L'amour par exemple...
Drago ricana en levant la tête au ciel.
- L'amour ? Tu es sérieuse ? 
- Sais-tu au moins ce que c'est ? 
Drago se tut, et un nouveau silence envahi la pièce.
- Bien sûr, dit-il alors d'une voix froide.
- Alors, dis-moi.
- C'est...l'amour c'est...c'est simple, c'est quand... C'est quand tu deviens faible et dépendant d'une émotion, et...
Les mots s'étouffèrent dans sa gorge. Ses joues se creusèrent, ce que redoutait Hermione. En temps normal, elle se serait sûrement moquée de lui, mais la situation était différente. Et puis, elle se rendit compte qu'elle éprouvait plus de la pitié qu'autre chose.
- C'est quoi ces questions débiles, de toute façon ? dit-il d'un coup. Franchement, Granger, pourquoi s'embêter à rester avec la même fille ? Ça devient terriblement ennuyeux après, tu ne peux même pas aller voir ailleurs ! Non mais tu imagines le calvaire ?
- Ma définition de l'amour est bien trop compliquée et tu ne comprendrais pas. Mais en simple, le jour où sera prêt à donner ta vie pour la personne en question, c'est que tu seras amoureux.
Drago rigola à nouveau :
- Je ne donnerais ma vie pour rien au monde, Granger...Bien trop précieuse.
- J'espère qu'un jour tu tomberas amoureux pour comprendre la différence...
- Jamais. Je ne le peux pas, c'est dans mon sang, dans mes veines, l'amour est quelque chose d'horrible, je ne veux jamais le connaître.
- Tu n'auras pas le choix, lui assura-t-elle. Il te tombera dessus sans que tu t'en aperçoive.
Drago hochait frénétiquement la tête, amusé de cette fille si naïve qui rêvait encore de prince charmant.
- Tout le monde peut tomber amoureux, Malefoy...dit-elle alors.
- Tout le monde sauf moi, Granger...
- Donne-moi dix jours, et je te prouverai que même toi tu es capable d'aimer
...
Hermione avait parlé trop vite. Dans son élan de vouloir le lui prouver, elle avait annoncé ça sans réfléchir et s'en mordait les doigts, à présent. Drago la regardait, incrédule et à la fois incertain de ce qu'il avait entendu.
- Heu...Oublie ça ok ? C'est sorti tout seul, comme d'habit...
- D'accord, dit-il tout à coup.
- D'a...d'accord ? répéta-t-elle.
- J'accepte. Tu as dix jours, surtout pas un de plus. 
Hermione le contempla, les sourcils froncés. Elle scrutait son visage pour y trouver la moindre parcelle d'ironie, mais il semblait étrangement sincère.
- En contre partie, si tu perds, ce qui me semble pour ma part évident, j'essaierai à mon tour de te convaincre qu'il y a beaucoup plus important que les bouquins, dans la vie...Je vais t'apprendre à t'amuser. Pour ce mot je fais une exception, tu peux aller chercher la définition dans un livre.
Hermione ignora cette dernière remarque et hésita un certain temps avant de lui demander :
- Qu'est-ce que tu y gagnes ?
- Mais tout ! C'est génétiquement impossible que je tombe amoureux, ça n'arrivera jamais mais tu ne veux pas le comprendre. Dans tout les cas tu perds, mais moi, j'y gagne à ne plus supporter tes remarques agaçantes sur les cours. Et, au moins, tu ne monopoliseras plus la salle commune jusqu'à pas d'heure pour y travailler.
- Tu oublies que tu ne m'enlèveras jamais la passion que j'ai pour le savoir...
- Peut-être bien, mais il se peut que j'arrive au moins à te décoincer ?
- Je-ne-suis-pas-coincée ! répliqua-t-elle entre ses dents. Il semble que l'on se soit lancé un défi impossible à réaliser...
- Tu t'avoues déjà vaincue ? Pas question, ça va être marrant, je le sens. Aller, à bientôt Granger. Pour la première fois de ma vie, j'ai hâte de te revoir...

 

Drago courait le long d'une rue sombre. Il ne savait pas vraiment pourquoi il courait, mais il sentait qu'il devait fuir. Oui, c'est tout ce qu'il savait. Fuir le plus loin possible de cette chose qui le poursuivait sans relâche. Des hommes encagoulés surgirent de nulle part, lui ordonnant d'abandonner la course. Il comprit alors que c'était son passé qu'il fuyait, mais comprit également que le temps avait malheureusement de jambes bien plus rapides que les siennes... Une voix lui parvint de très loin, une voix qu'il ne reconnût pas mais qu'il savait déjà détester. Quel son irritable ! « Malefoy...Malefoy... »
- Malefoy ! MALEFOY !
Le jeune homme se réveilla soudain. Deux yeux chocolat étaient penchés au dessus de lui.
- Pas trop tôt ! Allez lève-toi en vitesse, on a du pain sur la planche.
- Granger ? dit-il d'une voix pâteuse.
- Qui d'autre pour te mettre de bonne humeur le matin ? dit-elle en écartant brusquement les rideaux, laissant la lumière éblouissante pénétrer la pièce.
Drago poussa un juron avant de s'enfoncer sous la couette pour épargner ses yeux au changement brutal.
- Non non non ! insista Hermione avant de tirer la couette vers elle, découvrant un homme torse nu recroquevillé sur lui-même.
Drago se retrouva à nouveau face à cette maudite lumière, et avec un énorme effort de volonté, ouvrit des yeux fatigués et incrustés d'une profonde envie de meurtre.
- Granger...je peux savoir ce que tu fais dans ma chambre à ouvrir mes rideaux à six heures du matin ? demanda-t-il en se redressant avec une voix chargée de mépris qu'il avait du mal à maîtriser.
- Eh bien, vois-tu, j'ai réfléchi, cette nuit, et je me suis dit que le défi que je m'étais lancé hier était disons...sans espoir en l'espace de seulement dix jours, vu la difficulté de la tâche ! Alors, tous les matins désormais, nous nous lèverons à cette heure-ci pour gagner du temps. Je nous ai concocté un petit programme ! ajouta-t-elle d'une voix surexcitée.
Si Drago n'avait pas la fainéantise du matin, il l'aurait probablement étranglée sur place.
- Qu'est-ce que j'ai fais ? s'apitoya-t-il en se laissant retomber sur l'oreiller, relevant la couverture sur lui.
- Nous nous sommes engagés, Malefoy ! Aller, debout à présent. Rejoins-moi dans la salle commune.
Elle sortit de la chambre et ferma la porte sur les incessantes répétitions de « qu'ais-je fais ? J'étais sobre hier pourtant ! ».
Un sourire aux lèvres, Hermione alluma le feu de cheminée, puis attendit Drago. Celui-ci descendit enfin un quart d'heure plus tard, les yeux mi-clos.
- Super ! On va pouvoir commencer ! lui dit Hermione. Assied-toi.
- Ne commence pas à me donner des ordres, maugréa-t-il.
La jeune femme, ignorant sa remarque, poursuivit :
- Alors...J'ai prévu de commencer par le sens théorique du programme, je vais t'enseigner quelques leçons qui...
- Je veux passer au sens pratique moi.
- Après ! Tu ne sauras pas comment t'y prendre. Je vais donc, comme je disais, t'enseigner certaines notions de drague.
Drago fit mine de s'étouffer, avant de regarder par-dessus chacune de ses épaules.
- C'est à moi que tu parles Granger ? C'est à moi, que tu veux enseigner des leçons de drague ?
Il éclata de rire sous le regard exaspéré d'Hermione.
- Non franchement Granger, soyons sérieux maintenant, d'accord ? La drague c'est mon domaine, et en aucun cas je n'ai besoin de ton ai...
- Lorsqu'une fille te demande si tu veux aller boire un verre, l'interrompit-elle, que réponds-tu ?
- Quoi ?
- Répond.
- Eh bien, je lui dit que c'est mieux d'aller dans ma chambre...dit-il d'un songeur, s'imaginant la scène.
- Je le savais ! Je le savais ! répéta Hermione. Tu n'es pas prêt. Pour ta gouverne, une fille qui te propose d'aller boire un verre, c'est que tu lui plais, mais elle veut faire les choses en douceur sans précipitation. 
- Sors de ton conte fée et écoute la réalité des choses : une fille qui me propose un verre a pour seul but de me signaler indirectement qu'elle a envie de moi.
Hermione se massa le front d'un air las, ça allait être terriblement difficile...
- Deuxième question...enchaîna-t-elle, une fille qui te plaît ne semble pas s'intéresser à toi...
- Impossible, trancha-t-il.
- Malefoy ! rugit-elle. 
- Ce n'est pas ma faute, tes questions sont stupides et surréalistes !
- Le fait qu'une fille ne s'intéresse pas à toi est loin d'être surréaliste !
- Ah oui ? Alors cite-moi une seule fille qui ne rêve pas de moi chaque nuit...Sauf toi évidemment ! rajouta-t-il précipitamment en voyant la réaction de Hermione.
Celle-ci réfléchit rapidement. Elle fit défiler dans sa tête toutes les filles qu'elles connaissait et se mordit la lèvre inférieure lorsqu'elle se rendit compte que chacune d'elle donnerait la lune rien que pour un regard de lui. Elle avait même vu Ginny le dévorer des yeux dans les couloirs. Devant ce silence pesant, Drago conclut qu'il avait, comme toujours, encore raison...
- Bon d'accord ! avoua Hermione. Mais c'est purement physique ! Crois-tu franchement être le seul à profiter de la jeunesse ? Ouvre les yeux Malefoy, les filles se servent également de toi pour passer un bon moment, et après tu es oublié !
- Non c'est faux, rétorqua-t-il tel un gamin qui dit ça pour se rassurer. De toute façon, même si cela arrive, c'est parce qu'elle savent qu'il n'y a aucun espoir pour elles qu'elles aient le luxe de m'avoir plusieurs jours...
Fière de son raisonnement, son sourire s'effaça néanmoins lorsque Hermione rétorqua :
- Et c'est parce qu'elles savent cela qu'elles se contentent d'une seule nuit. Ca revient à t'utiliser.
Les joues de Drago se creusèrent, tandis que sa tempe commença légèrement à battre. « Oh non » se dit Hermione, la peur s'emparant à nouveau d'elle, « je suis allée trop loin on dirait...Un changement de sujet s'impose ! ». Mais Drago fut plus rapide :
- J'ai une question pour toi maintenant...Que faire si une fille qui te plaît a un petit ami et qu'elle tente de lui rester fidèle ?
Hermione sentit son estomac se nouer brusquement. Elle regarda Drago intensivement, retenant sa respiration ; on aurait dit qu'elle était en équilibre sur un lac de givre et qu'elle redoutait de bouger de peur de briser la glace. Elle vit une lueur de désir dans les yeux du jeune homme, identique à celle de Tom Jedusor lorsqu'il désirait ardemment quelque chose...Prudemment, elle lança :
- Malefoy...
Elle déglutit difficilement.
- Dis-moi que tu ne penses pas à...à Cho Chang...risqua-t-elle en se remémorant ce qu'elle avait vu dans le couloir.
- Et pourquoi pas...
- Non, pas elle ! trancha-t-elle. Harry est son cop...
- Ne me parle pas de lui ! s'écria-t-il en se levant d'un bond.
- Tu as toutes les filles de Poudlard ! Pourquoi elle ! cria-t-elle en se levant à son tour.
- Je fais ce que je veux...
- Je sais pourquoi c'est elle que tu veux...murmura alors Hermione en s'approchant de lui. Parce que c'est sa copine...Tu te sens mis en compétition face à Harry...
- Tais-toi Granger...
- Tu sais qu'il a autant de succès que toi...
- Ferme-là j'ai dit !
- Tu veux lui faire payer en lui prenant Ch...
Hermione fut violement plaquée contre le mur. Drago pressait son corps contre le sien, le coude sous le cou, lui empêchant le moindre mouvement. Ses yeux, à présent gris glacés, semblaient lancer des éclaires.
- Je ne supporterai pas tes remarques bien longtemps Granger...
La respiration saccadée, morte de peur, la jeune femme trouva néanmoins le courage de continuer, sachant que cette prochaine phrase allait le pousser à bout :
- Crois-tu vraiment qu'une fois Harry délaissé de sa copine, tu seras définitivement le plus sexy de Poudlard ? On n'est pas dans Blanche-Neige Malefoy...
Drago avait du être amusé de cette dernière remarque, car il sembla revenir à la réalité, ses yeux redevinrent bleus azur et un sourire se dessina sur ses lèvres. Il desserra son étreinte, restant à quelques centimètres de son visage.
- D'accord mon beau miroir, je ne toucherai pas à la copine de Blanche-Neige...


- Bon, par laquelle on commence ? demanda Drago en se frottant les mains.
Le Collège Beauxbaton avait spécialement été invité par Poudlard pour célébrer Noël. Un arrivage d'écolières en tunique bleu turquoise avait débarqué la veille, sous le regard affamé de Drago. Mais ce qu'il considérait comme un cadeau de Noël ne se révéla pas aussi plaisant qu'il l'avait imaginé. En effet, il tenta de séduire une étrangère parmi la foule. Celle-ci ne lui adressa pas un seul regard et continua son chemin. Après que le jeune homme ait passé sa colère sur Hermione pour avoir été ignoré, il affirma que c'était la faute de sa coiffure, il n'avait soi-disant pas eu le temps de se coiffer ce matin. Mais lorsqu'il vit que la deuxième eut la même réaction, et qu'il se fit remballé par la troisième et la quatrième, il dut avouer qu'il y avait un problème ; problème qui, évidemment, ne venait certainement pas de lui !
Hermione les considéra comme parfaites pour le défi qu'ils avaient à mener. Ça changerait de toutes les bécasses qui se laissaient facilement séduire par le blondinet. Celui-ci en revanche, ne partageait pas son avis :
- Allons Granger, comment veux-tu que je m'y prenne ? Elle sont complètement coincées ces filles-là ! avait-il dit.
- Elles ne sont pas coincées Malefoy ! Combien de fois devrais-je te le répéter, c'est simplement qu'elles se respectent plus.
Hermione repéra quelques écolières qui semblaient un minimum abordable, car elle dut se l'avouer, ces filles étaient désagréables, et travailla avec Drago pendant une heure quelques techniques qu'elle avait mises au point. Drago persistait à lui dire que même s'il avait une relation durable avec une fille, il n'en restait pas moins qu'il faisait ça pour lui faire plaisir et qu'il ne voyait pas du tout comment ça l'aiderait à tomber amoureux. Mais Hermione restait confiante :
- A force de rester avec la même fille, répétait-elle, tu finiras par t'y attacher j'en suis sûre.
Hermione et Drago étaient à présent dans l'un des nombreux couloirs du premier étage, et observaient un groupe d'élèves de Beauxbaton en train de discuter de « l'affreuse décoration de Poudlard ».
- A toi de choisir, répondit Hermione, mais ne vise pas trop haut pour commencer. Et souviens-toi, ne lui fait pas du rentre-dedans, l'objectif de ce premier essai est de faire connaissance.
Mais Drago ne l'écoutait plus et s'avançait déjà d'un pas assuré en direction des étudiantes.
- Bonjour mesdemoiselles...
Comme pour les fois précédentes, elles le regardèrent de haut en bas avec un air de dédain profond. Mais Drago ne se laissa pas démonter pour autant, même Hermione avait pu voir dans leurs yeux qu'elles le trouvaient toutes terriblement sexy. Elle souffla d'exaspération et se rapprocha de quelques pas, sans se faire voir.
- Je me présente, Drago Malefoy, je serais enchanté de vous faire visiter le château.
Certaines d'entres elles s'en allèrent visiblement pas intéressées, tandis que les quatre dernières gloussaient bêtement.
- Drago ce n'était pas le plan prévu ! lui souffla Hermione par derrière, irritée.
Sans se retourner, celui-ci lui lança discrètement :
- Faisons à ma manière Granger, règle numéro une, comment se faire désirer... Par contre, dit-il en s'adressant à nouveau aux jeunes filles, mon emploi du temps est malheureusement très chargé et je n'aurais le temps de faire visiter qu'à une seule personne...
« Quoi ! Mais son argument est complètement hors sujet ! » pensa Hermione, bouillonnante de colère. Mais apparemment, cela ne les dérangeait pas le moins du monde et toutes les quatre se jetèrent alternativement des regards de défi, se demandant probablement laquelle serait choisie.
- Personne ? demanda-t-il d'un air faussement déçu en entendant aucune réponse, tans pis... 
C'est alors qu'elles se mirent à crier et à gesticuler dans tous les sens en s'agrippant à Drago pour être celle qui visiterait le château avec lui.
- Bon alors laissez-moi réfléchir...toi, heu...non, ça c'est sûr. Toi...dommage que ton nez soit trop long tu aurais pu être jolie. Toi c'est assez délicat, t'es mignonne mais tu as l'air vraiment stupide...donc non. Tu me diras on ne peut pas tout avoir ! Alors ce sera toi, acheva-t-il fièrement en tendant son bras à l'heureuse élue.
Alors que les trois autres s'en allaient déçues, la dernière, débordante de joie, pris le bras du jeune homme. 
Hermione regardait la scène avec des yeux exorbités « Non mais quel culot ! Et cette idiote part quand même avec lui après avoir vu comment il a traité ses amis ? Sans parler de celles-ci qui se sont fait critiquer et qui partent sans un mot ! Mon dieu, suis-je bien dans le même monde que les autres ? ».
Elle rejoignit Drago et la jeune femme qui marchaient à présent le long du couloir qui donnait accès à l'escalier, toujours en gardant une bonne distance pour ne pas se faire repérer. Ils montèrent plusieurs étages et empruntèrent même quelques passages secrets. Hermione les suivait depuis un bon moment lorsqu'elle s'arrêta net. Pourquoi se dirigeaient-ils vers ses appartements ? Elle s'approcha un peu plus pour entendre la conversation :
- Vien, je vais te faire visiter ma chambre, dit-il à l'étudiante qui frissonna d'impatience. Règle numéro deux, la chambre est l'une des pièces les plus importantes pour la visite...Il venait de s'adresser à Hermione en tournant très légèrement la tête vers elle. Sous l'expression désemparée de celle-ci, il prononça le mot de passe qui donnait accès à la Salle Commune des préfets, et la jeune femme et lui y pénétrèrent. Alors que Hermione s'apprêtait à entrer à son tour, Drago se retourna et ferma presque entièrement la porte, laissant juste assez d'espace pour laisser apparaître ses yeux gris...
- Règle numéro trois, le coach doit laisser l'élève appliquer les exercices tout seul...
Sur ce, il lui ferma la porte au nez. 

 

Chapitre 4 : Le remord, une nouveauté...

- Ah je te trouve enfin...Tu n'étais pas au banquet en l'honneur des nouveaux arrivants.
- Va-t-en, Malefoy.
Hermione avait passé sa journée dans la bibliothèque, endroit qu'elle aimait par-dessus tout lorsqu'elle ne se sentait pas très bien ou ne désirait voir personne. Ce qui était le cas ce soir-là...
- Aller arrête de bouder comme une gamine, Granger...
Celle-ci bondit de sa chaise pour faire face au jeune homme.
- Je ne boude pas ! Je suis simplement déçue. Déçue de me rendre compte à quel point j'ai pu être bête et naïve ! Aller, avoue-le! Tu n'as jamais eu l'intention de respecter notre engagement !
- Eh, reste calme. D'accord, tout à l'heure, j'ai exagéré, mais je tiens à faire ce défi, crois-moi ! Les Gryffondors n'ont vraiment aucun humour...
- Ce que tu as fait n'avait rien de drôle Malefoy, je me suis trompé à ton sujet, peut-être que tu n'es pas prêt finalement, pas assez mature. On arrête le défi, dit-elle avant de prendre ses affaires et de se diriger vers la sortie d'un pas déterminé.
Vexé de s'être fait remis en place de manière si franche et trop arrogante à son goût, Drago courut après elle avec la ferme intention de gagner cette manche.
- Il est hors de question de tout arrêter maintenant, et puis je suis bien plus mature que toi. 
Il heurta Hermione qui venait de brusquement de se retourner.
- Non mais je rêve là ! s'écria-t-elle. Tu te permets de décider si ce stupide pacte doit continuer ou pas ? Après tout ce que tu as fait ? N'importe qui se serait plutôt excusé d'avoir agi aussi bêtement mais toi ! Toi tu...tu es..., bégaya-t-elle de rage.
- Différent des autres, acheva-t-il. 
Un silence s'installa. Mais il fut de très courte durée car la bibliothécaire débarqua tel une furie avant de les jeter dehors.
- Je ne te pensais pas si lâche Granger, déclara enfin Drago une fois à l'extérieur.
- Quoi ?
- Tu vois, je savais que la tâche était quasi-impossible, toi-même tu avais dit que ce serait difficile. Mais tu abandonnes déjà, au premier obstacle. Décevant.
Il la regarda d'une façon qui la fit se sentir pathétique. Il tourna les talons, un sourire aux lèvres, laissant derrière lui une Hermione confuse et enragée de s'être faite si honteusement rabaissée. Drago compta à voix basse, tout en s'éloignant :
- Quatre, trois, deux, un...
- Attends !
Il se retourna, fière de lui.
- D'accord je t'accorde une dernière chance, lâcha-t-elle dans un souffle. Mais c'est la dernière ! Ne me le fais pas regretter...
- Je savais que tu reviendrais sur ta décision...Alors à plus tard, dit-il en partant à nouveau.
- Comment ça tu savais ? 
- C'était évident que tu mourrais d'envi de poursuivre le défi, ma compagnie t'aurait manqué avoue-le...
- Quoi ! hurla Hermione. Non mais quel culot ! Malefoy ! Reviens ici !
- Tu vois ? Je te manques déjà on dirait.
Le sang de la jeune fille bouillait intérieurement.
- Dégage d'ici ! cria-t-elle en lui lançant un de ses livres à la figure.
Drago l'évita tant bien que mal et rejoignis la Grande Salle, plus heureux que jamais.

***

Hermione finit par rejoindre ses amis au banquet. La Grande Salle grouillait de monde et la jeune femme du se frayer un chemin pour retrouver Harry et Ron qui l'attendaient près du buffet.
- Oh une revenante. Tu t'es rappelé que tu avais des amis ? grogna Ron avant de prendre une bonne part de tarte.
- Je suis désolée, vraiment désolée les garçons mais en ce moment j'ai, disons...pas mal de complications...
- Des complications ? Ça n'a pas de rapport avec Malefoy j'espère ? demanda Harry les sourcils froncés.
- Non, c'est juste les devoirs de préfets...
Harry et Ron n'avaient pas l'air satisfaits de ses réponses et elle s'empressa de changer de sujet avant qu'ils ne posent trop de questions. 
Il était impensable qu'elle leur raconte son histoire de pacte ; rien que le fait qu'elle partage une salle commune avec Malefoy les rendait malade, alors si en plus ils apprenaient qu'elle le fréquentait plus qu'elle ne le devrait...
- Regardez ! Fleur est là bas !
Ron releva la tête et après s'être excusé pour soi-disant aller aux toilettes, disparût dans la foule.
- Tu n'es pas avec Cho ? demanda Hermione à Harry en prenant un verre de jus de fruit.
- Je l'attends justement. Je ne comprends pas, elle devrait être là depuis un moment.
Hermione détourna son regard. Elle espérait que Harry n'ait pas remarqué son trouble. Où était Cho ? Elle passa un rapide coup d'œil à la foule et poussa un soupir de soulagement lorsqu'elle aperçut Drago. Il était plutôt classe avec sa chemise blanche qui faisait ressortir ses yeux bleus azur, et lui aurait donné ainsi une allure angélique s'il n'avait pas eu un verre de whisky à la main. Pansy Parkinson agrippait son bras avec une telle force qu'autant essayer de retirer un os à un bouledogue. Le jeune homme, en plus d'afficher son air exaspéré à Parkinson, semblait profondément s'ennuyer. Son regard commença à balayer la salle, et Hermione n'eut pas le temps de tourner la tête que les deux yeux bleus se posèrent sur elle. Un sourire. Hermione retint sa respiration ; venait-elle de lui déclencher un sourire par sa simple présence ? Cette idée la dérangea quelque peu sans pour autant, étrangement, lui déplaire. Mais c'est lorsqu'elle vit que Drago regardait en fait son verre de jus de fruit qu'elle comprit. Elle le vit glisser quelques mots à l'oreille de Pansy et Hermione devint rouge comme une tomate lorsque tout deux rirent en désignant sa boisson du doigt.
Elle se retourna vers Harry et, essayant, sans grand succès, de dissimuler sa colère, lui annonça :
- Je vais faire un tour.
- Quoi ? Maintenant ? Mais, où ça ?
- Je ne sais pas, dans le parc, répondit-elle d'un air absent.
- Hermione, ne te vexes pas mais...tu es bizarre en ce moment.
- Eh bien, maintenant que tu en parles, peut-être que j'ai besoin de me confier et...
- Harry !! s'écria Cho Chang qui venait de sauter au cou du jeune homme. Je vous dérange peut-être ? rajouta-t-elle à l'adresse de Hermione qui n'eut pas le temps de dire un « oui » sincère.
Elle regarda Harry avec son air de petite fille désolée auquel Harry était habituellement envoûté.
- Bien sûr que non ! Hermione allait aller faire un tour de toute façon.
- Quoi ? dit celle-ci, ah oui...oui j'allais y aller. Alors, bonne soirée...
Le cœur serré, la jeune femme referma la porte sur un brouhaha de voix joyeuses et d'éclats de rire. Elle s'était rarement sentie aussi seule. Elle sortit dans le parc, couverte d'un petit gilet seulement. L'air glacé emplit ses poumons et ses membres se raidirent par le froid. Elle avait pour seule lumière la pleine lune qui éclairait le parc ainsi que la forêt interdite et le lac. Hermione regarda son verre de jus de fruit qu'elle n'avait plus touché depuis les moqueries des Serpentards, et fit machinalement tourner le liquide dans le verre, repensant au regard amusé de Drago lorsqu'il la vit avec cette boisson. Etait-elle si différente des autres que ça ? Etait-elle la seule dans cette salle à avoir pris une boisson non alcoolisée ? Elle devait peut-être se rendre à l'évidence, les autres devaient avoir raison...peut-être était-elle un peu coincée...beaucoup ?
Une voix qu'elle ne connaissait que trop bien la tira de ses songes :
- Faut pas te vexer pour si peu Granger...
Agacée, Hermione ne répondit pas. Elle se contenta de pousser un long soupir pour lui faire comprendre qu'elle n'avait aucune envie de lui parler.
- Tu sembles oublier l'autre partie du pacte, poursuivit-il. Celle où je dois t'apprendre à être comme tout le monde tu sais ?
- Parce que pour être comme tout le monde il faut boire ? ironisa-t-elle en se retournant vers lui. Alors c'était ça que tu prévoyais de m'apprendre ? Comment se soûler ?
Même dans la nuit ses yeux bleus n'avaient pas perdu de leur intensité.
- C'est un des principes que je voulais t'enseigner oui...
- Tout le monde ne boit pas Malefoy !
- Justement c'est là où tu te trompes.
Il passa devant elle et se mit à marcher en direction du lac. Elle savait qu'il se taisait et partait pour qu'elle le rattrape et lui demande de s'expliquer, il adorait se faire désirer et cela exaspéra Hermione au plus haut point. Mais elle ne dit rien et se contenta de le suivre, sans poser néanmoins la moindre question. Le jeune homme, déçu de son manque d'enthousiasme, reprit alors :
- Tu penses que je suis un alcoolique, que je suis le seul à faire à la fête le soir... Mais c'est le cas de tout le monde ! Même Dumbledore boit de l'alcool !
- Non ne pousse pas trop loin ! rétorqua-t-elle, refusant d'imaginer son idole avec de la vodka.
- Tu es trop naïve Granger. Si je t'écoute, alors tous les gens sont des saints c'est ça ? Redescend sur terre, boire ou s'amuser est loin d'être un crime, c'est profiter de la jeunesse !
- Il y a bien d'autre façon de le faire !
- Comme lire des bouquins à longueur de temps par exemple ? s'emporta Drago qui commençait à en avoir marre de son obstination.
- Pourquoi pas ! répliqua Hermione encore plus fort.
- Tu n'as jamais goûter la moindre goutte d'alcool !
- Et je n'en ai nullement l'intention figure-toi ! Moi je ne ressens pas le besoin d'être comme tout le monde !
- Ah ça pour être différente je te rassure tu l'es !
Cette dernière réplique blessa quelque peu la jeune femme mais elle ne laissa rien paraître pour autant :
- Tu veux que je te dise ? J'en ai plus qu'assez de tes remarques offensantes à longueur de temps ! Tu es loin d'être parfait également ! Le jour où tu auras comprit que le monde ne tourne pas autour de toi et que tous ceux qui t'entourent ne sont là que pour ton nom, eh bien fais moi signe Malefoy !
- Merlin qu'est-ce que j'ai fait pour me coltiner une fille aussi butée ! s'énerva Drago en se prenant les cheveux. Dans un collège entier je suis vénéré par toutes les filles mais il a fallu que je tombe sur toi ! Sortie droit d'un monde d'où on ne connaît pas la magie, tu te permet de me dire des choses que je n'aurais jamais accepté en tant normal, en plus de ça tu as les meilleurs résultats et comme si ce n'était pas suffisant, je m'attache à toi !
Un silence horriblement gênant s'installa entre les deux adolescents.
Alors c'était donc ça...pensa Hermione, par la colère Drago venait de se dévoiler. Toutes ces années de haine était du au sentiment de jalousie face au notes de Hermione, et cette faculté qu'elle avait à le mettre en colère. Hermione réalisa soudainement : venait-il de dire qu'il s'était attaché à elle ?
Les yeux de Drago avaient viré au gris, mais cette fois Hermione ne se laissa pas impressionner. Alors qu'elle allait répliquer, elle entendit Drago marmonner quelque chose du genre : « Si mon père me voyait avec une fille comme elle ». Profondément choquée par les paroles de l'homme qu'elle avait connu plus agréable, la jeune femme serra son verre de jus de fruit si fort de rage et de chagrin qu'il se brisa dans sa main, déversant son liquide sur elle. Hermione laissa échapper une exclamation de douleur. Cette scène mit fin à leur dispute. A bout de nerfs, elle se laissa glisser le long du tronc d'arbre derrière elle, avant d'éclater en sanglots, la tête dans le creux du coude. Son éloignement avec ses amis, l'attitude changeante de son homologue, tout ça était trop. 

Horrifié, Drago assista à cette scène sans ne savoir que faire. Alors Hermione Granger savait pleurer ? Elle n'était peut-être pas aussi forte qu'elle le laissait penser...
Impuissant, le jeune homme la contempla, s'ordonnant intérieurement de s'en aller, elle avait mérité ce qui lui arrivait après tout. Mais ses jambes refusaient le moindre mouvement. C'est lorsqu'il vit à la lumière de la lune, la main ensanglantée d'Hermione qu'il se décida enfin à bouger. Il s'approcha prudemment, s'agenouilla à sa hauteur, et après s'être immobilisé pendant un moment qui lui parût interminable, prit délicatement le poignet de la jeune Gryffondor. Il recommença à respirer quand il vit avec soulagement qu'elle se laissait approcher et même toucher. Drago retourna le poignet face à la lumière et retint une exclamation ; des bouts de verres de taille plutôt importante étaient profondément ancrés dans la paume. Hermione leva alors ses yeux ruisselants de larmes vers lui, et, pour la première fois de toute sa vie, Drago regretta son comportement. Il n'avait jamais ressenti ça auparavant...Quelle étrange sensation de se dire que l'on a été stupide d'agir de la sorte, et qu'on ferait tout pour arrêter l'autre de pleurer. Ils se fixèrent un moment. Hermione frissonna et se demanda si c'était réellement dû au froid...
Toujours sans un mot, Drago passa ses bras sous le corps de la jeune femme, et, lentement, la souleva pour la remettre debout, la douleur l'ayant fortement affaiblie. Entourée de deux bras puissants pour l'empêcher de vaciller, Hermione se laissa guider jusqu'au château...

 

Chapitre 5 : Tant de choses changent à cause de lui.

C'était étrange ce que ressentait Hermione à cet instant précis ; coincée entre les bras de Drago Malefoy...Elle se sentait en sécurité, elle avait l'impression que rien au monde ne pouvait l'atteindre, elle aurait voulu rester là des heures si elle n'arrêtait pas sans cesse de se rappeler que c'étaient les bras de son pire ennemi... Il émanait du jeune homme un parfum exquis, envoûtant, frais, et Hermione savait qu'à partir de maintenant elle n'oublierait jamais cette odeur.
Ils arrivèrent dans le grand hall vide, et s'apprêtaient à se diriger vers l'infirmerie, lorsqu'un brouhaha assourdissant s'éleva soudain. Hermione et Drago se figèrent d'horreur : le banquet était fini, et les portes de la Grande Salle venaient de s'ouvrir. Les élèves pénétrèrent en masse dans la vaste pièce, et peu à peu, les bavardages cessèrent pour laisser place au silence. Tous regardaient le Serpentard et la Gryffondor entrelacés avec des regards de totale incompréhension. Hermione regardait la foule apeurée, elle avait l'impression d'être un étrange animal dans un zoo, et ce qu'elle redoutait arriva. Harry et Ron étaient parmi le flot d'élèves. Harry la regardait intensément comme s'il espérait qu'elle lui envoie un signe pour lui expliquer la situation, quant à Ron, on aurait dit qu'il venait de voir Aragog renaître de ses cendres.
Drago semblait beaucoup moins mal à l'aise et d'un simple regard, défia la foule de dire quoi que ce soit. Mais Harry aperçut la main sanglante de la jeune femme et s'avança :
- Viens avec moi 'Mione, dit-il prudemment en tendant une main.
Hermione aurait voulu lui expliquer que Drago n'était pas le responsable de sa blessure, qu'ils n'étaient pas en confrontation, mais elle jugea le moment non idéal, et préféra obéir. Elle voulut se dégager des bras de Drago mais, à sa plus grande surprise, celui-ci tint ses bras fermés autour d'elle. Harry aperçut le mouvement de résistance de son ennemi et regarda Hermione avant de sortir sa baguette magique.
- Lâche-là Malefoy !
- Calme-toi Potter, de quoi tu m'accuses là ?
- Pour le moment d'empêcher Hermione de s'en aller !
- Qu'est-ce que tu crois que je lui ais fait, hein ?
Les yeux de Harry se posèrent instantanément sur la main blessée. Drago suivit son regard et prit brusquement la main de Hermione avant de la lever et de s'écrier :
- Tu crois que c'est moi ? C'est ça ?
- Qui d'autre ! répliqua Harry.
Hermione, qui comprenait à présent pourquoi Drago s'obstinait à montrer son innocence, décida d'intervenir :
- Malefoy lâche-moi maintenant, je...
- Je ne vais pas me laisser accuser à tort par ce con !
Avec toute la force dont elle était capable, Hermione n'arrivait pas à se dégager de cette étreinte qui devenait agaçante et inquiétante...Puisque l'un était obstiné, elle allait essayer de convaincre l'autre :
- Harry je vais bien ! Il ne m'a rien fait du tout d'accord ?
- Je sais que tu mens pour te protéger Hermione, mais tu n'as pas à avoir peur de ce salaud !
- Harry tu es ridicu...
Hermione n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'un éclair de lumière bleu lui effleura l'oreille pour aller atteindre Harry de plein fouet. Ce dernier fut violement projeté contre le mur avant de s'écraser lourdement sur le sol, la tête protégée entre ses deux bras. La foule s'excita et Hermione profita de l'inattention de Drago pour lui écraser le pied le plus fortement possible, lui arrachant une exclamation de douleur. Emportée par la rage, elle voulut le gifler, mais Drago avait relevé son regard gris vers elle, et elle retint son geste à quelques centimètres de la joue. Elle resta immobile face à ces yeux qui la clouèrent sur place, sentant son sang devenir givre, les battements de son cœur atteignant une vitesse fulgurante...L'arrivée en trombe de Mc Gonagall la tira de cet hypnotisme, et elle se précipita vers Harry qui avait brandi sa baguette, prêt à attaquer. Hermione l'en dissuada d'un seul regard.
- Mon Dieu ! Malefoy ! Potter ! Et...et vous, Mlle Granger ! Chacun rejoint son dortoir immédiatement ! Expliquez-vous tous les trois !
Alors que les élèves repartaient déçus de ne pas voir la fin du spectacle, Harry s'exclama :
- C'est Malefoy professeur ! Regardez ce qu'il a fait à la main d'Hermione !
Avant que celle-ci ait pu dire quoi que ce soit, Mc Gonagall poussa un cri d'effroi face au pitoyable état de sa main.
- Mlle Granger allez à l'infirmerie ! Potter montez vous coucher. Quant à vous monsieur Malefoy, vous venez avec moi, et sans discuter !
Drago obtempéra sans dire un mot, ce qui n'était pas son cas d'habitude. Il semblait dégoûté, écoeuré...Il jeta un dernier regard à Hermione. Celle-ci baissa les yeux, honteuse quelque part de ce qui lui arrivait. Lorsqu'elle releva la tête, Drago avait disparût à l'angle du couloir, suivi de Mc Gonagall et Rogue. Il allait avoir des ennuis pour quelque chose qu'il n'avait pas fait, et elle, elle était là, le regardant s'éloigner sans agir.
Mais après tout il restait Malefoy, il n'avait pas besoin que l'on compatisse, c'est lui et lui seul qui avait fait le choix de ne pas avoir d'amis...


Il allait bientôt être une heure du matin à présent. Hermione ne cessait de se tourner et de se retourner dans ses draps qui finissaient par s'emmêler dans ses pieds. Impossible pour elle de trouver le sommeil, la journée fut trop éprouvante. D'abord il y eut la mauvaise plaisanterie de Drago et ses trois fichues règles, puis la soirée où elle se sentie humiliée, la sortie dans le parc, la dispute avec Drago, ensuite la découverte d'une partie de lui : la douceur. Et enfin l'emportement de Harry et les yeux gris de Malefoy...
Hermione enfonça profondément sa tête dans l'oreiller, essayant de chasser cette image. En vain. On ne savait sur quel pied danser avec lui, qu'est-ce qu'il pouvait être exaspérant ! Il savait se montrer un minimum aimable, comme un maximum insupportable.
Enfin, elle l'entendit. Le portrait de la Salle Commune venait de s'ouvrir. Drago était enfin revenu de l'entretient avec les professeurs. Leur avait-il dit la vérité ? Comment expliquer le fait qu'ils se soient tout deux retrouvés dans cette situation, sans leur parler de leur pacte ?
Elle l'entendit monter les escaliers qui menaient au dortoir. Rassemblant son courage, la main sur la poignée, Hermione s'apprêta à sortir de sa chambre pour lui parler. Mais elle se stoppa net. Les pas de Drago ne semblaient pas s'éloigner mais se rapprocher...A peine eut-elle le temps de comprendre qu'Hermione bondit en arrière avant de se coucher dans son lit. Elle tira la couette sur elle et ferma les yeux au moment même où la porte s'ouvrait. Essayant de contrôler sa respiration saccadée, elle le sentit approcher lentement. Hermione se demanda comment il ne pouvait pas entendre les tambourinements de son cœur contre sa poitrine. Elle ne sut dire combien de temps il resta là à l'observer, mais le temps semblait s'être arrêté. Enfin, il daigna bouger et la porte ne tarda pas à se refermer. Peut-être était-ce un effet de son imagination, mais Hermione aurait juré l'entendre murmurer : « Si tu n'étais pas aussi craquante en dormant, je te tuerais sur place Granger... », avant de fermer la porte.
Hermione lâcha un immense soupir et son rythme cardiaque mit un long moment avant de reprendre une allure normale. Elle se remémora la dernière phrase de son colocataire ; il avait dit qu'elle était craquante en dormant...Hermione sourit. Drago Malefoy lui avait fait un compliment. Bien sûr elle était censé dormir et donc rien entendre, mais c'était un début. Son sourire s'effaça lorsqu'elle repensa à la deuxième partie de sa phrase : je te tuerais sur place. Hermione déglutit difficilement ; que voulait-il dire ? Malgré son impatience pour savoir ce qu'il avait raconté à Dumbledore, Mc Gonagall et Rogue, elle jugea préférable de lui parler le lendemain matin, car il ne semblait vraiment pas d'humeur à papoter ce soir-là...


Le réveil sonna : 6h30. Hermione s'étira longuement dans sa chambre rouge et or, éclairée par les rayons matinaux. Il fallut moins de deux secondes pour que les évènements de la veille surgissent sous forme de flashs. La matinée semblait beaucoup moins belle à présent...
Elle s'habilla en vitesse et descendit déjeuner dans la Grande Salle où elle ne tarda pas à apercevoir Ron et Harry. Elle sentit la colère monter en elle en se rappelant le stupide comportement de ce dernier. Lorsqu'elle approcha, tous les regards se posèrent sur elle, et les élèves commencèrent à chuchoter en la détaillant de haut en bas. Elle tourna la tête vers la table des verts et argents mais il n'était pas là. Ron lui fit signe de venir s'asseoir à la place qu'ils lui avaient réservée, mais Hermione, refusant de leur pardonner leur précédente attitude, alla prendre place à côté de Lavande.
- Salut Hermione !
- 'Jour, maugréa-t-elle.
- Alors, bien dormi ?
- Qu'est-ce que ça peut te faire ? répliqua-t-elle plus méchamment qu'elle ne l'aurait voulu.
Ce n'était pas sa faute, elle ne la supportait pas, et cela depuis plusieurs années déjà. Son côté gamine qui ne grandit pas et qui passe ses journées à draguer ou à raconter les potins du jour à ses copines toutes aussi stupide qu'elle, l'exaspérait au plus haut point.
- Tes amis t'on rejeté on dirait ? lança Lavande sans se démonter face à l'humeur massacrante d'Hermione.
- C'est moi qui suis venue ici de mon plein gré, mais je n'aurais vraiment pas du !
- Remarque, c'est normal qu'ils ne veulent plus de toi après ce que tu leur a fais...
- Je viens de te dire que c'est moi qui...attends, comment ça ce que je leur ai fait ? interrogea Hermione.
- Oh tu sais mieux que moi...Mais ne t'inquiète pas, on a toutes au moins coucher une fois avec Malefoy.
Hermione s'étouffa avec son jus de citrouille.
- Quoi ? C'est quoi cette histoire Lavande !
- Arrête Hermione, tu n'as plus besoin de jouer la comédie, tout le monde le sait maintenant, dit-elle naturellement avant de beurrer son toast. On t'a tous vu hier enlacée avec lui dans le Hall pendant que tout le monde était au buffet. Je comprends que tu veuilles le cacher, vu les longues années de haine envers lui, ta fierté doit en prendre un sacré coup...
- Mais on ne s'enlaçait pas du tout !
- Ouais appelle ça comme tu veux, en tout cas Hanna ne t'adresse plus la parole, si tu veux mon avis, elle est morte de jalousie.
Hermione en avait assez entendu. Alors comme ça tout le monde croyait qu'elle et Drago...Non ! Elle chassa cette pensée répugnante. Harry et Ron auraient donc été les seuls à voir sa main blessée ? Quand elle y repensait, cela était logique puisque Mc Gonagall avait renvoyé les élèves dans leur dortoir avant que Harry n'accuse Malefoy.
Hermione se leva et sortit de la Grande Salle. Mais elle fut très vite rejointe par Harry et Ron :
- Hermione ! appela Harry.
Elle se retourna et afficha sa plus mauvaise humeur.
- Quoi.
- Hermione on n'a pas eut le temps de parler hier. Tu as l'air fâchée contre nous, qu'est-ce qui s'est passé ?
- Pourquoi tu ne m'as pas écouté ! s'écria Hermione. Je t'ai dit qu'il n'était pas coupable de ma blessure ! Mais toi, tu étais bien trop obstiné à jouer les héros dans des situations où je n'ai pas besoin de toi !
Le silence tomba. Tout deux se fixaient, la jeune femme les larmes aux yeux que ses mots aient dépassé sa pensée, Harry, choqué par la nouvelle Hermione qu'il découvrait.
- Vous voulez savoir ce qu'il s'est passé ? murmura alors Hermione. J'ai brisé le verre que je tenais à la main et Drago m'aidait à aller à l'infirmerie.
- Tu nous caches vraiment quelque chose, dit Ron en hochant la tête.
Hermione avait pleinement conscience de ce qu'elle venait de leur raconter. Elle les comprenait, cela n'avait aucun sens : Malefoy aider une Sang-de-Bourbe ? Impossible. Et pourtant...c'est ce qui était arrivé. Elle-même ne réalisait pas encore le geste de Drago, mais elle l'acceptait.
- Tu es si différente, ajouta Harry d'une voix grave.
Hermione ne sut que répondre. Ils avaient probablement raison ; depuis que Malefoy avait fait irruption dans sa vie, elle négligeait ses amis et s'attirait une mauvaise réputation, tout cela en quelques jours. Malefoy n'était décidemment pas comme les autres.
- Je suis désolée, dit-elle simplement. Laissez-moi un peu de temps d'accord ?
Sans attendre de réponse, elle tourna les talons et partit à la recherche de l'homme pour lui annoncer qu'elle désirait ne plus jamais le voir...

 

Chapitre 6 : Deux mondes pas si différents.

Comme elle le pensait, Drago n'était pas en cours, mais affalé sur le fauteuil de leur salle commune. A peine avait-elle fait quelques pas que Drago, sans un regard, lui lança :
- Je rêve ou tu es train de sécher Granger ?
- Je devais te parler...
- Je suis flatté d'être plus important que ton cours.
- Il n'y a pas de quoi, j'avais potion.
Drago sourit. Il n'avait pas l'air fâché ou énervé, et cela encouragea Hermione à s'approcher un peu.
- Je suis désolée pour hier, finit-elle par lâcher.
Il ne répondit pas. Elle inspira un grand coup puis lui posa la question qui lui brûlait les lèvres :
- Qu'est ce qu'il t'ont dit ?
- Qui ? demanda-t-il innocemment.
- Tu sais bien, Dumbledore et tout ça. Comment as-tu expliqué ta dispute avec Harry?
- Ne prononce pas ce nom pour la centième fois, il me donne la gerbe.
- Répond-moi.
- Ne me donne pas d'ordre.
- Très bien, dit Hermione agacée, je suppose que tu n'as pas envie de parler.
- Bonne déduction.
Hermione allait monter à l'étage mais elle fit rapidement demi-tour.
- Eh bien moi j'ai envi de parler ! annonça-t-elle brusquement. Je ne vais pas tout le temps me soumettre à tes humeurs ! Ce qui s'est passé hier me concerne également, alors je te prie de...
- En quoi ce qu'ils m'ont dit te concerne ? C'est mon problème à présent, pas le tien !
- Mais je me sens responsable !
Dans son élan, elle avait une fois de plus révélé sa pensée, ce manque de contrôle l'énervait sérieusement.
- Non, le seul responsable, en dehors de Potty, c'est moi...
Hermione ne dit rien. Sa dernière phrase était vraiment inespérée venant de sa part.
- Ces derniers temps, poursuivit-il en se levant, je me suis, disons, égaré du droit chemin. Depuis que je te vois fréquemment j'agis différemment. Et je n'aime pas ça du tout. En temps normal, hier je ne t'aurais jamais aidé, bien au contraire. Je ne sais pas ce qui m'a prit mais je ne veux plus que ça recommence. Je...je n'ai plus l'impression d'être moi-même quand je suis avec toi, et je me sens perdu. Ce sentiment de confusion est horrible et j'aimerais redevenir comme avant, tout était plus facile quand je ne ressentais rien, et je pense que ça vaut mieux pour moi comme pour toi.
- Justement, je venais te parler de ça, dit-elle non sans une pointe de déception face aux propos du garçon. Mes amis me trouvent différente également. Je crois que toi et moi n'aurions jamais du nous lancer dans un truc pareil. On est différents, même opposés ! Nous ne sommes pas fait pour être complice ou quoi que ce soit ; c'est la nature, l'ordre des choses, le destin, tout ce que tu veux, mais il y a vraiment quelque chose qui nous empêche d'être ensemble. Nous appartenons à deux mondes différents séparés par une barrière, et mieux vaut ne pas essayer de la franchir.
Drago n'en revenait pas. Il n'aimait pas le fait qu'elle ait pris les devants. C'est lui qui disait ce genre de chose d'habitude, c'est lui qui aurait du mettre un terme définitif à leur défi, pas elle ! Contrairement à lui, cette fille mettait tout le monde dans un même panier, ne faisait aucune différence entre les faibles et les forts ! Mais lui, Drago Malefoy, elle le mettait à part...
Se sentant malgré lui humilié, il ne trouva que l'attaque comme meilleure défense :
- Tu as raison nous n'avons absolument rien en commun ! J'ai essayé de m'adoucir comme tu me l'avais conseillé, et regarde où cela m'a mené ! Même quand j'ai voulu faire une bonne action hier personne ne m'a cru capable de t'aider !
- Ne pousses pas trop loin Malefoy ! Sur ce sujet tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. C'est toi et toi seul qui t'ais forgé cette image de dure à cuire que personne n'approche, toi qui martyrise les premiers années, et encore toi qui fait preuve de méchanceté gratuite envers les gens que tu considères comme inférieur !
- Alors les gens comme ça ne peuvent pas essayer de changer ?
- Je n'ai pas dit ça ! Seulement comment veux-tu qu'après tant d'années on ne se posent pas de questions quand tu agis de la sorte ?
- J'en ai assez de cette conversation qui vire au ridicule ! dit-il avant de monter les escaliers.
- Tu fuis Malefoy !
- Oui je fuis ! Je fuis tes bonnes paroles qui te donnent l'impression d'être une sainte ! Mais tu n'en es pas une Granger ! Redescend sur terre, toi et moi on est pas si différents en fin de compte ! Nous sommes tous les deux rejeté des autres et tu le sais !
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Rejeté ! répéta-t-elle sans comprendre.
Drago s'arrêta devant la porte de sa chambre et se retourna :
- Tu peux bien me considérer comme le diable et te considérer comme l'ange Granger, mais une chose nous réunit : on est à part.
- Mais je ne suis pas à part ! protesta Hermione en tapant du pied comme une petite fille contrariée.
- Ah oui ? Comme tu es aveugle...
Drago descendit les escaliers et se dirigea vers le portrait. Au passage, il lui saisit la main et l'emmena au dehors :
- Mais qu'est-ce qui te prend enfin ! Lâche-moi Malefoy !
- Il faut que je te montre quelque chose, dit-il toujours en la traînant de force.
- Ca suffit ! s'écria-t-elle en se dégageant, non sans peine, de la puissante poigne du jeune homme.
Surpris, ce dernier s'arrêta net et la regarda. Elle semblait vraiment très en colère, qu'avait-il encore fait de si grave?
- Malefoy tu-ne-dois-pas-forcer-les-gens-à-ta-volonté ! dit-elle les dents serrées.
- Mais...
- Tu as déjà vu quelqu'un faire comme toi ? NON ! Je sais que le défi est terminé et que te rendre poli n'était pas directement dans le contrat, mais je ne supporte plus ton comportement ! Tu agis sans te soucier de ce que pense l'autre ! Tu veux que je te suive ? Très bien, mais n'utilise pas la force, est-ce que tu as compris !
Drago en resta bouche bée. Jamais personne n'avait osé lui parler de cette façon, et encore mois lui apprendre comment se comporter ! Cette fille avait un culot incroyable, et c'est probablement ce qui la sauvait en permanence car, il ne saurait dire pourquoi, ce serait une autre, il l'aurait tué depuis longtemps...
- C'est bon t'as fini ? dit-il simplement.
- Oui, j'ai fini, répondit-elle en lâchant un soupir avant de recoiffer quelques mèches qui étaient tombées devant ses yeux lors de sa tirade.
Drago lui fit descendre plusieurs escaliers et prendre un nombre incalculable de couloirs, avant d'arriver enfin devant la porte du cours de sortilèges. Les Griffondors et les Serdaigles attendaient patiemment la venue du professeur pour leur prochain cours. Elle aperçut Harry et Ron qui semblaient vraiment inquiets, probablement au sujet de son absence. Donovan, le Serdaigle qu'elle aimait beaucoup, était là également, entouré d'un groupe de filles qui le dévorait des yeux.
- Reste là, lui souffla-t-il.
Et avant qu'elle ait pu dire quoi que ce soit, il partit en direction du groupe de Serdaigle. Il s'adressa à une grande fille brune, au sourire démesuré, qui bavardait avec ses amies :
- Salut ça va ? 
La fille parût interloquée par la soudaine venue du jeune homme, mais elle s'en remit très vite avant de faire de grands yeux à ses copines, l'air de dire : " ça y est je suis sa nouvelle cible ! Depuis le temps que j'en rêvais !".
- Salut ! dit-elle surexcitée, dévoilant ses grandes dents blanches.
- Dis-moi, tu connais Hermione Granger n'est-ce pas ?
Son sourire s'effaça aussitôt et elle lança :
- Ouais et alors ?
- C'est une fille plutôt cool non ?
- J'en sais rien je la connais pas bien moi ! Mais une chose est sûre c'est pas le genre de fille avec laquelle tu t'éclates ! 
Ses copines ricanèrent bêtement, et l'une d'elle s'avança :
- Cette fille est trop coincée ! Je parie qu'elle préfère ses bouquins à sa propre mère !
Elles rigolèrent à nouveau. 
- Mais vous ne la connaissez pas ? renchérit-il.
- Pas besoin de la connaître ni d'être voyante pour savoir qu'elle finira vieille fille ! trancha-t-elle.
Hermione sentit la colère monter en elle et se mordit la lèvre inférieure pour s'empêcher de hurler sa haine. Drago s'éloigna des Serdaigles mais n'avait pas l'air d'en avoir fini pour autant. En effet, il alla voir les Griffondors cette fois. Il interrogea Lavande et Parvati qui étaient un peu à l'écart :
- Salut vous deux...
- Malefoy ? s'étonna Lavande. Heu c'est pas le moment là, après ce cours je te rejoins si tu veux mais pas dans le placard cette fois ! La dernière f...
- C'est pas à propos de ça Brown ! la coupa-t-il sèchement. Hermione est ton amie non ?
- Quoi ? Mais qu'est-ce qu'elle vient faire là elle ?
- Tu n'as pas l'air de beaucoup l'aimer on dirait ?
- Je ne la déteste pas mais elle est vraiment spéciale comme fille !
- Tu l'as vu la dernière fois avec son jus d'orange à la main !? ajouta Parvati en pouffant.
- Elle est toujours là à lever la main jusqu'à avoir une crampe : moi ! moi !
Et Lavande imita Hermione en levant son doigt bien haut avec une petite grimace. Hermione fut submergée par une vague de chagrin et elle ne put retenir ses larmes. Elle en avait assez entendu. Même ses propres « amies », celles de sa maison, disaient du mal d'elle. Hermione partit en courant, ne pouvant plus arrêter ses pleurs qui lui brouillaient la vue, traversa le hall, et monta les escaliers avant de franchir le portrait de la salle commune. Arrivée dans sa chambre, elle ferma la porte à clefs et s'étala sur son lit, la tête dans l'oreiller pour étouffer ses sanglots.

***

Hermione ouvrit les paupières. La nuit était tombée. Elle avait du s'assoupir un bon moment puisque son horloge indiquait bientôt dix heures. Elle s'étira en baillant avant de se laisser retomber sur son lit. Ce qui s'était passé quelques heures plus tôt lui revint en mémoire et Hermione s'empêcha de fondre à nouveau en larmes. Pourquoi Drago lui avait-il montré de telles horreurs à son sujet ? Généralement elle n'en avait que faire de ce que pensaient les autres, mais les entendre parler ainsi d'elle, avec une telle légèreté...Elle se sentait profondément vexée mais surtout très seule. La jeune femme décida d'aller prendre une douche, espérant ainsi se changer les idées l'espace d'un court instant. Après elle se replongerait dans la réalité et, comme d'habitude, afficherait devant les autres une attitude détachée pour masquer sa solitude.
Comme si elle n'avait pas assez de soucis, la porte de la salle de bain était fermée, Malefoy était à l'intérieur ; elle pouvait entendre l'eau couler abondamment. Mais il avait du l'entendre essayer d'ouvrir la porte parce que la douche s'arrêta aussitôt. Elle entendit des bruits de pas lourds qui se précipitaient vers la porte. Celle-ci s'ouvrit une fraction de secondes plus tard, laissant apparaître Malefoy torse nu, tenant une petite serviette verte nouée autour de sa taille. Il était trempé et ses cheveux blond, même mouillés, ne perdaient pas de leur éclat. Hermione s'insulta intérieurement pour avoir l'espace d'un instant, osé penser aller confirmer à Ginny que cet homme était bâti comme un Dieu. Rougissante, elle déclara :
- Je pouvais attendre pour la douche Malefoy, ce n'était pas la peine de te presser comme ça.
- Tu crois vraiment que je me presse pour te laisser la place ? dit-il en la dévisageant. Les Griffondors ont vraiment de drôles d'idées parfois.
- Alors qu'est-ce que tu veux ? lança-t-elle plus méchamment qu'elle ne le souhaitait.
- Pourquoi tu es parti tout à l'heure ?
- A ton avis ! Les Serpentards sont vraiment idiot parfois.
- Bien renvoyé, avoua-t-il. Ecoute, je ne voulais pas te vexer, je...
- Ah oui vraiment ? Alors là il faut que tu m'expliques parce qu'à part me faire souffrir je ne voyais vraiment pas l'utilité de me faire ça !
- Je voulais t'ouvrir les yeux Granger ! Te prouver que je ne suis pas le seul à être à part. Tu me dis que je ne peux m'en prendre qu'à moi-même d'avoir cette image d'intouchable qui me suit partout. Mais en y réfléchissant, tu t'es formé une image également : celle de "miss je-sais-tout" qui passe sa vie dans les livres. Les gens te jugent par ce que tu leur laisses voir de toi, mais ils ne te connaissent pas vraiment au fond... 
- Pourquoi me dire tout ça ? demanda tristement Hermione.
- Parce que depuis sept ans tu n'arrêtes pas de me juger...Tu ne t'es jamais posé la question de savoir si j'étais réellement comme je le laissais voir.
- Et...tu n'es pas comme tu le laisses voir ? demanda Hermione pleine d'espoir.
- Bien sûr que si ! répliqua aussitôt Drago. Là heu...je parle pour toi évidemment, moi ça ne me concerne en rien, c'est un exemple.
Drago toussota et se passa la main dans les cheveux, tandis que Hermione ajoutait :
- Je ne m'étais jamais rendu compte que j'étais si différente des autres filles. Pourtant j'aurais du le voir ! Je ne fais pas la fête, j'aime étudier et lire, je ne bois pas, ne fume pas, par rapport aux autres filles je suis...
- Mieux.
- Je suis...Quoi ? s'interrompit Hermione.
- Vieux ! corrigea Drago d'une voix plus forte. Pardon vieille je veux dire, enfin...c'est les vieux qui lisent et tout ça quoi...tu me comprends !
- Malheureusement oui...
- Bon je vais finir ma douche, annonça-t-il.
- Heu, d'accord, je vais attendre.
Aussitôt la porte fermée, Drago porta ses mains aux joues et enfonça ses ongles dans la peau. "Bordel Drago qu'est-ce qui t'as pris ! Mieux ! Non mais je rêve j'ai dit « mieux » !".
Drago se regarda dans le miroir au dessus de l'évier. Il s'inspecta longuement et pour la première fois de sa vie ce n'était pas pour contempler son physique parfait mais plutôt pour se remettre en question. Il filait un mauvais coton. Drago rigola intérieurement de sa vieille expression moldue et commença à se brosser les dents, lorsque la voix d'Hermione retentit derrière la porte :
- Malefoy ? Tu n'es pas obligé de répondre tout de suite, et tu n'es pas obligé de dire oui, mais...pourrait-on reprendre notre pacte ?
Le jeune homme faillit s'étouffer avec le dentifrice.
- Je sais que ça paraît absurde, poursuivit-elle, mais contrairement à toi, je désire vraiment changer. Je veux apprendre à m'amuser, je veux être...comme les autres. Mais je comprendrais si tu disais non ! rajouta-t-elle précipitamment.
Drago était différent ces temps-ci, cette histoire de pacte lui était montée à la tête. Il savait qu'il devait refuser, accepter était contraire à un sang pur, à un serpentard, à un Malefoy...S'il ouvrait la porte, il repartait dans ce jeu infernal qui prenait le dessus sur sa personnalité et lui faisait faire des choses qu'il regretterait sûrement par la suite. S'il la laissait fermée, tout redeviendrait comme avant, il garderait un contrôle parfait sur ses sentiments et les habituelles tirades entre lui et Granger recommenceraient. A ce souvenir, son coeur se serra : cette époque lui paraissait si lointaine déjà, si enfantine, comme si en l'espace de quelques jours il avait mûri de plusieurs années. Drago souffla longuement. Il devait refuser, il le savait...
Hermione, malgré son petit espoir, ne fut pas surprise du silence du jeune homme. Déçue, elle s'éloigna vers sa chambre. C'est alors qu'elle entendit une serrure se déverrouiller, puis une porte s'ouvrir. Elle se retourna, débordante de joie...

 

Chapitre 7 : La reprise du pacte infernale...

- Tiens, dit Hermione.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc ? dit Drago en plissant les yeux sur une sorte de petite boule couleur chair.
- Cela s'appelle une oreillette, dit-elle toute fière.
- Pour porter un nom aussi débile c'est forcément moldu, je me trompe ?
- Je fais l'effort de ne plus prononcer le nom de mon meilleur ami pour toi, alors fais l'effort de ne plus critiquer les moldus en ma présence. C'est ma famille que tu critiques sans cesse.
- Bon d'accord...C'est incroyable comme tout n'est que règles et contrat chez toi, dit-il en redoutant sa réaction.
Mais elle répondit calmement, avec même un petit sourire.
- D'habitude non, seulement avec toi. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour qu'on s'entende.
- Bon tu m'expliques ce que c'est ton auréole là ?
- Oreillette ! C'est un petit micro que tu caches dans ton oreille pour que tu puisses m'entendre.
- Astucieux ! Pas si con ces moldus !
- Par contre, poursuivit Hermione sans prêter attention à ses remarques, je ne peux pas t'entendre, ça ne marche que dans un sens.
- Je retire, ces moldus sont décidément trop complexes pour moi. Pourquoi ne faire fonctionner ce machin qu'à sens unique ? Il n'y en a pas un seul qui a eut l'idée de le faire marcher dans les deux sens ! Je ferais un carton chez les moldus avec mes idées de géni !
Hermione retint son envie de lui rabaisser le caquet en lui parlant du talkie-walkie et des nombreux accessoires d'espionnage hautement technologiques, mais elle se dit qu'il se sentirait vexé et l'énerver était la dernière de ses préoccupations. 
Drago installa l'oreillette au creux de son oreille et Hermione recula de quelques pas pour faire un test. Elle porta le petit micro en forme de boîte noire à sa bouche, et dit :
- Tu m'entends ?
- AAAHH ! hurla Drago en tombant à genoux, les mains plaquées contre ses oreilles.
- Oups ! C'est trop fort je pense.
- ARRÊTE DE HURLER ! rugit-il en essayant de retirer le petit appareil profondément niché dans son oreille.
- Ne t'en fais pas je règle le volume juste ici, ingénieux hein ?
- Mais tu vas la fermer Granger ! Tu me ruines les tympans !
- Voilà ! C'est mieux non ? Pas la peine d'en faire une histoire, qu'est-ce que t'es douillé parfois !
Drago la fusilla du regard. Hermione s'empressa de lui faire part de son plan :
- Bon écoute, il faut te trouver une victi...heu pardon une fille que tu n'as jamais dragué.
- Je crois qu'il va falloir procéder par élimination ! Alors voyons voir...
- Pour commencer, aucune élève de Serpentard, c'est bien trop facile elles sont toutes à tes pieds, déclara Hermione.
- De toutes façon je les ai toutes faites, dit-il avec un large sourire.
- Comme ça la question est réglée, dit-elle avec une pointe d'agacement. Les Griffondors non plus.
- Pourquoi !
- Parce que je ne suis pas sûre d'arriver à te rendre amoureux de qui que ce soit et donc par conséquent, je ne préfère pas « tester » tes humeurs sur une fille de ma maison.
- De toute façon les Griffondors ne m'intéresse pas.
- Tant mieux. Alors il nous reste les Poufsouffles et les Serdaigles. Il y a une nouvelle élève chez les Serdaigles, plutôt jolie et ne se laisse pas approcher facilement. On dirait qu'elle se prend pour une renne ! dit Hermione en levant les yeux au ciel.
- Parfait ! Montre-là moi !
Devant l'enthousiasme du jeune homme à lui prouver que la Serdaigle ne résisterait pas longtemps à son charme, elle préféra remettre les choses au clair :
- Heu, avant d'y aller je voudrais te rappeler que le but n'est pas de te mettre au défi de réussir à la séduire. Le but c'est de trouver une fille respectable avec laquelle tu vas faire connaissance, sortir...
- Oui, oui je sais, dit Drago beaucoup moins énergique.
- Très bien alors c'est parti !
Tout deux sortirent de la Salle Commune des Préfets pour se rendre dans la Grande Salle qui était vide à cette heure-ci. Hermione avait prit le temps d'observer la nouvelle élève avant même d'en parler à Drago, et elle s'aperçut bien vite qu'elle aimait beaucoup être au calme pour faire ses devoirs, être seule tout simplement. Comme elle l'avait deviné, la jeune femme se trouvait assise à la grande table vide des Serdaigles ; elle lisait paisiblement.
Drago la trouva très jolie avec ses longs cheveux noirs dont les boucles bien dessinées descendaient en cascade le long de son dos. Ses yeux étaient d'un bleu presque aussi clairs que le sien, elle avait les traits du visage plutôt fin, ses gestes étaient gracieux et précis. Elle reflétait la féminité à l'état pur.
- Ferme la bouche Malefoy, tu ne vas pas tarder à baver et ce ne serait pas l'approche la plus romantique, tu ne crois pas ?
- Je dois avouer que tu as très bien choisi la cible, tu as de bon goût en matière de filles on dirait...
- Qu'est-ce que tu insinues ? demanda-t-elle les sourcils froncés. Et puis arrête de l'appeler « cible » : à partir de maintenant je voudrais que tu ne considères plus les femmes comme des objets ou des conquêtes, mais comme des personnes dotées d'intelligence. Ça ne va pas être trop dur ? ironisa-t-elle.
- Je devrais pouvoir y arriver. Allez j'y vais, branche ton machin moldu.
- N'oublie pas de t'y prendre avec tact !
Drago ne l'écoutait déjà plus et marchait en direction de la Serdaigle. Hermione entra à son tour dans la Grande Salle et alla s'asseoir un peu plus loin de façon à entendre la conversation. Elle vit Drago prendre place juste en face de la jeune femme.
- Salut, dit-il avec un grand sourire.
Hermione se tapa la main contre le front. « Il commence bien ! Il n'a même pas demandé s'il pouvait s'asseoir à cette place ! Il ne voit pas qu'il l'interrompt dans ses études ?! »
Comme Hermione l'avait pressentit, la jeune Serdaigle le dévisagea avant de se replonger dans son livre. Hermione activa l'appareil et s'adressa à Drago :
- Excuse-toi de la déranger ! murmura-t-elle.
Elle aperçut Drago sursauter en entendant sa voix. La Serdaigle avait du le voir car elle leva la tête vers lui, un sourcil levé.
- Excuse-moi de te déranger dans ton travail mais je me demandais d'où tu venais ?
Hermione plongea la tête dans ses mains, désespérée : il ne s'y prenait vraiment pas bien lorsqu'il n'était pas lui-même. Mais à sa grande surprise, elle lui répondit poliment :
- Je viens de Beauxbatons. 
Hermione comprit soudain pourquoi cette femme était si belle et attirante aux yeux des garçons : c'était sûrement une Vélane.
- Pourquoi être venu ici ? demanda-t-il.
- J'ai eu des problèmes là-bas.
Le ton de sa voix indiquait clairement que c'était personnel, et à son grand soulagement, Drago l'avait compris car il ne s'attarda pas sur le sujet.
- Comment tu t'appelles au fait ? Moi c'est Dra...
- Drago Malefoy je sais, l'interrompit-elle.
Devant le regard surpris du jeune homme, elle expliqua :
- Ton nom est connu ici. Je suis là depuis seulement trois jours mais je connais ta réputation de coureur de jupons.
Drago sourit, pas gêné le moins du monde, mais plus fière qu'autre chose :
- On dirait que les présentations sont faites.
- Ecoute, ne te fatigues pas d'accord ? Tu n'es pas le premier à venir me draguer et je vais te le dire comme tous les autres ; je ne suis pas intéressée.
Impassible, Drago ne se laissa pas démonter :
- Je suis navré que tu penses que mes intentions étaient de te draguer. Je voulais juste savoir si tu venais de Durmstrang, c'est une école qui m'intéresse beaucoup. Mais je suis désolé de t'avoir dérangé, je m'en vais tuer mes heures ailleurs.
Il se leva et sans un regard partit en direction de la sortie. Hermione, qui avait suivi l'échange, interpella Drago à travers l'oreillette :
- Qu'est-ce que tu fais ! Ne t'en vas pas si vite !
Mais très vite, elle se rendit compte que son départ n'était que comédie, car comme il semblait l'avoir prévu, la jeune femme le rattrapa quelques secondes plus tard. Elle avait l'air gênée :
- Je suis désolée d'avoir réagi comme ça, déclara-t-elle. Seulement, à force de me faire aborder je ne sais même plus reconnaître les gens qui n'attendent rien de moi. Je me sens bête, ajouta-t-elle en rougissant.
- Il n'y pas de quoi je t'assure, répondit Drago en se passant la main dans les cheveux. Pré-au-Lard ouvre dans dix minutes, tu veux qu'on aille boire un verre ? En toute amitié bien sûr !
- Avec plaisir.
Ils s'éloignèrent alors, laissant Hermione seule dans la Grande Salle. Elle était fière de Drago, il avait agi comme jamais elle ne l'avait vu, avec tant de tact ! C'était vraiment étonnant de sa part. Concernant la Serdaigle, Hermione n'était pas très rassurée. Elle semblait, comment dire...fausse. Ses paroles, ses gestes, on aurait dit de la comédie. Hermione avait l'impression d'avoir assister à une scène d'un vieux film romantique. 
Elle souffla longuement. Apparemment ces deux-là s'étaient bien trouvés : tout deux plutôt égocentriques, jouant un jeu de personnalité en permanence. Elle devrait être contente, son pari commençait bien puisqu'on dirait des âmes sœurs. Alors pourquoi se sentait-elle mal en les voyant partir tout les deux ? Peut-être qu'elle se sentait soudainement mise à l'écart, Drago semblait même avoir oublié sa présence... « Tant qu'à faire, dis aussi que t'es jalouse 'mione ! Non mais c'est vraiment n'importe quoi parfois dans ta tête ! » se reprocha-t-elle avant de se lancer derrière le futur couple.


Le Parc était couvert de son habituel manteau blanc hivernal. La neige s'étendait jusqu'aux collines au moins. Tous les élèves étaient couvert jusqu'au menton, et certains premières années s'amusaient à souffler le plus gros nuage de buée due au froid.
Hermione suivait avec distance les traces de pas de Drago et de la fille. Ils la menèrent aux Trois Balais. Le bar était surpeuplé, les élèves tâchant de se réchauffer du mieux qu'ils pouvaient, boisson chaude bien serrée entre les deux mains. Hermione dut rester debout alors que Drago et la jeune femme prirent place à une petite table libre au fond. Elle se faufila vers eux discrètement et fit mine de regarder les chopes de bière à vendre dans une vitrine. Drago commanda deux bièraubeurres. Il aperçut alors Hermione qui lui fit un petit geste de la main. Il détourna aussitôt son regard pour porter son attention sur la Serdaigle. Indignée du manque d'attention à son coach, Hermione activa à nouveau l'appareil :
- Surtout dis-le si tu n'as plus besoin de moi ! Parce que ne penses pas que ça me fait plaisir de rester là à rien faire ! Je suis écrasée entre deux personnes au cas où tu ne l'aurais pas vu ! Eh ! Tu pourrais m'accorder un minimum d'attention ! Tout ça je le fais pour toi n'oublie pas ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Drago non ! Remet ton oreillette immédiatement ! Drago !
Mais celui-ci la jeta discrètement à ses pieds, et respira un grand coup, comme libéré d'un moulin à paroles...
- Quel culot ! Les mecs sont insupportables ! s'écria Hermione.
Malgré le brouhaha, un homme derrière avait du l'entendre car il l'interpella :
- Alors là je ne suis pas d'accord.
- Qu'est-ce que vous voulez vous ! rétorqua-t-elle en se retournant difficilement. Mêlez-vous de ce qui vous regarde !
Elle vit alors qui s'était permis de l'interpeller et retint un cri de surprise :
- Donovan ! Oh je suis désolée je ne voulais pas dire ça, enfin, je...heu, bégaya-t-elle devant le Serdaigle qu'elle admirait.
- Salut Hermione ! dit-il, souriant. Désolé d'avoir voulu plaider en faveur des hommes, tu penses vraiment qu'ils sont tous insupportables ?
- Non ! Bien sûr que non ! C'est Malefoy qui m'énerve, comme d'habitude.
- Je n'aime pas du tout ce mec, sa façon de parler aux gens et de se sentir supérieur !
- Oui alors imagine l'enfer de partager des appartements communs !
- Je sais que ça ne me regarde pas vraiment, mais je veux que tu saches que s'il te fait quoi que ce soit, tu peux venir me voir.
- Merci, dit elle en rougissant, le cœur battant à tout rompt. Mais je ne pense pas que ce sera utile, je commence à savoir m'y prendre avec lui.
- Granger ? dit une voix derrière elle.
Hermione se retourna face à Malefoy qui affichait un air qu'elle n'avait jamais vu avant : il paraissait un peu paniqué.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-elle.
- Viens avec moi, faut que je te parle.
Sans lui demander son avis il lui prit la main et tenta de l'entraîner dehors mais Hermione résista :
- Je t'ai déjà dit de ne pas me tirer comme ça !
- Tu m'énerves avec tes principes à la fin ! Viens je te dis !
Et il la tira par la manche à nouveau. Mais cette fois Drago sentit une main bien plus puissante lui retirer sa main du poignet d'Hermione. C'était un grand mec qu'il ne connaissait pas, il avait une tête d'imbécile. Drago, qui avait horreur qu'on le touche à son insu, le dévisagea avant de lui lancer :
- Qu'est-ce que tu veux !
- Hermione ne veux pas te suivre alors lâche-la ! dit-il en s'avançant.
Hermione aperçut les yeux gris acier de Drago et prit soudain peur, pas pour elle, mais pour le Serdaigle...
- Donovan laisse tomber c'est bon c'est pas grave ! lui dit-elle en s'interposant entre eux.
- Mais t'es qui pour me parler comme ça toi ! s'emporta Drago en s'avança malgré la position d'Hermione.
- Une personne qui sait reconnaître Hermione à sa juste valeur! Et elle ne mérite pas qu'on lui parle comme tu te permets de le faire !
- Dans ton intérêt je te conseille de te mêler de tes affaires...dit doucement Drago.
- J'en ai rien à faire de tes menaces ! Arrête de te prendre pour un Dieu ! Je ne sais pas comment fait Hermione pour te supporter, mais je te jures que si tu lui fais quoi que ce soit...
- Tu feras quoi ! 
Donovan faisait bien une tête de plus que lui mais cela ne paraissait pas l'effrayer le moins du monde.
- Drago ça suffit maintenant ! dit-elle en tentant de l'obliger à reculer.
Mais il la repoussa d'un geste brusque, et Hermione vacilla avant de se retenir à une table. Apparemment c'était le geste de trop selon Donovan car, sans prévenir, il saisit le col de Drago d'une main avant de lui mettre une droite de l'autre. Drago chancela dangereusement sous la violence du coup mais reprit rapidement ses esprits. Il fonça sur son agresseur et le fit reculer de plusieurs mètres avant que sa tête ne cogne contre le mur. Chacun tenant le col de l'autre, Donovan reprit le dessus et souleva Drago sur le comptoir, mais celui-ci réussit à lever son torse avant de lui mettre un coup de tête entre les deux yeux. Donovan s'effondra par terre, les mains sur le visage, gesticulant de douleur.
Hermione n'avait cessé de crier et plusieurs élèves se décidèrent enfin à intervenir, du moins auprès de la victime au sol, car depuis le début, personne n'osait approcher un Malefoy en colère...
Celui-ci, haletant, essuya le sang qui coulait de sa bouche et sortit du pub, les gens s'écartant sur son passage. Après s'être assuré que Donovan allait se remettre, Hermione sortit à son tour et rattrapa le jeune homme.
- Mais qu'est-ce qui t'as pris enfin ! C'est la deuxième fois que tu te bas en une semaine, qu'est-ce qui t'arrives !
- T'étais là que je saches ! cria Drago sans s'arrêter de marcher. T'as vu comment ce type m'a parlé !
Hermione peinait à le suivre, il marchait à vive allure et elle dut crier pour se faire entendre :
- Il faut que tu apprennes à arrêter de t'emporter à chaque remarque !
- Putin Granger ! s'écria-t-il en se retournant. J'en ai marre de tes leçons de moral de merde ! Fallait que je me défende d'accord !
- Mais pourquoi !
- T'es une fille tu ne peux pas comprendre...
- Alors explique-moi ! répliqua Hermione les larmes aux yeux.
- Tu ne comprendrais pas !
- Essaye au moins !
Drago la regarda un moment, ses yeux étaient toujours gris mais beaucoup moins froids. Il dit calmement :
- La première fois où je me suis battu avec le balafré, c'était parce qu'il m'avait humilié devant tout le monde, je ne pouvais pas le laisser gagner la manche sans rien faire. Mais aujourd'hui, c'est devant toi que ce crétin m'a humilié, et ça, je ne peux pas le supporter...
Troublée par ces dernières paroles, Hermione regarda Drago partir en direction du château. 


Le soir tombait et Hermione se dit qu'il était tant d'envoyer une lettre à sa famille, chose qu'elle n'avait pas faite depuis la rentrée. Les autres années elle envoyait au moins une lettre toutes les deux semaines, et elle s'en voulait atrocement en pensant que Noël était dans moins de trois jours. Elle raconta à sa famille que c'était une années comme les autres, mis à part les études qui étaient bien plus difficiles. Hermione ne fit pas mention de Drago bien évidemment, et elle écrit que tout allait pour le mieux entre elle et Harry et Ron. Cela ne lui plaisait pas du tout de mentir, mais vu les circonstances, elle n'avait pas d'autres choix. Elle envoya une chouette lapone grise porter sa lettre, mais regretta très vite son choix lorsqu'elle le vit s'écraser contre l'arbre en face.
- C'est Errol, le hibou de Ron, dit une voix derrière lui. On peut dire que tu n'as pas choisi le plus jeune...
- Harry ! Oh Harry je suis si contente de te voir ! dit-elle en se jetant dans ses bras.
Surpris au début, Harry ne tarda pas à l'enlacer à son tour. Hermione fut la première à se dégager de l'étreinte et regarda son ami un petit moment avant d'annoncer :
- Je vous ai négligé toi et Ron, si tu savais comme je m'en veux.
- Oui il y a de quoi ! dit-il en souriant. Mais les amis c'est fait pour pardonner non ? Alors, est-ce que tu vas enfin tout me raconter ?
- Je suppose que je n'ai plus le choix.
- Non plus du tout en effet.
- Promets-moi de ne pas te fâcher Harry.
- C'est si grave que ça ? Bon je vais faire de mon mieux alors, vas-y je t'écoute.
Hermione se lança alors dans le récit de ses derniers jours en commençant par les insupportables remarques de son colocataire, sa mauvaise blague sur les horaires, ce qui l'entraîna à vouloir le changer. Elle en vint donc au pacte et fut heureuse que Harry ne l'interrompe pas, malgré son air déboussolé. Elle raconta les hauts et les bas de cette période, notamment l'accident avec le verre, en évitant soigneusement de mentionner les passages où Drago la regardait dormir, ou quand elle et lui se trouvaient un peu trop proches à son goût...Quand elle eut fini, un silence s'installa pendant lequel Harry semblait essayer de réaliser les paroles de son amie.
- Hermione c'est...dit-il enfin, je...je n'aurais jamais pensé ça.
- Je suis désolée, dit-elle simplement.
- Je veux dire, essayer de changer un homme tel que Malefoy...mais qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête ?
- Alors tu ne m'en veux pas ? demanda-t-elle pleine d'espoir.
- Tu rigoles ! Je t'admire oui ! Néanmoins ! ajouta-t-il en voyant Hermione qui s'apprêter à lui sauter au cou, le fait que tu ais consacré beaucoup plus de temps à cet idiot qu'à tes amis reste encore inadmissible.
- Je sais...Il faut que tu parles à Ron, dit-elle. Bon d'accord, il faut que je parle à Ron, rectifia-t-elle en voyant le regard accusateur d'Harry.
- Je suis bête d'avoir agis comme ça l'autre soir, annonça-t-il au bout d'un moment. Tu sais, quand Drago a voulu t'aider.
- Tu ne pouvais pas savoir. Tiens tu me fais penser que je ne sais toujours pas ce que Dumbledore lui a fait, dit-elle en se redressant.
- On dirait que tu as trouvé une nouvelle excuse pour aller le voir et me fausser compagnie, dit-il en souriant.
- Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes, dit-elle en se levant.
- Non rien.
- Faut que j'y aille, dit-elle en l'embrassant sur la joue, merci Harry.
Alors qu'elle s'apprêtait à franchir la porte de la volière, Harry lui lança :
- Et surtout fais attention à ne pas tomber amoureuse...
Hermione se stoppa net.
- Je ne sais pas pourquoi tu dis ça, répondit-elle doucement, mais tu n'as vraiment pas à t'en faire à ce sujet.
- C'est ce qu'ils disent tous au début.
Hermione ferma la porte. Ce que disait Harry n'avait vraiment aucun sens. Alors pourquoi venait-il de semer la confusion en elle ? Qu'est-ce qu'il entendait par « c'est ce qu'ils disent tous au début » ? Chassant ces questions de son esprit, Hermione se dirigea vers la Salle Commune des Préfets.

 

Chapitre 8 : Impardonnable.

Drago n'était pas dans la Salle Commune, peut-être était-il dans son dortoir ? Si ce n'était pas le cas elle fouillerait le château de fond en comble pour le trouver. Elle en avait marre de ses excès de colère permanent et de ses phrases sorties de nulle part qui semaient le trouble chez elle. Sans prendre la peine de toquer, elle ouvrit la porte de la chambre.
Hermione se figea aussitôt, les yeux exorbités : Drago n'était pas seul. Cho Chang était avec lui, tout deux nus comme des vers entrelacés dans les draps de soie. En temps normal elle aurait fermé la porte et se serait enfui rouge de honte. Seulement à cet instant, un seul sentiment l'envahissait : le dégoût.
Cho poussa un cri perçant et tira le drap sur elle, suppliant Hermione du regard :
- Hermione, je...c'est pas ce que tu crois...oh je t'en prie ne dis rien à Harry !
- Tu devrais vite fait disparaître de mon champs de vision Chang, répondit-elle d'une voix glaciale.
Cho ne se le fit pas répéter une deuxième fois. Elle prit ses vêtements et passa le pas de la porte, après avoir ajouté :
- J'aime Harry plus que tout, j'espère que tu le sais.
- Drôle de vision de l'amour, répliqua Hermione.
Cette dernière se retourna alors vers Drago qui n'avait pas dit un seul mot jusque là. Il souriait, comme préparé mentalement à la future tirade de sa voisine.
- Comment as-tu pu...dit-elle simplement, ne trouvant pas les mots assez forts pour décrire son envie de l'étrangler.
- J'étais énervé.
- Et alors ? dit elle avec les bras écartés d'un air ahuris.
- Alors, quand je suis énervé je me détends, chacun ses façons non ?
- Tu me l'avais promis Malefoy ! Tu m'avais promis que tu ne la toucherais pas ! T'es qu'un sale con ! Oui un gros con ! cria-t-elle, je ne vois vraiment pas pourquoi je me tue à te changer, je suis vraiment stupide ! Tu me dégoûte, t'es vraiment un monstre, un hypocrite, un salaud, un...cria-t-elle en gesticulant dans tous les sens sous le regard amusé du blondinet. Je ne veux plus jamais te voir tu m'entends ! Dégage ! Hors de ma vue !
- Heu...Je suis dans ma chambre Granger.
Hermione lui lança un regard chargé de haine et sortit de la pièce en prenant soin de claquer violemment la porte.
- Attends reviens ici ! dit Drago en ouvrant la porte, seulement couvert par un morceau de drap vert qu'il avait entraîné avec lui.
- On a plus rien à se dire ! Cette fois je ne reviendrai pas sur ma décision, tu es allé trop loin !
- On dirait que c'est ta copine que j'ai piqué ! s'exclama-t-il.
La main posée sur la poignet de sa chambre, Hermione se retourna et plongea ses yeux chocolats dans ceux de Drago. C'est d'un ton beaucoup plus calme qu'elle déclara :
- C'est celle de mon meilleur ami, mais l'amitié c'est quelque chose que tu ne comprendras jamais. Tu vois ces derniers jours je me suis portée à croire que j'avais une chance de t'enseigner une valeur telle que le respect ou l'affection. J'étais persuadée qu'à l'intérieur de toi il y avait quelqu'un de meilleur, pas un ange, c'est sûr, mais pas un démon comme tu le laissais croire. Ça fait vraiment mal de savoir qu'on s'est trompé à ce point...Quelqu'un sans cœur j'appelle ça un monstre. Et c'est vraiment ce que tu es, je ne peux pas te changer Malefoy. Tu as gagné le pari...
Pour la première fois, Hermione le regarda non pas avec de la haine mais avec pitié, désolée pour cet homme qui ne connaîtra jamais l'amour...Elle ouvrit la porte et disparut dans la chambre rouge et or.
Ces dernières phrases retentirent à l'oreille de Drago comme un coup de poignard dans le cœur. « Monstre ». Jamais il n'aurait imaginé que de simples mots pouvaient faire aussi mal. Pourtant il avait l'habitude des habituelles remarques du trio telles que « l'amitié ça ne t'évoque rien de toute façon », mais cette fois était différente, les mots avaient incrustés chaque parcelles de son corps et lui brûlaient ardemment la peau. Il ne sentait pas bien, pourquoi ! Pourquoi son corps refusait de l'écouter ! Pourquoi n'arrivait-il plus à avoir une seule pensée cohérente ! Pourquoi il regrettait tant d'avoir couché avec Chang ? Pourquoi il aurait tué pour qu'elle lui pardonne...

***

Hermione se réveilla de mauvaise humeur ce matin-là. Elle enfila ses chaussons, se dirigea d'un pas traînant vers la salle de bain, prit une douche, s'habilla et alla déjeuner toujours aussi renfrognée. Son cœur se serra lorsqu'elle aperçut Ron, Harry et Cho à la grande table. Prenant son courage à deux mains, elle s'avança vers eux et s'assit en face de Harry, Ron à sa gauche.
- 'Jour, maugréa-t-elle.
Elle vit Cho retirer ses bras du cou de Harry et baisser la tête.
- Salut mione, c'est le grand jour aujourd'hui ! dit-il tout excité. J'ai hâte d'être au bal de Noël, à ce qui paraît ça va être magnifique ! Mais tu n'as pas l'air en forme...
- Disons que j'ai eu une semaine difficile.
- Je te comprends, répondit-il avec un clin d'œil. Au fait tu es préfète, tu connais le thème du Bal ?
- Non tu sais bien que le thème est toujours choisi par les organisateurs et cette année c'est Dumbledore je crois. Je ne sais pas ce qu'il va choisir mais ça ne peut pas être pire que l'année dernière où Rusard avait choisi le thème de « la peine de mort pour élèves non disciplinés » !
- Comment l'oublier ! s'exclama Harry. Je me souviens même des haches accrochées aux murs.
- J'ai loupé quelque chose ou quoi ? lança Ron en regardant Harry d'un air de dire : «T'oublies qu'on était en froid avec elle ».
Harry jeta un coup d'œil à Hermione et Ron suivit son regard.
- C'est la table des Griffondors ici non ? enchaîna aussitôt Hermione en regardant Cho.
- Bah oui Hermione, et alors ? demanda Harry.
- Alors les Serdaigles ne peuvent pas s'asseoir à cette table.
- J'allais y aller de toute façon, dit Cho gênée en prenant ses affaires.
- Non reste assise, ordonna Harry sans pour autant quitter Hermione des yeux. Qu'est-ce qui se passe 'mione, Cho vient s'asseoir ici depuis le début de l'année.
- Eh bien peut-être qu'elle devrait rester avec ceux de sa maison désormais... Ah mais j'oubliais ! Cho aime beaucoup aller voir ce qui se passe ailleurs, n'est-ce pas Cho ? Maintenant que tu as fait les Griffondors et les Serpentards, il te reste toujours les Poufsouffles ?
- Mais qu'est-ce qui te prends Hermione ! gronda Harry. Ces quoi ces phrases qui n'ont pas de sens ?
- Harry laisse je te dis, je m'en vais on se voit tout à l'heure, dit Cho.
Elle jeta un coup d'oeil à Hermione mais baissa les yeux aussitôt et se précipita hors de la Grande Salle.
- Tu veux bien m'expliquer s'il te plaît ! dit Harry énervé.
- Moi je n'ai rien à te dire, c'est à elle qu'il faut demander.
Sans lui laisser le temps de répliquer, elle prit à son tour ses affaires et franchit les grandes portes. Elle pensait avoir été suffisamment clair pour que Harry arrête de considérer sa petite amie comme « la femme idéale ». Mais au fond d'elle il y avait toujours ce petit mal être qui ne tarde jamais à surgir pour lui faire regretter ses paroles. Hermione aurait tout aussi bien pu traduire ses pensées par la présence d'un petit ange d'épaule qui lui dirait :« T'y es allé un peu fort ma fille ! », puis le diable d'épaule : « Au moins c'était clair ! Cho ne mérite pas Harry, tu as bien fait ». Alors qu'elle regardait ses pieds tout en marchant, elle se cogna brusquement contre quelqu'un qui ne semblait pas non plus l'avoir vu. Les livres qu'elle avait en mains lui échappèrent. Loin d'être de bonne humeur, elle voulut dire à la personne de faire attention mais elle fut plus rapide :
- Non mais fais attention où tu marches imbécile !
Hermione releva la tête aussitôt :
- Malefoy !
- Oh c'est toi Granger, je...
- Non pas la peine de me lancer une injure à la figure c'est pas le moment ! s'écria-t-elle avant de se baisser pour ramasser ses livres.
- Non je voulais juste...
- Je n'ai pas le temps de me disputer avec toi, salut ! dit-elle en disparaissant à l'angle du couloir.
- ...m'excuser, acheva Drago dans un souffle.
Et dire qu'il avait préparé ses excuses toute la matinée, lui qui ne savait vraiment pas comment s'y prendre. Et voilà qu'elle le laissait en plan, lui, Drago Malefoy. Il devait se faire à l'idée qu'il l'avait vraiment blessé et que plus jamais elle ne lui parlerait. A cette pensée Drago eut envie de tout démolir autour de lui ; cette fille arrivait à lui faire ressentir tellement d'émotions en même temps ! Il ne savait jamais à quoi s'attendre, mais une chose était sûre, il avait envie de se battre pour ne récupérer rien qu'un seul regard de sa part...


Après avoir passé la journée à se morfondre sur elle-même pour une raison qu'elle ignorait mais qui devait probablement être en rapport avec un certain Serpentard, Hermione arriva devant la bibliothèque. Hasard ou destin, elle remerciait le ciel que Donovan soit posté juste devant. Il était décidément très beau...Elle inspira profondément, puis marcha en sa direction.
- Salut Donovan, dit-elle en sentant la chaleur lui monter au cerveau.
- Salut Hermione ! Ça tombe bien que tu sois là, je voulais m'excuser pour la dernière fois aux Trois Balais, j'ai agis comme un idiot.
- Non, ne t'en fais pas, on oublie tout ça. C'était gentil à toi d'essayer de défendre ma cause mais Malefoy est et restera irrespectueux.
- Alors, prête pour le bal de ce soir ?
- A vrai dire, je ne compte pas y aller non.
- Pourquoi ? Mais tu es Préfète !
- Je ne me sens pas très bien ces jours-ci, je ne suis pas vraiment d'humeur à faire la fête.
- Je suis prêt à parier que c'est en rapport avec ce crétin de Malefoy !
- De toute façon je n'ai même pas de robe pour l'occasion.
- Tu sais, tu n'as pas besoin de robe pour ressembler à une princesse, dit-il en rougissant.
Hermione sourit, un peu perdue sur son petit nuage. Mais ça devait être une journée maudite car quelqu'un se permit de la faire redescendre sur Terre, et la chute fut plutôt brutale...En effet, une jeune fille débarqua de nulle part et sauta au cou de Donovan. Ses yeux se posèrent sur Hermione et la dévisagèrent. L'inconnue reporta son attention sur Donovan et lui dit toute excitée :
- Je me suis acheté une robe magnifique pour ce soir tu ne vas pas en revenir ! On va être le plus beau couple de la soirée !
- Ah super, répondit-il d'un ton faussement enjoué.
Hermione sentit son estomac se contracter sous la honte qui l'envahissait. Donovan avait une copine et elle venait de le draguer ! Elle mourait d'envie de disparaître à des kilomètres sous terre et pleurer toutes les larmes de son corps. Le seul garçon pour qui elle avait le béguin était pris. « T'es vraiment naïve de penser qu'un gars comme lui s'intéresserait à toi pauvre cruche ! » lui dit son diable d'épaule.
- Bon je vais vous laisser, dit Hermione avant de tourner les talons.
- Hermione attend ! Oh lâche moi toi ! s'exclama-t-il à l'adresse de la jeune fille.
Il la laissa en plan et rejoint Hermione :
- Pourquoi tu pars comme ça ?
- Bien je te laisse avec ta copine, lui dit-elle en se forçant à sourire, malgré la colère qu'elle n'arrivait pas à dissimuler.
- Elle ? demanda-t-il en désignant l'autre femme d'un bref signe de tête. Tu rigoles j'espère ? Dis-moi que je vaux mieux que cette déjantée ?
- Mais tu vas au bal avec elle non ? risqua-t-elle en sentant un nouvel espoir.
- Oui.
Hermione faillit basculer sous le poids de son cœur qui venait de retomber lourdement dans sa poitrine.
- J'y suis obligé, rajouta-t-il. Je suis préfet des Serdaigles, tu le savais non ? Elle, elle est préfète des Poufsouffles, on doit donc aller au bal ensemble, je n'ai pas le choix.
Hermione ne put s'empêcher de sourire.
- Pourquoi est-ce que tu souris comme ça ? demanda-t-il avec un sourcil interrogateur.
Hermione revint à la réalité et se sentit affreusement bête en imaginant le stupide sourire qu'elle devait afficher.
- Et toi alors, tu tiens le choc ? dit-il soudain.
- Quoi ? De quoi tu parles ?
- Bah tu sais bien, les deux autres préfets, toi et Malefoy, au bal...Ca va être quelque chose non ? dit-il en rigolant. Hermione ? Hermione ça va ? hé ho tu m'entends ? dit-il en agitant sa main à la hauteur des yeux de la jeune femme.
Celle-ci était restée figée, parfaitement incapable de bouger ou de sortir un seul son. Elle allait au bal...avec lui ??
- C'est un cauchemar, réussit-elle à articuler.

***

- Depuis quand est-ce que tu le sais !
Assis dans le fauteuil de leur salle commune, Drago sursauta.
- Qu'est-ce que j'ai fait encore ?
- Je parie que tu savais qu'on devait aller ensemble au bal ! s'exclama Hermione.
- Oui c'est vrai.
- Alors pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit !
- Je n'en ai pas vraiment eut le temps entre chacune de tes crises !
- De toute façon tu devras y aller tout seul, déclara-t-elle fermement.
- Quoi ? dit-il en se levant.
- Oh surtout ne me fais pas croire que tu as envie que j'y aille avec toi !
- Tu y es obligé Granger.
- J'ai dit que je n'irai pas, trancha-t-elle.
- Et comment est-ce que je fais moi ?
- Tu te débrouilles. Tu n'as qu'à y aller avec Cho !
Elle monta dans sa chambre, sans prendre la peine de fermer la porte derrière elle. Un paquet sur son lit attira son attention. Il était rouge et rectangulaire, entouré d'un nœud doré. Hermione eut beau chercher elle ne trouva aucun mot autour qui pourrait lui indiquer de qui il provenait. Avec une certaine prudence, elle l'ouvrit. C'était une robe. Elle la sortit et la déplia délicatement. La jeune femme resta bouche bée devant la merveille qu'elle tenait entre ses mains. La robe était d'un bleu nuit magnifique, avec un large ruban qui entourait la taille pour se rejoindre derrière en un somptueux nœud. Elle resta éperdue devant cette robe qu'elle tenait haut devant elle, avant que la voix de Drago ne vienne interrompre ses pensées :
- Il n'y en avait plus en rouge.
Hermione se retourna. Drago était appuyé contre le cadre de la porte, les mains dans les poches.
- Je sais que les Griffondors aiment le rouge, mais je me suis dit qu'en tant que préfète tu devais te démarquer des autres filles, bien que tu n'es pas besoin d'une tenue pour ça, ajouta-t-il avec un petit sourire. Et puis en bleue elle est belle aussi non ?
Hermione se tut quelques secondes avant de dire :
- A quoi tu joues ? dit-elle simplement.
- C'est pas vraiment la réaction à laquelle je m'attendais...
- Pourquoi es-ce que tu fais ça ?
- Bon je vois que les remerciements devront attendre.
- En effet oui. Tu croyais que j'allais me jeter dans tes bras Malefoy ? Que tu allais m'offrir une robe et que tout serait oublié ? Désolé ça ne marche comme ça.
- Oui je m'en doutais. En réalité, je savais qu'après ce que j'avais fait tu refuserais de m'accompagner au bal.
- Alors tu t'es dit qu'en m'offrant une robe...
- Laisse-moi finir, l'interrompit-il. J'ai simplement pensé que lorsque tu apprendrais que tu serais obligé d'y aller tu n'aurais plus le temps de trouver une tenue. Alors voilà je l'ai fait pour toi.
- Mais je t'ai dit que je n'irai pas, dit Hermione avec une pointe de regret en regardant la robe.
- Je sais. Mais si tu changes d'avis tu auras quelque chose à mettre...dit-il avant de clore la discussion en se dirigeant vers sa chambre.
Hermione se retourna vers le présent qui avait du coûter une petite fortune et le contempla longuement.
- Elle est très jolie en bleu aussi, dit-elle simplement.

***

Drago regardait les couples d'élèves en tenue de soirée pénétrer un à un à l'intérieur de la Grande Salle. Cela faisait maintenant plus d'une demi-heure qu'il l'attendait au bas des escaliers. « Elle ne viendra pas Drago, qu'est-ce que tu fais encore là ? Tu la définitivement perdu, tu vas devoir rentrer dans la Grande Salle tout seul ». Drago déglutit difficilement. De quoi aurait-il l'air sans cavalière ? Il devait ouvrir le bal et il n'avait personne. Bien sûr, il pouvait encore demander à n'importe quelle fille de l'accompagner, celle-ci lâcherait aussitôt son cavalier pour lui, sur ça il n'avait aucun doute. Mais c'était avec elle qu'il voulait y aller. Soudain il eut l'impression que le brouhaha assourdissant s'était calmé autour de lui, pour ne devenir plus qu'un silence. Tous regardaient derrière lui. Drago se retourna pour apercevoir Hermione en robe de soirée bleue nuit. La robe s'arrêtait un peu plus bas que les genoux, un décolleté parfait au niveau de sa poitrine, ses cheveux relevés en chignon où une cascade de mèches venaient terminer leur course dans son cou qu'elle avait décoré d'un collier argenté au pendentif représentant un serpent.
Elle descendit les escaliers jusqu'à la hauteur de Drago, sous les regards émerveillés des étudiants et étudiantes.
Hermione ne se rendit même pas compte de l'entrée qu'elle venait de faire, bien trop absorbée par le regard que lui adressait le Serpentard. Jamais il ne l'avait regardé ainsi, jamais. Ils se regardèrent dans les yeux sans rien dire pendant quelques secondes qui leur parurent une éternité.
- Tu as un peu exagéré sur le décolleté Malefoy, finit-elle par dire.
Celui-ci reprit ses esprits et afficha un grand sourire.
- Comment tu sais que je l'ai retouché ?
- Je suis en dernière année de sorcellerie, je sais reconnaître de la magie où il y en a. Vraiment idiot le sort que t'as jeté.
- Tu trouves ?
- Je parle de celui qui m'interdit de modifier ta magie sur la robe. Allons-y.
Ils s'approchèrent tout deux de la Grande Salle après que les derniers élèves l'eurent franchi. Hermione et Drago furent bientôt rejoins par Donovan et sa compagne. Cette dernière foudroyait Hermione du regard en voyant la bouche grande ouverte du Serdaigle.
- Eh maintenant, que les préfets ouvrent le bal ! résonna la voix de Dumbledore à l'intérieur.
- Je savais que tu viendrais, dit Drago alors que les portes commençaient à s'ouvrir.
- Ne crois pas que je suis venue pour toi Malefoy.
- Qui d'autre ?
Involontairement, Hermione posa ses yeux sur le Serdaigle. Drago suivit son regard.
- En piste ! dit Hermione en suivant le couple devant eux.
Ils pénétrèrent dans la Salle de bal sous une huée d'applaudissement. Plus excitée qu'elle ne l'aurait pensé, elle avança au centre de la Salle, et se posta devant Drago, prête pour la valse. Elle leva la tête vers lui et faillit sursauter devant les yeux gris avec lesquels il la regardait.
- Je n'ai pas envie de danser, lâcha-t-elle brusquement sans réfléchir.
Mais elle n'en avait vraiment aucune envie, sa joie et sa bonne humeur venait de s'envoler avec une partie de la personnalité de son cavalier. En cet instant elle redoutait vraiment de toucher cet homme qu'elle détestait, et priait pour que Drago lui revienne...
- Danse, ordonna-t-il.

 

Chapitre 9 : Le Bal.

Hermione s'exécuta aussitôt malgré son désir ardent de s'enfuir à toutes jambes. Mais elle comprenait la colère de Drago, il avait tout mis en œuvre pour qu'Hermione aille au bal et comme une idiote elle disait à cet homme qui adorait recevoir du mérite, qu'elle ne venait pas pour lui...Chose que d'ailleurs, elle ne pensait pas vraiment.
Drago avait posé ses mains sur ses hanches, et Hermione avait passé les siennes autour de son cou. Jamais elle n'avait eut un contact aussi proche avec cet homme, et ce n'était pas aussi désagréable qu'elle l'imaginait. Elle vit son regard gris qui ne lâchait pas l'autre couple des yeux, et décida de faire baisser la tension.
- Qui aurait cru qu'on danserait ensemble un jour hein ? dit-elle dans un sourire gêné.
Drago daigna enfin baisser les yeux vers elle, mais la mine toujours aussi renfrognée. Elle lui sourit à nouveau, plus sincèrement cette fois. Hermione retrouva aussitôt deux yeux bleu azur, ainsi qu'un début de sourire.
- Ce collier, dit-il, où tu l'as eut ?
- Il te plaît ? 
- Sachant que c'est le mien oui...
- Excuse-moi je n'ai pas pu résister lorsque je l'ai vu traîner à la salle de bain. Il appartient sûrement à l'une de tes nombreuses conquêtes ?
- Il est à ma mère.
Son sang ne fit qu'un tour, et Hermione baissa la tête, ne sachant plus où se mettre.
- Oh je...je suis désolée, je l'ignorais...
- Je trouve qu'il te va très bien.
Hermione ne se sentait plus à l'aise du tout avec ce collier, ne pouvant s'empêcher de se l'imaginer au cou de Narcissa Malefoy.
- Granger, pour ce qui s'est passé hier, je tenais à m'excuser.
Hermione resta silencieuse quelques secondes, surprise par des excuses aussi sincères venant de sa part.
- Je dois être en train de rêver...fini-t-elle par dire.
- Non ce n'est pas un rêve, tu danses bien avec Drago Malefoy, plaisanta-t-il.
- Je ne suis pas en train de parler de cauchemars, je parle du fait que tu viens de t'excuser.
- Alors, tu me pardonnes ?
- Ce n'est pas moi qui ais besoin de tes excuses...
- Je ne vais quand même pas les faire à Potter ! C'est devant toi que je veux m'excuser, c'est toi que j'ai trahis en t'ayant promis de ne pas toucher Chang.
- J'aimerais bien oublier, crois-moi, mais j'ai réellement perdu toute confiance en toi, déjà que je n'en avais pas beaucoup...
- Je ne le referai pas ! Je te le promets !
- Mais tu l'as fait Malefoy ! Je me fiche de ce que tu feras à l'avenir, c'est ce que tu as fais hier qui est impardonnable. Je sais que c'est ton quotidien et que la vraie fautive est Chang, mais à partir du moment où tu fais une promesse, tu te dois de la respecter.
- Je n'avais jamais rien promis à personne avant, est-ce que tu le sais ça ? dit-il en fronçant les sourcils. Tu n'as pas l'air de te rendre compte à quel point c'est difficile pour moi tout ces changements.
Hermione ne répondit rien. La chanson semblait durer une éternité.
- Aïe ! Granger fais attention où tu mets les pieds...
Cette dernière bredouilla un rapide « excuse-moi », honteuse de ne pas assurer une danse avec le célèbre Drago Malefoy.
- Je te fais tellement d'effet ? lui murmura-t-il soudain à l'oreille.
- Qu'est-ce qui te prends de dire ça ? dit-elle en rougissant.
- Regarde-toi, tu es toute crispée, je ne vais pas te manger, décontracte.
- Mais je suis décontractée ! Arrête de penser que mon comportement est toujours dû à toi. C'est la foule qui nous regarde que je n'aime pas.
- Bien sûr...Alors pourquoi est-ce que tu danses à presque un mètre de moi ?
Hermione remercia le ciel que la chanson s'arrête à ce moment là.
- On peut remercier les Préfets pour avoir ouvert le bal ! s'exclama Dumbledore. Avant de vous inviter à rejoindre nos quatre danseurs sur scène, je vais annoncer le thème du Bal de Noël comme chaque année. Mais c'est une année particulière ce soir. En effet, j'ai le plaisir d'annoncer que c'est un élève, et non un professeur qui a choisi le thème ! Même si cela est arrivé dans de fâcheuse conditions, je tiens à remercier Monsieur Drago Malefoy pour son entière organisation du Bal, ainsi que des décorations et bien évidemment, son choix de thème qui, je dois dire, m'a fortement mais agréablement surpris...LE PARDON !
Dumbledore frappa deux fois dans ses mains et se dessinèrent sur les murs de la Grande Salle des multitudes de décorations représentant un serpent et un lion entrelacés. Des sculptures de glaces surgirent de nulle part, représentant une poignée de main. Mais la plus belle décoration de toutes, accrochée tout le long du grand mur derrière Dumbledore, était une immense banderole de soie verte émeraude, où y était inscrit en éblouissantes lettre argentés : « Pardonne Moi ».
- Sur cet excellent thème, je vous souhaite de passer une bonne soirée, et n'oubliez pas, c'est la soirée du Pardon ce soir !
Après un tonnerre d'applaudissement, excepté des Serpentards et Griffondors qui ne se sentait pas du tout concernés par les décorations des murs, les élèves se mirent à danser, d'autre à manger ou à boire. La musique était magnifique, probablement choisie par l'organisateur également.
Hermione était restée bouche bée pendant tout le discours. Elle se trouvait en plein milieu de la piste de danse mais ne semblait pas se rendre compte qu'elle gênait du monde. Elle tourna la tête vers Drago, ne sachant comment réagir. Ce fut lui qui interrompit ce silence gênant :
- Laisse-moi une seconde chance, murmura-t-il simplement.
- Drago je...Malefoy je veux dire, je...je ne sais vraiment pas...
- T'es plutôt difficile comme fille, dit-il en souriant, n'importe qui d'autre aurait déjà accepté avec tous mes efforts, mais tu me prouves ce soir encore que tu n'es pas n'importe qui...surtout pour moi. Granger, je veux simplement une autre chance de pouvoir me racheter, jamais quelqu'un ne m'a autant fait culpabiliser. Depuis qu'on se fréquente j'ai constamment des regrets, j'ai toujours peur de faire quelque chose de travers, quoi que je fasse ce n'est jamais assez suffisant ! Tout ça parce que j'ai envi d'être quelqu'un de bien quand je suis avec toi... Mais j'ai compris comment ça fonctionne, quand je regrette de t'avoir blessé, je sais que pour me sentir bien à nouveau, j'ai besoin de savoir que tu ne m'en veux plus, que tu me pardonnes tu comprends ? Alors je t'en prie dis-moi que c'est du passé...
Après un long moment, Hermione déclara enfin :
- Finalement tu es peut-être rattrapable...dit-elle avec un sourire.
- Alors tu me pardonnes ?
- A la seule condition que la prochaine fois que tu fais une promesse, quelle qu'elle soit, tiens-la.
- Promis.
Tout deux éclatèrent de rire ; la première promesse sincère de Drago avait été prononcée. Hermione avait presque envie de noter l'heure et la date.
- Il faut que j'aille voir Harry et Ron, dit-elle en se rendant compte qu'elle et Drago étaient plantés au milieu de la piste de danse.
- Tu me quittes pour la compagnie de ces deux guignols ? Permet-moi de te dire que tes goûts ne sont pas très bons pour ne pas dire autre chose. 
- C'est vrai que le bouledogue qui te sert d'appui-bras n'est pas comparable, ironisa Hermione en tournant le dos au sourire majestueux du jeune blond.
- Au fait Granger, je tiens à réaliser le défi que tu m'as lancé. 
- Sans vouloir te vexer, ça semble perdu d'avance.
- Toi-même tu as dit que j'étais rattrapable.
- Oui mais pas en quatre jours !
- Ca fait déjà six jours que le pacte est naît ?
- C'est drôle moi je trouve que c'est passé lentement.
- Qu'est-ce que tu sous-entends ?
Mais Hermione avait déjà disparût dans la foule. Alors que Drago s'apprêtait à se diriger vers le comptoir, quelqu'un qu'il n'eut pas le temps de voir se jeta sur lui pour l'embrasser :
- Oh mon Draguichou d'amour ! Oui je te pardonne !! Je te pardonne tu m'entends ?? Je savais que tu reviendrais ! Je t'aime tellement !
- Pansy ? dit-il d'un air dégoûté.
- Tu m'as laissé tombé depuis quelques temps mais on oublie tout d'accord ? Il ne fallait pas te donner autant de peine, tu sais bien que j'aurais accepté tes excuses si tu étais juste venu me voir ! 
- Pansy tu n'as pas l'air d'avoir compris. Le thème du pardon était en l'honneur de Merlin, je souhaite de tout cœur qu'il me pardonne un jour d'avoir couché avec toi. Maintenant laisse-moi passer.


- Salut Harry, où est Ron ? demanda Hermione.
Avachis sur une chaise, la mine assombrie et les cheveux toujours aussi en bataille, on aurait pu le prendre pour un fou échappé de l'asile.
- Tu t'es enfin décidé à lui parler ? répondit son ami d'un ton morne.
- Eh attend n'inverse pas les choses, c'est lui qui refuse de me parler.
- Oui mais toi et moi on sait très bien qu'il a une raison valable, non ?
- Oui... Alors, où est-il ?
- Quelque part près du bar en train de se soûler.
- Se soûler ? répéta-t-elle inquiète.
- Oui ça arrive quand tu bois trop.
- Ne commence pas à parler comme Malefoy ! Je sais ce que c'est, mais pourquoi veut-il faire ça ?
- T'es pas très pertinente Hermione...il t'aime ! Enfin quoi ! Ca crève les yeux depuis le début de l'année ! 
Hermione se tut, comme pour réaliser les paroles de son ami. 
- Je...je ne savais pas Harry, je te le jure.
- Bien sûr que si tu le savais, mais tu préférais l'ignorer.
- Oh Harry comme je m'en veux de l'avoir négligé aussi ! Comment je peux lui faire comprendre que je ne ressens pas les mêmes choses ?
- Alors c'est bien vrai ? Tu ne l'aimes pas autant qu'il t'aime ? Et moi qui essayais de le rassurer sans arrêt...
- Disons que ces dernières vacances m'ont permis de réfléchir aux sentiments que j'avais pour lui. Les fréquentes disputes que l'on pouvait considérer comme de l'amour, j'ai fini par me rendre compte que je les considérais comme des disputes...fraternelles. Ce que je ressens pour lui va au-delà de l'amour, ce que je ressens c'est la même amitié que j'ai pour toi, profonde et éternelle.
- Eh bien va le lui dire à présent, répondit-il.
- Je ne sais pas si j'en aurais le courage...
- En tout cas si tu veux lui parler ce soir, dépêche-toi avant qu'il ne sombre. Ron ne tient pas du tout l'alcool.
- Oui je vais y aller...Attend, pourquoi tu es tout seul, tu ne danses pas avec Cho ?
- Comme si ça te décevait, lança-il plus méchamment qu'il ne l'aurait voulu.
- Je ne comprends pas, dit-elle en redoutant le pire.
- Elle et moi c'est fini, on est plus ensemble.
- Oh mon dieu Harry je, je suis désolée...
- Arrête ton cinéma Hermione tu veux ? Tu le savais qu'elle me trompait et tu ne m'as rien dit.
Hermione baissa la tête, c'était vraiment trop dur de le regarder en face.
- Comment tu l'as su ? demanda-t-elle timidement, regardant toujours ses pieds.
- Elle est venue me l'avouer tout à l'heure. Elle s'est jeté en larmes dans mes bras en me suppliant de la pardonner et...
Les mots semblèrent s'étouffer dans sa gorge, comme si chaque son lui arrachait un énorme effort. Hermione aurait voulu le serrer tellement fort dans ses bras, le rassurer, mais Harry semblait lui en vouloir d'avoir gardé le silence. Mais à sa grande surprise, ce fut lui qui s'avança et qui laissa tomber sa tête sur l'épaule de son amie. Prise au dépourvue, Hermione hésita mais ne tarda pas à le réconforter. 
- Dans quelques jours ça aurait fait un an...murmura-t-il.
- Je sais Harry, je sais. Tu devrais peut-être aller te coucher.
- Non, dit-il en se dégageant doucement. Je pense plutôt que je vais aller me soûler la gueule avec Ron. Regarde où on en est réduit à cause de vous les femmes.
- Harry, avant que tu ne partes, je veux m'excuser de ne t'avoir rien dit. J'avais peur de me mêler d'une affaire qui ne me concernait pas et j'appréhendais ta réaction.
- Ne t'excuses pas, d'après ce que j'ai compris tu as fait pression sur Cho. Sans ça elle ne m'aurait probablement jamais rien dit et je serais passé pour un idiot pendant longtemps encore. Sur le moment je n'ai même pas cherché à savoir avec qui elle m'avait trompé, mais maintenant je suis bien décidé à retrouver ce salaud...
Hermione tourna la tête pour masquer le trouble qui venait de s'emparer d'elle. Encore un nouveau problème qu'elle n'avait pas prévu. Si Harry apprenait que le salaud en question était son pire ennemi, elle n'osait même pas imaginer la scène.
- Mais comment tu l'as su toi ? demanda-t-il soudain, les sourcils froncés.
- Oh, heu...eh bien elle est venue me le dire. Elle m'avait fait promettre de garder le secret, voilà aussi pourquoi je n'ai rien dit. Mais j'ai essayé de te le faire comprendre.
- On peut dire qu'elle n'est pas très maligne de se confier à ma meilleure amie. 
Hermione tenta vainement de le convaincre que c'était stupide de chercher cet homme qui n'était peut-être même pas au courant que Cho avait un petit ami, que cette dernière était seule responsable (même si Hermione se rappelait parfaitement le pouvoir hypnotique de Drago pour avoir été elle-même envoûtée dans un couloir en début de semaine). Mais Harry refusait d'écouter :
- Non Hermione, le collège entier était au courant que je sortais avec Cho, le mec qui a fait ça le savait, j'en suis sûr. Et il va le payer.
- Ca ne te ressemble pas ce comportement de « tu me tapes alors je te tapes », crois-moi il vaut mieux oublier avant que ça ne prenne trop d'ampleur.
- Tu ne peux pas comprendre Hermione, t'es une fille.
- Ce n'est pas la première fois que j'entends ça et c'est très agaçant, avoua-t-elle.
Harry lui sourit et s'éloigna sans un mot. Mais à peine avait-il fait quelques pas qu'il se retourna vers Hermione et lui lança :
- Si tu savais qui c'est ce type, tu me le dirais, hein ?
Hermione avala difficilement sa salive et répondit en cachant tant bien que mal son malaise :
- Oui Harry, bien sûr que je te le dirais.


Hermione apercevait une chevelure rousse de l'autre côté de la salle. Après s'être excusée une dizaine de fois pour avoir gêné plusieurs danseurs, elle arriva enfin près du bar. Ron était dans un état pitoyable. Mais elle n'eut pas le temps de l'observer plus longtemps car quelqu'un l'interpella :
- Salut Hermione.
- Ah salut Donovan !
- Tu es...magnifique, vraiment très belle.
- Arrête tu me gênes, dit-elle en passant bêtement la main dans ses cheveux.
- Tu veux danser ?
- Avec plaisir.
« Il faut absolument que j'arrête de rougir ! C'est incroyable ce qu'il fait chaud ici ». Hermione suivit l'homme de ses rêves qui l'emmenait au milieu de la piste. Toujours avec ce même hasard qui ne quittait pas la jeune femme, c'est un slow qui commença. Comme deux vrais enfants, Hermione et Donovan hésitaient à toucher l'autre, et même lorsque qu'ils se décidèrent enfin à s'enlacer comme les autres couples, ça restait assez distant.
- Peut-être qu'on devrait un peu se rapprocher ? suggéra-t-il timidement.
- Oui désolé, c'est que je ne sais pas vraiment danser, avoua-t-elle.
- Tu te débrouilles très bien.
Cette dernière phrase lui donna un soudain élan de courage, et Hermione se colla un peu plus au corps du jeune homme. Elle resserra même son étreinte, la tête nichée dans le creux du cou. Son cavalier parût surpris au début, mais loin de lui déplaire, il fit de même. Hermione laissait ses pas se faire guider par la musique, elle se sentait si bien. Mais plus la chanson avançait, plus ce sentiment de bien-être disparaissait. Elle ne saurait dire pourquoi, mais elle se sentait observée...Elle ne tarda pas à remarquer la source du problème, qui d'ailleurs est et resterait toujours la même source de problèmes...Drago Malefoy. Entouré d'une bande d'amis, un verre à la main, il était assis au fond de la salle, ses yeux gris braqués sur elle. Hermione décida de l'ignorer et de profiter de cet instant. Mais elle y arrivait de moins en moins bien, le fait d'être fixée si intensément lui devenait insupportable. Lorsqu'elle le chercha des yeux à nouveau, elle ne vit qu'une chaise vide. Tant mieux, il était parti. Une fois de plus, Hermione avait espéré trop vite...
- Excuse-moi, j'aimerais danser avec ma cavalière.
Donovan et Hermione regardèrent le Serpentard qui venait de les rejoindre d'un air incrédule.
- Tu permets, je finis la chanson, répliqua sèchement Donovan.
- Non je ne permets pas, je suis son cavalier et je veux danser avec elle, trancha-t-il.
- Désolé mon vieux, c'est chacun son tour, je termine la chanson.
- Non mais pour qui vous vous prenez tous les deux ? s'indigna alors Hermione. Je ne suis pas une marionnette qu'on fait danser à sa guise ! Je vous fais remarquer que je suis là et que j'ai peut-être mon mot à dire non ?
Hermione eut juste le temps de voir Drago et Donovan qui s'interrogeait du regard sur son comportement soudain, avant de les planter tous les deux au milieu de la piste. Elle fut bientôt rattrapée par Drago, mais avant qu'il ait pu ouvrir la bouche, Hermione avait déjà répliqué :
- Tu as une fois de plus gâcher ma soirée...Ça t'amuses on dirait de t'immiscer sans arrêt dans ma vie personnelle ? Pourquoi tu ne me lâches pas un peu hein ? J'aimerais vraiment comprendre pourquoi tu as voulu gâcher mon slow tu sais, j'aimerais vraiment crois-moi ! Mais quoi que tu fasses tu as toujours une bonne excuse ! J'en ai vraiment assez de tes sauts d'humeur Malefoy.
- C'est la soirée du pardon...tenta-t-il.
- J'y crois pas ça, c'est tout ce que tu trouves à me dire ?
Drago haussa les épaules :
- Au moins j'aurais essayé.
- Tu n'as même pas l'air de regretter.
- Tout juste.
- Mais c'est quoi ton problème ! s'énerva Hermione.
- C'est ce type mon problème ! dit-il enfin. Il ne m'inspire pas ! C'est un gros con c'est tout.
- Tu veux que je te dise ? Je ne suis pas sûr que de vous deux ce soit vraiment lui le « gros con ».


Hermione savait que le fait qu'ils soient en paix ne durerait pas longtemps, mais incroyablement, il n'avait pas pu attendre vingt minutes avant de créer une nouvelle dispute. Donovan était venu s'excuser une fois de plus, mais elle avait été plus froide cette fois-ci, commençant à trouver ça trop facile de s'excuser chaque fois que l'on avait mal agis.
La soirée du Pardon tombait vraiment bien étant donné qu'elle aurait besoin de chance pour tout avouer à Ron. Elle s'approcha du rouquin qui dormait à moitié. « Ce n'est pas très honnête de tout lui révéler dans cet état là... ». Mais elle se hissa tout de même sur le tabouret voisin :
- Ron ? risqua-t-elle.
Celui-ci plissa les yeux, comme pour essayer de distinguer le visage de la personne qui lui parlait. Lorsqu'il sembla l'avoir reconnue, sa mine se renfrogna. Il marmonna quelque chose d'inaudible et quand Hermione lui demanda de répéter plus fort, elle ne comprit toujours rien.
- Ron, je te demande pardon d'avoir été si distante, je me suis retrouvée entraînée dans un enfer. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même je sais, mais il faut que tu saches que toi et Harry êtes plus important que tout et que je me rend compte à quel point je me suis comportée étrangement ces temps-ci.
Elle marqua une pause, mais Ron ne réagit toujours pas, fixant son verre.
- Harry est venu me voir et je lui ai tout raconté, au cas où tu te demandes pourquoi il m'a pardonné. Je voulais venir plus tôt mais j'avais encore plus peur de te le dire à toi qu'à lui...Alors voilà, il y a quelques jours, j'étais énervée contre Malefoy.
Hermione remarqua les doigts de Ron effectuer une légère pression sur le verre. Loin d'être encouragée, elle poursuivit quand même :
- Et tu ne me croiras pas mais on a parlé sentiments avec lui ! Et sur un coup de tête j'ai...j'ai voulu lui prouver que j'avais raison, lui prouver qu'il pouvait tomber amoureux...
Elle ferma presque les yeux de peur de la réaction de son ami, mais à sa grande surprise, il demeura muet.
- Donc, dit-elle la voix tremblante devant ce silence effrayant, j'ai passé du temps avec lui cette semaine. Mais c'était un enfer ! rajouta-t-elle aussitôt. Tu n'imagines pas le calvaire que j'ai vécu !
Elle se tut quelque instants, mais finit par exploser devant le manque de réaction du jeune homme :
- Ron parles-moi à la fin ! Alors quoi, tu vas me faire la tête jusqu'à la fin de l'année ? Juste parce qu'on s'est moins vu ces derniers temps ? Je me suis excusée, qu'est-ce que tu veux de plus !
- Il te plaît hein ? dit-il alors d'une voix enrouée sans lâcher son verre des yeux.
- Qui ça ?
Ron esquissa un faux sourire.
- Le Serdaigle.
- Ce n'est pas le sujet Ron, répondit-elle mal à l'aise en essayant d'arborer un ton catégorique.
- J'en étais sûr.
- Bon on reparlera demain, tu n'es pas en état de discuter ce soir, dit-elle en se laissant glisser du tabouret.
- Hermione je préfèrerais qu'on ne se voit plus.
Les mots avaient retentit à l'oreille de la jeune femme tels une grande claque. Elle se retourna, regardant Ron avec des yeux exorbités.
- Qu...quoi...
- Je suis désolé Hermione, je pensais que j'arriverais à me faire à l'idée que tu ne serais jamais plus qu'une amie, mais je ne peux pas...
- Ron, dit-elle dans un souffle. Ron qu'est-ce que tu dis...
- C'est trop dur. Trop dur de te voir rire tous les jours sans pouvoir t'enlacer, de te voir pleurer sans pouvoir te serrer contre moi, trop dur de te regarder sans pouvoir t'embrasser...
- Tu ne sais plus ce que tu dis, tu me fais peur...dit-elle les larmes aux yeux.
- Je t'aime. Mais je ne peux plus faire comme si de rien était.
- Je t'en prie Ron arrête ! s'écria-t-elle en larme.
Les gens autour commencèrent à observer la scène. 
- Adieu 'mione, murmura-t-il en se levant à son tour.
- RON ! Regarde-moi quand je te parle ! hurla-t-elle en l'attrapant par le poignet.
A présent tous les regards étaient posés sur eux, la musique s'était même arrêtée. Mais Hermione n'y prêta pas la moindre attention. Elle était en colère contre Ron, il n'avait pas le droit de la laisser comme ça :
- Alors c'est tout ! s'écria-t-elle. Sept ans de bonheur et d'amitié gâchés d'un seul coup ? Tu veux que je te dise, eh bien tu n'es qu'un égoïste ! Oui un sale égoïste qui ne pense pas un seul instant à ce que moi je ressens ! 
- Hermione calme-toi tout le monde te regarde, lui glissa Harry qui venait d'arriver derrière.
- Tant mieux ! Que tout le monde regarde cet idiot qui ne comprend pas que j'ai besoin de lui !
- Ça suffit Hermione, viens, dit Harry en l'emmenant hors de la Salle.
Hermione se laissa entraîner loin des chuchotements qui s'élevaient de l'intérieur. Harry ferma la porte sur la voix de Dumbledore qui priait les élèves de bien vouloir poursuivre la soirée.
- Aller je t'emmène te coucher, lui dit-il.
- Je ne suis pas un bébé Harry, merci. Je vais monter toute seule.
- D'accord, dit-il dans un souffle de fatigue. De toute façon je vais me coucher aussi, cette soirée est décidément fichue.
Ils montèrent ensemble les premiers escaliers, puis se souhaitèrent bonne nuit pour partir séparément de leur côté. Hermione n'en pouvait plus, elle se laissa tomber sur son lit, secouée de violents sanglots. Elle se raccrochait à l'espoir que demain, Ron aurait reprit ses esprits et viendrait s'excuser d'avoir dit une chose aussi stupide. Elle n'imaginait pas sa vie sans Ron ou Harry, c'étaient les deux êtres qu'elle avait de plus cher au monde, avec ses parents bien sûr. Elle détacha ses cheveux et enleva sa robe pour se mettre en chemise de nuit.
Quelqu'un toqua à sa porte. Elle ne fit rien, n'avait envi de voir personne. On toqua à nouveau. Hermione poussa un soupir d'agacement, puis ouvrit la porte.
- Ah c'est toi.
- Qui d'autre ? dit Drago. Je suis le seul à pouvoir pénétrer ici.
- Ecoute, si tu viens pour te moquer de ce qu'il s'est passé avec Ron je...
- Je suis déçu que tu penses ça de moi. J'ai mûri Granger, dit-il avec un sourire, et ça grâce à une certaine personne.
- Alors pourquoi es-tu là ?
- Je veux juste savoir comment tu vas.
- Je vais mal, voilà, dit-elle en s'apprêtant à refermer la porte.
Drago posa la main sur celle-ci, l'empêchant de se fermer :
- Granger attend, je suis sérieux. Il ne faut pas rester seul lorsqu'on va mal.
- Oh je vois, et c'est à toi que je vais me confier ?
- Et pourquoi pas ?
- C'est du délire, dit Hermione en ne pouvant s'empêcher de rire nerveusement.
- Ecoute, je ne suis pas docteur, mais j'ai un truc infaillible pour se sentir mieux. Ne bouge pas de là !
- Où tu vas ?
Drago ne répondit pas et fila droit dans sa chambre. Les sourcils froncés, Hermione n'était pas d'humeur pour les devinettes. Elle traversa le couloir d'un pas déterminé et entra dans la chambre du Serpentard. Il n'y avait personne.
- Drago ? appela-t-elle doucement.
Elle sentit un courant d'air frais la faire frissonner. La fenêtre était ouverte, les rideaux voletant au rythme du vent.
- Drago ? répéta-t-elle inquiète.
Elle s'approcha prudemment de la fenêtre et regarda en bas. Quelque chose qui longeait le mur fonçait droit sur elle, mais elle ne distinguait rien malgré la lumière de la pleine lune. Hermione rentra la tête à l'intérieur juste à temps. Lorsqu'elle regarda dehors à nouveau, elle vit Drago en train de voler sur son balai de Quidditch.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? lui lança-t-elle, incrédule.
- Je me détends.
- Alors c'est ça, ton remède miracle ?
- Oui ! Tu n'imagines pas le bien fou que ça fait de voler seul en pleine nuit.
Celui-ci s'approcha de la fenêtre et tendit la main.
- Quoi ? Oh non non non ! fit-elle ne se reculant. Tu ne me feras pas monter là-dessus !
- Alors tu te défiles ? Votre réputation de l'aventure, c'est vraiment n'importe quoi tout ça !
Hermione réfléchissait à toute vitesse, elle détestait qu'il la taquine avec ça. Finalement décidée à lui prouver qu'elle avait sa place parmi les lions, Hermione posa son pied sur le rebord de la fenêtre, puis sortit la tête. Avec son habituel sourire de victoire, Drago l'aida à se hisser derrière lui.
- C'est de la folie Malefoy, je ne sais pas pourquoi je te suis ! Je suis en chemise de nuit en plus !
- Très sexy d'ailleurs. Accroche-toi !

 

Chapitre 10 : Prise de conscience.

A peine le balai s'était-il élancé qu'Hermione du s'accrocher à Drago pour ne pas tomber en arrière. La fraîcheur de la nuit lui glaça rapidement le corps tout entier. Drago monta alors droit vers le ciel et Hermione s'agrippa à lui telle une hystérique. Dans le brouillard nocturne, elle ne discernait absolument rien et se demanda comment Drago pouvait avoir une telle aisance.
- Pourquoi est-ce que tu vas si haut ? cria-t-elle.
- Tu vas voir !
Il allait de plus en plus vite, atteignant bientôt les nuages. Au bout de quelques minutes, le balai ralentit enfin. Hermione ouvrit alors les yeux et resta sans voix devant le spectacle qui s'offrait au dessous d'elle. Une immense couverture de nuages blancs s'étalait indéfiniment sous ses pieds, éclairés par la lune qui paraissait immense vu d'ici. On aurait des kilomètres de gros cotons moelleux à tel point qu'Hermione aurait voulu se jeter dedans. 
- C'est magnifique, murmura-t-elle.
- Je viens souvent ici, dit-il en regardant la lune, perdu dans ses pensées. J'ai besoin de venir ici.
- Pourquoi ? demanda-t-elle en se doutant qu'il n'y venait pas seulement pour le paysage.
- Pour réfléchir.
- Réfléchir à quoi ?
- Toujours aussi curieuse Granger.
Elle se tut. Mais il poursuivit :
- Tu sais, moi aussi j'ai mes problèmes comme tout le monde, et ça me fait du bien de m'éloigner de tous les soucis, du monde d'en bas.
- Je n'aurais jamais cru ça, dit-elle admirative.
- De quoi ?
- Eh bien, le fait que tu dises un jour « comme tout le monde ». Tu as l'air tellement sûr de toi comment dire, tu ne montres jamais tes faiblesses, tu es toujours si impassible dans chaque situations, contrôlant tes émotions pour ne laisser ressortir que ce que tu souhaites. Au début je savais que c'était une image que tu te donnais, mais au bout de sept ans, j'avais fini par me dire que cette faculté à ne laisser rien paraître sinon haine et mépris, n'était peut-être pas une façade mais ta vraie personnalité.
- Disons que je me suis habitué à cette image et que j'en ai fait une vraie partie de moi, avoua-t-il difficilement.
- Je suis heureuse de connaître ton autre partie Malefoy tu sais...Bien qu'elle ne reste jamais longtemps avec moi.
Drago se sentit beaucoup moins à l'aise. Il avait l'impression qu'elle pouvait lire à travers lui comme dans un livre ouvert. Elle avait percé sa carapace à jour, elle avait fait ressortir l'ancien Drago qui était effacé depuis bien longtemps. C'était extrêmement dur pour lui de rester lui-même, il se sentait obligé de redevenir froid et méchant à chaque fois. Mais ce soir ce serait différent. Ce soir, il ferait tous les efforts du monde pour ne pas la décevoir...
Ils perdirent doucement de l'altitude et traversèrent les nuages pendant plusieurs minutes. Lorsque enfin le brouillard blanc se fut dissipé, Hermione retint un cri d'étonnement. Ils étaient à présent au dessus de l'immense lac de Poudlard, le château étant bien loin derrière aux. L'eau, d'habitude noire le soir, était d'un bleu marine étrangement clair, bien que la lune soit cachée par quelques nuages. Emerveillée, Hermione demanda à Drago de s'en rapprocher. Toujours avec une certaine vitesse, il s'exécuta et alors qu'ils n'étaient plus qu'à cinquante centimètre, la jeune femme laissa glisser le bout de son pied dans l'eau, réveillant la surface lisse et calme.
- Tiens tu vas diriger ! dit alors Drago en lui présentant le devant du balais.
- Quoi ? C'est hors de question, je ne peux pas ! répondit-elle en s'accrochant fermement au jeune homme.
- Tu as eu le courage de me suivre jusqu'ici, alors ne me déçois pas Granger.
Sans vraiment lui demander son avis, Drago se mit en équilibre et se posta derrière Hermione qui avait enfoncé ses ongles dans le bois du manche, un air horrifié sur le visage. Le balai pencha alors en avant et manqua de les plonger dans le lac glacé, mais Drago avait eut le reflex de passer ses bras autour de la Griffondor avant de redresser le manche.
- Il faut que tu le diriges ! Arrête d'être crispée comme ça, cria-t-il malgré la vitesse. Regarde-moi, regarde moi !
Avec tous les efforts du monde, Hermione parvint à se retourner vers Drago :
- Tu peux le faire, je sais que tu peux le faire ! Concentre-toi tu en es capable !
Alors que le balais prenait une vitesse ahurissante, Hermione inspira profondément puis relaxa ses doigts, ses bras puis ses épaules. Elle ne saurait expliquer comment elle y était parvenue, mais le balais avait ralentit, comme s'il avait lu dans ses pensées. Elle se retourna vers son coach. Drago, le sourire aux lèvres, lui fit un clin d'œil. Hermione faillit tomber du balai.


Plus confiante, Hermione les emmena vers le parc. Elle volait de plus en plus vite, et son visage vira au rouge lorsque son passager s'accrocha à ses hanches. Drago sourit lorsqu'il sentit la jeune femme se raidir à son contact. Quelque peu gênée, elle s'empressa d'atterrir dès qu'ils atteignirent à nouveau la terre ferme. A peine avait-elle posé son pied nu dans l'herbe humide, que le froid la mordit toute entière. Elle sentit un tissu lui recouvrir aussitôt les épaules. Elle se retourna vers Drago qui avait enlevé sa veste verte et qui partait à présent s'asseoir près de l'eau. Hermione enfila la veste et vint le rejoindre.
- Merci, dit-elle en s'asseyant ses côtés.
Il ne répondit pas et ils restèrent muet un moment, contemplant le vaste horizon.
- Je suis en train de penser à quelque chose, dit finalement Hermione. Tu sais l'après-midi à Pré-au-Lard la dernière fois, tu semblais paniqué, je crois que tu voulais me dire quelque chose, avant que...enfin tu vois quoi.
- Avant que je remette en place l'autre abruti.
- Malefoy !
- En effet oui je voulais te dire quelque chose, dit-il en ignorant sa réaction. Tu sais la fille dont tu veux me faire tomber amoureux ? Sais-tu comment elle s'appelle ?
- Heu...non. Je ne crois pas qu'elle nous avait dit son prénom. Et alors ?
- Alors il se trouve qu'elle s'appelle Lisa Scrimgeour.
- Scrimgeour, ce nom me dit quelque chose...attend, Rufus Scrimgeour ! Le plus haut ministre du ministère de la magie !
- Exactement, Lisa est sa fille. Si jamais elle découvre qu'elle n'est que l'objet d'un pacte ça risque d'aller très mal.
- Alors tu abandonnes...dit-elle d'un air de défi.
- Granger, je ne suis pas sûr que tu ais compris la situation ! Son père est une personne pleine de pouvoir très haute placée, et à ce que j'ai entendu il est très protecteur vis-à-vis de sa fille. Je ne peux pas prendre de risques avec elle !
- Tu es un lâche Malefoy.
- Quoi ? Non mais je rêve, dit-il en s'allongeant sur le dos, les yeux fermés. 
- Je pense simplement que tu t'es rendu compte que cette Lisa était bien plus difficile à séduire que tu ne le pensais et que tu veux te défiler.
- C'est vraiment n'importe quoi...
- Alors prouve-le !
- Très bien ! De toute façon elle est déjà à mes pieds.
Hermione aurait voulu lui dire d'arrêter de mentir, mais il semblait vraiment sincère. Elle voulut en savoir plus. Drago lui confia que depuis l'événement à Pré-au-Lard, Lisa Scrimgeour ne le lâchait plus. Apparemment il l'avait impressionné dans sa façon « très virile » avait-elle dit, de s'être battu avec le Serdaigle. Drago avoua qu'il avait essayé de l'éviter autant qu'il l'avait pu mais que cela n'avait fait que renforcer son admiration pour lui.
- Tu comprends, d'habitude tous les hommes sont à ses pieds, mais moi elle me trouve différent et me suit partout. Même au bal on a dansé ensemble pendant un bon moment.
- Elle est si lourde que ça ? demanda Hermione, déçue de l'image respectable qu'elle s'était faite de Lisa.
- Crois-moi ce n'est pas aussi insupportable que Pansy. Non je crois que je m'entends vraiment bien avec elle. Elle est intelligente, belle, douée en magie, elle m'écoute lorsque je parle. Comme elle ne connaît que ma partie agréable, je n'ai pas besoin de me faire passer pour quoi que ce soit, je suis tout simplement naturel avec elle, je me sens bien.
Hermione avait l'impression d'une boule en travers de sa gorge. Même si elle ne voulait pas se l'avouer, elle se sentait trahis en quelques sortes. Drago s'était montré lui-même avec elle, et seulement avec elle ! Hermione se sentait fière d'avoir pu enfin percer cette carapace, mais pour cela elle avait du endurer tant de chagrin, recevoir des flots de haine et d'insultes. Et maintenant cette Lisa découvrait Drago tel qu'il était sans aucun effort de sa part. De plus, Hermione se retrouvait assez dans la description de la fille du ministre.
Drago regardait Hermione qui semblait perdue dans ses réflexions. Il avait l'impression d'avoir dit quelque chose de mal, elle paraissait mal à l'aise. Pour détendre l'atmosphère, il se leva et lui tendit la main. Le Serpentard pu lire la surprise dans ses yeux, mais ne bougea pas.
Hermione l'interrogea du regard.
- Si je me souviens bien, tu me dois une danse, dit-il.
- Je ne te dois rien du tout, dit-elle étonnée. Si je me souviens bien, tu n'as même pas pris la peine de me demander de danser, tu t'es adressé à Donovan.
- Alors je te le demande, est-ce que tu m'accordes cette danse ?
Hermione parut très hésitante, mais accepta finalement la main du jeune homme et se fit soulever. Dans son élan, son visage frôla celui de Drago. Ce dernier posa les mains sur ses hanches et Hermione passa les siennes autour de son cou, comme elle l'avait fait quelques heures plus tôt avec le Serdaigle. Ils commencèrent alors à se rapprocher puis tournèrent très lentement.
- Il n'y a même pas de musique, dit-elle en se sentant affreusement bête à danser ici en pleine nuit.
Mais à peine avait-elle prononcé ces paroles qu'un son étouffé se fit entendre. Il se fit plus intense, paraissait se rapprocher d'eux. Hermione pensa tout d'abord que c'était le vent qui soufflait contre les arbres. Mais en écoutant plus attentivement, le son provenait du lac, oui elle en était sûr. Elle vit alors des ombres sous la surface qui avançaient vers eux à une vitesse impressionnante, et émergea alors une dizaine de têtes bleues à la chevelure rouge foncé.
- Des sirènes, murmura Hermione.
Leur chant avait fait surface avec elles et à présent on pouvait entendre clairement la musique magnifique de leur voix très grave, résonant dans la nuit.
- Tu voulais de la musique ? lui dit Drago à l'oreille.
Bercée par ce chant mélodieux, Hermione posa sa tête sur le torse du jeune homme et se laissa transporter dans ce qu'on appelle le bonheur parfait. 
Lorsqu'elle avait dansé avec Donovan, elle s'était sentit vraiment très bien, son cœur battant à toute vitesse, mais avec Drago ce n'était pas la même chose. C'était même très différent. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais c'était mieux, beaucoup mieux. Quelle fille pouvait se vanter de voler sur un balai et de danser en pleine nuit avec Drago Malefoy ? Hermione commença seulement à réaliser à quel point Drago avait changé, mais aussi à quel point il l'avait changée elle. Il y a quelques jours encore Hermione ne supportait pas sa présence, elle aurait tué la personne qui lui aurait dit qu'un jour elle serait amie avec cet homme. Comment était-ce arrivé tout ça ? Elle se remémora leur comportement des derniers jours. Tout d'abord il y a eut le matin où elle l'a surpris avec une fille, Hermione se souvint d'être restée bêtement bouche bée devant le corps du Serpentard, premier point assez étrange lorsqu'on sait qu'il la dégoûtait fortement. Ensuite, le pacte. Ce fameux contrat, prononcé à un moment où elle ne devait vraiment pas bien aller, deuxième point étrange de voir un Serpentard et une Griffondor passer un accord. Elle n'en revenait toujours pas qu'il ait accepté.
Hermione se balada de souvenirs en souvenirs, découvrant à chaque fois qu'ils agissaient de plus en plus différemment l'un envers l'autre. Drago n'était plus froid avec elle mais la taquinait seulement, il avait prit soin d'elle la nuit où elle s'était blessée, et elle-même s'était laissée faire. Elle le cherchait de plus en plus souvent dans le château sans vraiment savoir pourquoi, ne tirait plus la grimace lorsqu'il était dans la même pièce, elle aimait sa présence...Il y a eut ensuite Lisa, Hermione se souvint d'une pointe de jalousie ressentie, il y a eut les étranges révélations de Drago après la bagarre, et puis il s'était excusé au bal, chose qu'il ne faisait jamais, avant de lui demander de danser avec elle. Et après cette escapade nocturne sur un balai, maintenant ils dansaient tous les deux. Hermione se sentait de moins en moins bien, car le pire dans tout cela, c'est qu'elle se sentait tellement bien avec lui qu'elle en oubliait ses amis...
Hermione se dégagea brusquement de son étreinte et recula de plusieurs pas.
- Granger ça va ? s'inquiéta Drago.
Cette dernière leva les yeux vers lui avant de murmurer :
- Il faut que je rentre.
- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Il se fait tard on devrait rentrer, répondit-elle simplement en évitant soigneusement de croiser ses yeux bleus.
Prit au dépourvu, Drago prit son balais et la ramena à sa fenêtre sans un mot. Il semblait déçu de cette interruption qui avait été si brusque.
- Voilà, dit-il une fois qu'Hermione fut dans sa chambre.
Drago, volant à côté de la fenêtre, avait l'air d'attendre quelque chose, comme une explication ou quelque chose qui puisse justifier son comportement soudain.
- Merci de m'avoir changé les idées Malefoy, j'ai passé une merveilleuse soirée.
- Ouais, moi aussi, dit-il sans grande conviction devant le silence de la jeune femme. Alors à demain.
- Oui, à demain.
Hermione ferma la fenêtre avant de se laisser tomber sur le lit, les yeux rivés vers le plafond. Elle avait peur. Elle était effrayée. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Hermione ferma les yeux pour essayer de chasser ses pensées, car au fond, au plus profond d'elle, ce soir elle avait enfin compris pourquoi tant de changements s'effectuaient en elle.

Ce soir, elle avait compris qu'elle était amoureuse. 

Et elle avait peur...

 

Chapitre 11 : Prendre des distances...

C'était Drago qui était censé tomber amoureux, elle se trouvait bien bête de s'être fait prendre à son propre piège !
Hermione avait passé la nuit à réfléchir sur ses sentiments. C'était tellement dur de s'avouer : « J'aime Drago Malefoy ». Tout cela paraissait tellement irréel et complètement fou, mais c'était la vérité et elle savait qu'elle ne pouvait se le cacher.
Au début pourtant elle avait tout de même essayé de se raisonner, se persuadant qu'elle était fatiguée et perturbée par la soirée. Mais ses yeux se posèrent sur la veste que Malefoy lui avait déposée sur les épaules. Son cœur alors s'emballa, ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire qu'elle ne parvenait pas à dissimuler, et cette odeur...Hermione porta le vêtement à son nez et respira le parfum envoûtant du Serpentard.
C'est à ce moment là qu'elle comprit que ce n'était pas la fatigue ou quoi que ce soit d'autre, mais simplement ses propres sentiments. A présent elle pouvait penser librement à Drago sans avoir à secouer la tête pour chasser le beau visage blond qui la hantait, car elle l'aimait. Ça libérait d'un poids incroyable de trouver enfin la source de tous ces profonds malaises lorsque le jeune homme approchait une autre fille, de toutes ces disputes chaque fois qu'il venait l'embêter, de ces curieuses envies de le voir en plein milieu d'un cours de métamorphose...Tout s'expliquait à présent, mais ce sentiment de bien être ne dura guère plus longtemps.
Hermione revint à la réalité et des larmes tentèrent de s'échapper lorsqu'elle s'imagina la tête de Malefoy s'il venait à l'apprendre. Elle le voyait rire à s'en rouler par terre, elle le voyait tout révéler à l'école entière, elle voyait la tête de Ron et Harry...Pourtant il était si doux avec elle ces temps-ci...Non. Non jamais il ne le saurait, jamais. Malefoy ne peut pas tomber amoureux, il aime les filles faciles, il aime s'amuser, pour lui elle n'est qu'une miss je-sais-tout complètement coincée.
Hermione songea tout d'abord à ne plus jamais lui parler, elle était même prête à renoncer à son poste de Préfète en Chef pour ne plus le voir. Mais Malefoy ne lâche pas comme ça, il voudrait savoir ce qui se passe et ferait pression sur elle jusqu'à ce qu'elle lui explique. Et ça elle ne le pouvait pas.
Donc Hermione décida d'agir de la seule meilleure façon : gagner ce pacte. Malefoy tomberait amoureux de Lisa et passerait ses journées avec elle, sans se préoccuper de la pauvre Griffondor. Et il l'oublierait.
Hermione se recroquevilla un peu plus sous ses draps à cette pensée. Mais c'était la meilleure chose à faire, cet homme devait sortir de sa vie définitivement, afin qu'elle retrouve son ancienne vie, auprès de Harry et Ron...


Hermione ouvrit la porte de la salle de bain dans l'intention de prendre une douche, mais Drago y était déjà. En l'entendant rentrer il avait coupé l'eau et appela :
- Granger, c'est toi ?
- Désolée, répondit-elle, d'habitude tu fermes la porte alors...dit-elle en s'empressant de sortir.
- Attend tu tombes bien ! J'ai oublié de préparer ma serviette, elle est dans la salle commune.
- Tu veux que j'aille te chercher ta serviette c'est ça ? dit-elle incrédule. Tu rêves Malefoy.
- Bon très bien, j'y vais moi-même alors.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Malefoy sortit tout nu de la douche et se dirigea vers la porte où se tenait une Hermione rouge tomate. Elle se retourna vivement et s'écria :
- Non mais je suis vraiment tombé avec un attardé ! Je vais te la chercher ta serviette !
Drago afficha son sourire victorieux, qui s'étira un peu plus lorsqu'il l'entendit bougonner « Non mais vraiment ! » à plusieurs reprises.
Hermione se demanda ce que fichait sa serviette dans la salle commune, lui qui n'oubliait jamais rien d'habitude !
Lorsqu'elle arriva en bas des escaliers, ses yeux se posèrent sur une multitude de cadeaux déposés au pied d'un immense sapin blanc. Des guirlandes décoraient les murs de la pièce, des petits anges volaient un peu partout et le plafond avait été transformé en gigantesque bulle où la neige au dehors venait s'y déposer.
Emerveillée, Hermione s'approcha de ses cadeaux. Elle commença par un petit paquet grossièrement emballé. C'était du chocolat blanc offert par Hagrid. Elle faillit se casser une dent en croquant dedans, et découvrit avec horreur que sur la boîte était marqué « chocolat noir intense ». Hermione n'osait même regarder la date de consommation...
Elle ouvrit ensuite celui de Harry et fut heureuse de recevoir un an d'abonnement gratuit à la Gazette du Sorcier Spécial Femme. Elle en rêvait depuis un bout de temps mais le prix était exorbitant. Elle s'empressa de chercher le cadeau de Ron mais elle ne vit rien. Pas même une lettre, rien...Après avoir déballer les friandises de Mme Weasley et les vêtements offerts par ses parents, Hermione s'attarda sur deux cadeaux qui traînaient un peu plus loin. A sa grande surprise, ils lui étaient adressés. Elle déballa le plus gros avec des gestes impatients. Elle en sortit un long peignoir de fourrure verte au toucher si doux qu'il en paraissait presque liquide. Au dos était dessiné un serpent formant un gigantesque « S ».
- Joyeux Noël Granger.
Hermione se retourna pour voir Drago assis sur le canapé, vêtu du même peignoir vert.
- Je t'ai vu plusieurs fois me piquer mon peignoir en sortant de ta douche, dit-il, à chaque fois je te voyais aller le remettre bien en place comme si de rien était.
Hermione rougit. Elle qui pensait être une pro du piquage de peignoir, elle s'était fait voir depuis tout ce temps !
- J'en ai déduis que tu n'avais pas de peignoir à toi alors je t'ai acheté le même puisqu'il semblait te plaire.
- Merci beaucoup, dit-elle gênée. Mais ce genre de luxe a du te coûter super cher je...
- Ouvre l'autre, l'interrompit-il avec un regard qui disait clairement qu'un cadeau venant de lui ne se refusait pas.
- Merci, répéta-t-elle en enfilant le peignoir serpentard.
- Vraiment sexy en vert, dit-il le sourire aux lèvres.
Le cœur d'Hermione s'emballa : « Il ne peut pas arrêter un peu avec ses compliments ! », bien qu'au fond d'elle, elle mourrait d'envi d'en entendre encore et encore. Mais depuis sa prise de conscience de la nuit dernière, elle ne ressentait plus ses compliments comme une taquinerie et il se devait d'arrêter de la faire rougir si elle voulait l'oublier.
Le second cadeau était bien plus grand mais surtout plus long, et avant même d'avoir fini de l'ouvrir, elle savait ce que c'était : un balai.
- C'est le tout dernier modèle 2008.
- Oh Drago je...heu Malefoy je veux dire ! Je ne sais pas quoi dire, vraiment, j'apprécie beaucoup. Mais je ne sais pas m'en servir.
- Tu t'es bien débrouillé hier soir. Et puis je t'apprendrai.
Hermione se tourna vers le sapin et fit mine de chercher quelque chose. Mais en réalité c'était dans le but de cacher son envie de pleurer. Il fallait absolument qu'elle trouve le moyen de lui dire qu'ils devaient arrêter de passer du temps ensemble, même si elle rêvait d'être enseignée par lui, elle devait refuser, ça faisait trop mal.
- Granger ça va ?
- Oui tout va très bien, dit-elle en se forçant à sourire.
- Je commence à te connaître tu sais, et tu ne vas pas bien.
- Si je t'assure, je suis simplement émue, mentit-elle. Où sont tes cadeaux ?
Drago se contenta de sourire. Dans l'empressement de changer de sujet, Hermione réalisa la gaffe qu'elle venait de faire. Drago Malefoy n'avait probablement aucun cadeau...
- Je suis désolée, dit-elle morte de honte.
- Arrête de t'excuser tout le temps Granger. Je n'ai jamais eu de cadeau de ma vie alors crois-moi aujourd'hui est un jour comme les autres pour moi, je refuse que tu me prennes en pitié c'est clair ?
La jeune femme hocha la tête. Au bout d'un moment, elle prit son balai et dit :
- Prends le tien et suis-moi.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Moi aussi j'ai un cadeau pour toi.
Sans ajouter un mot, Hermione enfourcha son balai et attendit Drago qui s'habilla rapidement avant de la rejoindre. Tous deux sortirent par la fenêtre de la Salle Commune. L'air glacé du matin les revigora en un rien de temps. Ils volèrent au dessus de l'épais manteau de neige qui recouvrait la totalité de Poudlard. Le lac était givré, le Saule Cogneur frigorifié, seul le château semblait dégager une certaine chaleur due aux festivités de Noël.
- Où est-ce que tu m'emmènes ? cria-t-il. Mes mains sont gelées, j'arrive à peine à articuler mes lèvres et je ne sens même plus mes parties génitales !
- Arrête de chigner, on arrive.
En effet, quelques mètres plus loin Hermione posa pied à terre à proximité des serres.
- Je savais que tu adorais les cours mais de là à faire de la botanique le lendemain de Noël...
Hermione ne répondit pas et pénétra dans l'une des nombreuses serres, Drago sur ses talons. Elle semblait chercher quelque chose parmi les dizaines de plantes toutes aussi bizarres les unes que les autres, entassée un peu partout au sol.
- Ah le voilà, dit-elle enfin.
Elle lui montra une plante aux aspects plus que repoussant ; une sorte de grosse boule spongieuse de couleur rosâtre parsemée de petites tâches bleues. Elle le lui tendit avec un grand sourire :
- Joyeux Noël Malefoy.
- Un Bulborbus ? dit-il un sourcil levé, d'un air dégoûté. Eh bien heu, merci Granger c'est...comment dire...
- Contente de voir que tu te souviens du nom de la plante.
- Contrairement à ce que tu crois j'écoute en cours. Et j'écoute tellement bien que je me souviens même que cette plante a la seule faculté de posséder un cœur nécessaire à la préparation du filtre d'amour. Mais je t'annonce qu'il est hors de question que tu gagnes le pari en trichant.
- Ne sois pas idiot. Mme Chourave nous avait demandé de découvrir comment gagner le cœur de la plante, tu te souviens ?
- Oui tout le monde a eut une mauvaise note, personne n'a trouvé.
- Eh bien moi si, il ne fallait pas chercher dans les livres de botanique mais dans ceux du filtre d'amour. J'avais interdiction de révéler la solution, elle voulait que vous le découvriez vous-même. Mais bon je pense pouvoir faire une exception. Le seul moyen de prendre le cœur sans se brûler la main, est de dire haut et fort son propre nom et de déclarer : je suis amoureux. La plante s'adoucit aussitôt et tu peux alors récupérer son cœur. Par contre, si tes sentiments ne sont pas sincères, le Bulborbus se durcira à nouveau sur ta main et elle restera coincée à l'intérieur, en train de brûler.
Drago avala difficilement sa salive.
- Et qu'est-ce je suis censé en faire ? demanda-t-il perdu.
- C'est simple, je veux que tu tombes amoureux de Lisa, déclara-t-elle la gorge nouée. Il nous reste trois jours, c'est peu, mais je suis confiante. Si au bout des trois jours tu penses être amoureux, je veux que tu essaie de prendre le cœur de cette plante. On saura alors si j'ai vraiment gagné.
- Tu es complètement folle Granger, dit-il en rigolant avant de sortir de la serre.
Hermione prit la plante chinoise et le rattrapa.
- Malefoy écoute-moi !
- Je ne tomberais pas amoureux de Lisa d'accord ? A la base ce n'était qu'un stupide pari qui a prit des dimensions trop importantes à mon goût. Pourquoi est-ce que tu t'acharnes comme ça hein ?
- Je te l'ai déjà dit, répondit-elle soudain mal à l'aide. Je veux essayer de te montrer qu'être un couple ce n'est pas si ennuyeux que ça !
- Très bien ! D'accord je continu ! Mais tu ne crois pas qu'on a oublié quelque chose ? La deuxième partie du pacte, celle où je dois te décoincer !
- Je n'y suis pour rien, c'est à toi de t'en occuper.
- Facile à dire tu me prends tout mon temps libre !
Avant même qu'il ait fini sa phrase, Drago savait qu'il avait parlé trop vite. Chose qui ne lui arrivait jamais d'habitude.
- Ah oui vraiment ? Bien je suis désolée de t'étouffer autant, mais tu n'auras plus ce problème à l'avenir, compte sur moi !
Vexée, elle enfourcha son balai et tapa du pied pour décoller. Elle se dirigea vers leur Salle Commune et entendit le balai de Drago fendre l'air derrière elle, la suivant silencieusement. Une fois à l'intérieur, Hermione fut heureuse de constater qu'il avait emporté la plante avec lui. Elle s'apprêta à sortir de la pièce mais il la retint :
- Je suis désolé. Je n'aurais pas du dire ça, je ne le pensais pas. C'est vrai que ces temps-ci on s'est beaucoup vu, mais contrairement à ce que j'ai laissé entendre, ça ne me dérangeait pas du tout, crois-moi.
- Et depuis quand ma présence t'est-elle si supportable ?
- Longtemps.
Drago enfonça profondément ses dents dans sa langue pour se punir de sortir des idioties pareilles. Il vit qu'il avait semé le trouble dans le regard de la Griffondor, bien qu'elle essayait de le cacher. Mais elle n'était vraiment pas douée pour dissimuler ses émotions, Drago l'avait remarqué depuis longtemps déjà.
- Dans cinq jours je fais une fête pour la nouvelle année, enchaîna-t-il. Je sais que tu avais probablement l'intention de la passer avec la belette et le balafré, mais si tu veux venir faire un tour n'hésite pas. Ca me ferait plaisir. Arrête de rire comme ça, je ne plaisante pas, ça me ferait réellement plaisir. Au fait merci pour la plante.
- Ne te forces pas à me remercier tu sais, ce n'est qu'une plante, répliqua-t-elle consciente de l'énorme effort qu'il avait du faire pour prononcer ces quelques mots.
- Non c'est bien plus qu'une simple plante, c'est le premier cadeau de ma vie. Alors merci.
Il disparût derrière le portrait, et Hermione, maintenant persuadée d'être complètement sous le charme du Serpentard, se promit d'aller faire un tour à la bibliothèque dans le but d'y trouver un sort contre le sourire béat qu'elle n'arrivait pas à dissimuler.


Drago passa la journée en compagnie de Lisa Scrimgeour. Tout deux semblaient vraiment s'entendre à merveille, il faut dire qu'ils avaient un fort caractère si ce n'est pour dire, le même. En effet, assise à l'une des tables des Trois Balais, Lisa expliquait à Drago l'importance du paraître :
- Selon moi si tu veux réussir dans la vie, il faut savoir parler aux personnes importantes. Une fois qu'elles sont séduites par ton intelligence, la manipulation devient facile.
- Je vois qu'il y a aussi experte que moi, dit Drago avec un sourire.
- Tu vois ces filles là-bas ? poursuivit-elle en désignant un groupe de première année en train de réviser. Eh bien elles sont très intelligentes à force d'étudier sans arrêt, mais elles n'iront pas loin dans l'échelle sociale, c'est évident. Il suffit de les regarder pour savoir qu'elles ne se feront jamais remarquer par des personnes de pouvoir.
- Tout à fait d'accord. Comme lorsqu'on va à une soirée où les ministères très haut placés sont présents, la première chose à faire est de...
- ...de se renseigner sur la cible pour pouvoir l'impressionner, et ainsi décrocher une réputation qui ouvrira de nombreuses portes, termina-t-elle sous le regard ébahi du jeune homme. Et ne jamais oublier de ne pas sous-estimer les...
- ...les personnes dont on s'est servie pour arriver à nos fins, acheva-t-il à son tour.
Tout deux éclatèrent de rire. Drago se sentait vraiment bien, cette fille la comprenait plus que n'importe quelle autre. 
- Je suis vraiment contente de te connaître Drago, dit-elle soudain en posant sa main sur celle du jeune homme.
A ce contact, il sentit son cœur s'emballer, mais étrangement, il ne chercha pas à profiter de ce pas en avant pour aller plus loin. 
- On a beaucoup de points communs toi et moi, dit-elle. On a reçu la même éducation, nous avons les mêmes fréquentations, les mêmes envies de pouvoir, le même sang...Un sang Pur.
Le cœur de Drago fit un bond dans sa poitrine. Ces histoires de sang pur n'étaient plus rien pour lui, il s'était rendu compte du ridicule de cette façon de pensée depuis qu'il avait rencontré une certaine jeune femme qui le battait dans presque toutes les matières. A sa grande surprise, Lisa en parla justement :
- D'ailleurs je me demande pourquoi je te vois souvent traîner avec cette Sang-de-Bourbe de Griffondor, complètement idiote avec ses airs de petite intello.
Les traits du visage de Drago se durcirent aussitôt, ses mâchoires se contractèrent, seul ses yeux encore bleus laissaient à Lisa une chance de sortir de cet endroit vivante.
- Non mais c'est vrai il faut la voir en cours celle-là ! continuait Lisa qui n'avait apparemment pas remarqué l'attitude du Serpentard. Toujours en train de se dandiner sur sa chaise avec la main en l'air ! Et ses cheveux ! Non mais tu as vu ses cheveux ? On dirait qu'une tornade y a fait rage.
- Ça suffit ! avait crié Drago en tapant du poing sur la table.
Interloqués, les clients avaient arrêté de discuter, mais Drago les rassura d'un signe de tête et les bavardages reprirent doucement. 
Lisa le regardait avec un air de totale incompréhension. Drago s'était rendu compte de son comportement excessif et s'en excusa :
- Je suis désolée Lisa. Seulement, je n'aime pas que tu parles d'elle comme ça. Tu vois, de toute ma vie je n'ai jamais respecté personne, et contrairement à ce qu'il croit, même pas mon père. Mais cette...Sang-de-Bourbe comme tu dis, je la respecte plus que quiconque.
La jeune femme se tut, un peu perdue.
- Si tu veux qu'on continu à se voir, dit-il alors, il faudra te faire à l'idée qu'Hermione fait parti de ma vie à présent, et que plus jamais tu ne dois parler d'elle comme ça.
Drago avait parlé calmement mais on sentait bien dans sa voix qu'il était très sérieux. Lisa approuva d'un signe de tête, et voulut détendre l'atmosphère. Elle lui proposa d'aller se balader dans la neige et il accepta avec plaisir.


Complètement trempé de la tête aux pieds, Drago laissa des flaques d'eau partout sur son passage jusque dans la Salle Commune des Préfets. Là, il y trouva Hermione assise sur le fauteuil, cachée derrière une pile de livres.
- Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda-t-il.
- Oh salut, je ne t'avais pas vu. Pourquoi tu es tout trempé ?
- Lisa et moi on a fait une bataille de neige, répondit-il avec un grand sourire.
Hermione se renfrogna et son ton joyeux disparut aussitôt :
- Ah super. Vous vous êtes bien amusés ?
- Oui c'était génial ! Lisa ne cherche pas à me juger, m'accepte comme je suis et ne me craint pas comme tous les autres qui font dans leur pantalon chaque fois que je m'approche. On est si...pareil. Je ne sais pas comment te remercier Granger, sans toi je ne l'aurais jamais connu.
- Je suis contente pour toi, dit Hermione la gorge nouée.
- Tu n'en a pas l'air.
- Si je suis vraiment heureuse que vous vous soyez trouvés tous les deux, assura-t-elle.
Drago ne semblait pas très convaincu, mais à son grand soulagement, il changea de sujet :
- Alors, qu'est-ce que tu fais ?
- Je cherche un moyen de te retirer la main de la plante avant qu'elle ne brûle trop.
- Quoi ?
- Si jamais dans trois jours tes sentiments ne sont pas sincères, je t'ai dit que ta main resterait coincée dans le Bulborbus et qu'elle brûlerait. Mais il y a forcément un contre sort pour empêcher ça, rassure-toi.
- Ah mais je suis totalement rassuré, dit-il en déglutissant. Je te préviens simplement que si tu ne le trouve pas ce contre sort, je ne mettrais pas ma main au feu.
- Si t'es vraiment amoureux, tu n'as aucune raison d'avoir peur, répliqua-t-elle avec un immense sourire.
Drago s'apprêtait à répliquer mais deux hiboux postés à la fenêtre demandèrent attention en donnant des coups de bec contre la vitre. Hermione s'empressa d'aller ouvrir et les volatiles lâchèrent le colis à l'intérieur. C'était un bouquet de roses rouges.
- Des roses ! s'exclama Hermione toute excitée. Je me demande de qui ça peut bien être.
Elle trouva un petit carton blanc où y était imprimé : Un bouquet de roses pour la plus belle des fleurs, Joyeux Noël Hermione.Celle-ci semblait être au comble de la joie, ce qui n'était pas le cas de Drago qui trouvait ça ridicule.
- Ce n'est pas signé, il n'y a pas de nom, dit-elle en retournant la carte. 
- C'est peut-être parce qu'il avait honte, suggéra-t-il ironiquement.
- Quel rabat-joie tu fais !
- Non mais franchement Granger, offrir des fleurs à Noël c'est d'un...
- ...romantique !
- Non j'allais dire pitoyable ! Il en faut peu pour vous satisfaire vous les filles !
- Peut être que le bouquet est de Donovan ? dit-elle pleine d'espoir.
- Ça ne m'étonnerait pas en tout cas dans le genre idiot qui se la joue romantique.
- Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu te mets dans un état pareil ! Ce sont mes fleurs après tout.
- Oui tu as raison ça ne me concerne pas. Moi je veux juste t'ouvrir les yeux et te montrer que ce gars se fout de toi ! Enfin Granger ça crève les yeux ! Ce type te séduit pour te mettre dans son lit, et après il te jettera comme une vieille chaussette c'est bien connu.
Hermione s'énerva alors :
- Tu ne supportes pas que je sois heureuse hein ?
- Quoi ? N'importe quoi !
- Oh mais si j'y suis ! Nous y revoilà comme il y a une semaine avec Harry. Ce qui t'énerve c'est qu'il puisse y avoir d'autres hommes qui ont du succès !
- Tu n'y es pas du tout ! s'énerva-t-il à son tour. Ce que j'essaie de te faire comprendre c'est que sous ses apparences de gentleman ce mec se tape des filles sans arrêt, et toi tu es la suivante sur sa liste !
- Non il n'est pas comme toi, trancha-t-elle.
Ils se lancèrent un regard noir et Drago finit par monter dans sa chambre après avoir annoncé :
- Tu as raison je ne sais pas pourquoi je m'en mêle, après tout ce sont tes affaires. Mais quand cet imbécile t'aura fait souffrir ne viens pas me dire que je t'avais pas prévenu.
Hermione se laissa tomber lourdement dans le fauteuil. Après tout, Drago ne voulait pas d'elle et Donovan lui avait toujours plu. Elle saisit le bouquet de roses et le porta à son nez. Elles sentaient si bon...

 

Chapitre 12 : Dixième Jour.

Le soir tombé, Hermione se décida enfin à aller manger quelque chose dans la Grande Salle. Après tout, elle n'allait pas ignorer Ron éternellement, ces gamineries devaient cesser. Mais à peine avait-elle descendu les escaliers qui menaient au grand Hall, qu'une voix l'interpella :
- Hermione !
Celle-ci se retourna et sentit son estomac se tordre lorsqu'elle vit Ron approcher.
- Alors, ça va ? dit-il d'une voix qu'il voulait détendue.
Hermione ne répondit pas. D'accord Ron était aussi doué que Malefoy pour les excuses, bien que ce dernier s'en sorte plutôt pas mal depuis un certain temps, mais c'était vraiment tout ce qu'il trouvait à dire ?
Voyant le regard sombre de la jeune femme, Ron sembla enfin se décider :
- Hermione, pour hier soir je...j'ai dit n'importe quoi. J'ai été vraiment stupide de dire des choses pareilles.
- C'est oublié, mentit-elle.
Ron sourit, comme libéré d'un énorme poids. Mais Hermione, quant à elle, ne se sentait pas mieux pour autant. En effet, les paroles du rouquin l'avaient vraiment blessées, et quoi qu'il dise pour se justifier, au fond elle savait qu'il avait lâché ce qu'il avait sur le cœur depuis longtemps : il souffrirait moins si elle sortait de sa vie définitivement.
Ron s'avança et l'enlaça tendrement. C'était sa façon de lui dire merci. Hermione, d'abord surprise, resserra ensuite cette étreinte qui lui avait tant manquée.
- On va manger un morceau ? proposa-t-elle.
- Oui en plus c'est le repas de Noël j'ai hâte de voir ce que les elfes de maisons nous ont préparés ! 
- Les elfes ne devraient pas travailler pendant cette période ! Je me demande si je ne devrais pas recommencer la S.A.L.E...
- Et moi la F.S.H.P.B...dit Ron songeur.
- La F.S.H.P.B ? Qu'est-ce que c'est ?
- Fuyez Si Hermione Propose un Badge.
- Ron !


Assis en tailleur sur son lit, Hermione entreprit d'ouvrir le cadeau que Ron lui avait donné à table. C'était un tout petit cube bleu entouré d'un nœud doré. Elle le défit et ouvrit la boîte. Un collier en argent y était soigneusement déposé. La jeune femme le sortit pour mieux admirer le pendentif : c'était un cœur avec une crinière autour, tels des rayons de soleil. Elle remarqua qu'il était étrangement épais, et en regardant un peu plus près, elle y vit une petite fente et ouvrit le cœur en deux. Hermione découvrit une photo de Ron, Harry et elle quand ils étaient un peu plus jeunes. Tous les trois faisaient de grands sourires et agitaient la main.
Hermione laissa échapper une larme de bonheur ; tout était si différent avant...
Elle referma le pendentif et passa le collier à son cou, avant de serrer fort le pendentif contre sa poitrine, comme pour ancrer ce souvenir en elle.
Un éclat de rire provenant de l'extérieur la tira de ses pensées. Curieuse, elle se dirigea vers sa fenêtre et l'ouvrit. Un brin de vent vint lui caresser la joue lorsqu'elle pencha un peu plus sa tête en avant. Elle s'immobilisa un instant, l'oreille aux aguets pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Oui elle entendait bien des voix à proximité.
Au loin apparut alors Drago sur un balai, faisant des rotations plus ou moins rapides. Hermione s'apprêtait à prendre son propre balai pour venir le rejoindre, mais elle aperçut une seconde silhouette émergeant des nuages. Lisa.
Sur un balai également, elle rejoignit Drago dans sa danse des airs, beaucoup moins à l'aise. Hermione eut une soudaine envie de meurtre.
- Drago regarde ! Je me débrouille bien sur un balais hein ? dit-elle en penchant dangereusement.
- Comme une reine ! mentit-il.
- Je sais, répondit-elle avec un grand sourire que même Hermione pouvait apercevoir. Oh Drago j'ai le vertige tout à coup ! 
Elle mima un début d'évanouissement. Drago plaça son balai à côté et lui prit la main :
- Ça va mieux ? demanda-t-il.
- Oui tout va bien maintenant que tu es là, dit-elle en se collant à lui.
Si Hermione n'avait pas prit appui sur le rebord de la fenêtre, elle se serait probablement déjà écroulée. Cette peste était si fausse, tout dans ses gestes, sa voix, son comportement manquait de naturel. Finalement elle s'était bien trompée sur son compte, Lisa était aussi stupide que les autres. Ou alors Drago avait vraiment un charme surnaturel. La preuve, elle-même n'y avait pas résisté.
- Lisa suis-moi, dit Drago.
- Où ça ?
- Dans un endroit magique, tu vas voir.
Ils prirent de l'altitude et disparurent derrière les nuages.
Hermione ne put se retenir plus longtemps et éclata en sanglot. Elle savait parfaitement où Drago voulait emmener Lisa, au dessus des nuages, là où on pouvait observer la lune pendant des heures, leur endroit. C'était leur endroit à eux et à personne d'autre ! Hermione se sentit soudain très seule. Drago l'avait déjà oublié, et maintenant Lisa allait la remplacer.
- Je te hais Drago Malefoy, murmura Hermione à la nuit. Si tu savais à quel point je déteste t'aimer...

***

- Granger...Granger !
- Hum, quoi ?
- Qu'est-ce que tu fais par terre ?
Hermione ouvrit les yeux. Elle était allongée sous le rebord de la fenêtre. Elle avait du s'endormir, la nuit était noire à présent. Accroupis près d'elle, Drago la regardait bizarrement :
- Tu as pleuré ? dit-il soudain.
Hermione hocha la tête en signe de négation avant d'essuyer les larmes séchées d'un revers de manche. Drago approcha sa main de son visage et délicatement, décolla une mèche de cheveux collée à sa joue humide.
- Qu'est-ce qui se passe ? murmura-t-il inquiet en s'asseyant à ses côtés.
Hermione sentit son parfum l'envahir. Elle fut parcourue de frissons par la seule présence du jeune homme. Elle leva les yeux au niveau de ses lèvres. Des lèvres roses et minces, parfaites. Hermione dut faire preuve d'un énorme contrôle de soi même pour ne pas l'embrasser sur le champ. Mais elle ne résista pas à la tentation de poser sa tête sur l'épaule du Serpentard, sans un mot. Celui-ci se crispa aussitôt, laissant apparaître son trouble, quelque chose de très rare. Malgré tous ses efforts, il n'arrivait pas à rester de marbre devant ce contact si intime à son goût.
Mais sans s'en rendre vraiment compte, il posa à son tour sa tête sur les cheveux de la jeune Griffondor. Ils étaient doux et sentaient très bon. Drago sourit. Il était bien. Hermione était triste et il la réconfortait. Une fois de plus elle avait raison, ce n'était pas si difficile de consoler quelqu'un...

Si seulement il savait à quel point il était responsable de son chagrin...

****

Lorsque Hermione ouvrit à nouveau les yeux, elle se trouvait allongée dans son lit, encore habillée. A demi réveillée, elle se dirigea machinalement vers la salle de bain, grimaça devant le miroir, puis ressortit. La jeune femme s'arrêta au niveau de la chambre du Serpentard et, sans vraiment trouver d'explication plausible, elle voulut rentrer. Ce qu'elle fit sans prendre la peine de toquer.
- Drago ? chuchota-t-elle en plissant les yeux pour distinguer sa silhouette dans le noir.
Hermione vint s'asseoir sur le lit avant de lui secouer gentiment l'épaule.
- Drago ! répéta-t-elle.
- Hum... ? Lisa ? appela-t-il.
Hermione reçut ce prénom comme un poignard lancé en plein cœur.
- Non, non ce n'est pas Lisa, c'est Hermione, ça te dit quelque chose ? dit-elle froidement.

- Et comment que ça me dit quelque chose...répondit-il la voix étouffée dans l'oreiller.
Même dans le noir, Hermione devinait nettement le sourire que Drago affichait. Cela l'encouragea un peu plus à aborder le sujet qui lui brûlait les lèvres :
- Alors, avec Lisa ça avance ?
Drago se redressa aussitôt en position assise et alluma la lumière à l'aide de sa baguette magique. Il fit alors mine de sursauter en grimaçant :
- C'est quelque chose ta tête le matin Granger...C'est bon je plaisante ! s'empressa-t-il de rajouter avant qu'Hermione ne réplique.
- Alors, reprit-elle ronchonneuse, comment ça se passe avec l'autre ?
- Lisa ? C'est génial ! Vraiment on peut dire que tu as choisi la femme parfaite pour me correspondre ! Hier j'ai passé une soirée magique avec elle ! On s'entend super bien et c'est la première fois que je n'ai pas envie de sauter sur une fille le premier soir. On prend notre temps...
- Je vois, dit-elle la gorge serrée, tu as l'air...heureux. Je suis contente pour toi Malefoy.
- Hier on s'est embrassé, juste avant de se dire bonne nuit. C'était un baiser tendre, mais surtout sincère ! Je me sens vraiment bien avec elle et...
- Faut que j'y aille, l'interrompit-t-elle précipitamment en sortant de la chambre. 
- Que...quoi ? Mais où ?
- Oh heu, j'ai un rendez-vous je suis en retard !
- A neuf heure du matin ?
Hermione ne répondit pas. Sa gorge était tellement nouée qu'aucun son ne pouvait plus sortir. Il fallait qu'elle parte, elle n'aurait pu supporter son récit plus longtemps. Les larmes mélangées à une certaine envie de vomir, Hermione sortit de la Salle Commune en vitesse, dévala les marches de nombreux escaliers et partit se réfugier dans la plus haute tour d'astronomie, là où elle était sûr de se trouver seule le lendemain de Noël. Elle avait pensé à s'isoler sur son balai dans les airs, au dessus des nuages, mais cet endroit lui apparaissait triste à présent, comme si le simple fait que Lisa y soit venue aurait sali la beauté du lieu.
Perchée en haut de la plus haute tour, Hermione versa toutes les larmes de son corps, pour la seconde fois en deux jours...

***

La nouvelle s'était répandue à une vitesse fulgurante à Poudlard. Partout sur son passage, Hermione entendait les élèves ne parler que de ça : « Je ne peux pas croire que Drago Malefoy ait une petite amie, c'est si insensé ! », tandis que l'autre essayait de se rassurer : « Si tu veux mon avis, il ne tardera pas à la larguer comme les autres ! ».
Hermione aurait du le savoir, une nouvelle comme celle-là ne resterait pas longtemps secrète. En effet, dès le premier jour tous les regards se tournaient vers Drago pour le simple fait qu'il tienne une fille par la main, attitude que jamais, au grand jamais en sept ans, personne ne l'avait vu faire. De plus, il embrassait cette même fille en plein jour sans se cacher ; ce qu'on trouva étrange étant donné que Drago Malefoy ne s'est jamais montré en compagnie d'une femme, tout le monde savait pertinemment qu'il se préoccupait de la gente féminine uniquement la nuit...
- Hermione ! s'écria Harry lorsqu'elle arriva dans la Grande Salle.
Il lui fit signe de venir s'asseoir à côté d'elle. Hermione s'exécuta.
- Est-ce que tu connais la rumeur ? s'empressa-t-il de lui demander tout excité. Malefoy a...
- Oui je sais, coupa-t-elle sèchement.
- Ron pense que c'est un pari, poursuivit Harry sans prêter attention à la mauvaise humeur de son amie. Il dit qu'on a du le payer cher pour qu'il se montre avec une fille !
- En tout cas les paris sont ouverts ! annonça Seamus Finnigan qui avait écouté leur conversation. Beaucoup parient que ça ne tiendra pas deux jours, d'autres pensent que Malefoy a enfin mûri. Pour ma part, cette dernière hypothèse est absurde. Des pommes de terres ?
- Non merci je n'ai vraiment pas faim, dit Hermione en se levant.
- Tout va bien 'mione ?
- Oui oui Harry, ne t'en fais pas.

Deux jours s'écoulèrent pendant lesquels les sujets de conversation étaient uniquement tournés autour de « La fille qui avait transformé le Serpent ». Hermione en avait plus qu'assez de ces élèves qui ignoraient tout de cette histoire et qui prétendaient que Drago avait probablement été ensorcelé, ou encore que cette Lisa avait dû le menacer de mort.
Hermione pénétra dans la Salle Commune des Préfets. Elle se figea devant Drago et Lisa en train d'échanger un baiser passionné. Ne sachant où se mettre pour se cacher de cette vision d'horreur, Hermione se racla la gorge. Aussitôt le couple cessa de s'embrasser et se tourna vers elle. Drago sourit, Lisa grimaça.
- Désolée de vous déranger, dit-elle sans grande conviction.
- Lisa allait partir de toute façon, elle a un courrier à envoyer. On se retrouve plus tard ? demanda-t-il à l'adresse de Lisa.
- Ouais, répondit-elle en lançant un regard noir à Hermione qui lui rendit sincèrement.
Enfin seul, Drago s'exclama :
- Ah Granger...Tu avais raison, je crois que je peux me contenter d'une seule femme. Les autres ne m'intéressent même plus, tu te rends compte ?
- Oui, c'est assez impressionnant en effet. Même le regard des autres n'a pas l'air de te gêner pour une fois.
- C'est vrai. Je suis heureux et je n'en ai rien à faire de ce qu'on en pense.
- Je suis fière de toi, dit-elle avec un sourire fatigué. 
Fatiguée de sans cesse devoir jouer la comédie alors que son corps entier lui hurlait de tout lui avouer.
- Tu as entendu parler de « La fille qui avait transformé le Serpent ? ».
- Oh oui...marmonna-t-elle.
- Eh bien ils n'y sont pas du tout, dit-il en se rapprochant. Cette fille ce n'est pas Lisa, c'est toi. A mes yeux tu es la seule et unique personne qui a été capable de me changer. Bon je me trouve toujours le plus beau et le plus intelligent de cette école certes, mais mes relations sociales s'améliorent.
Hermione ne put s'empêcher de sourire. Elle était contente qu'il reconnaisse enfin la vérité, même si les autres pensaient que cette fameuse fille était Lisa, tout ce qui lui importait était que lui le sache. 
- Je suis prêt, dit-il alors.
- Tu es prêt à quoi ?
- Eh bien à tester mes sentiments ! Aujourd'hui, c'est le dixième jour depuis que notre pacte est naît. C'est maintenant que tout s'arrête.
Hermione réalisa les paroles du jeune homme. Elle leva la tête vers lui, sachant ce qui allait suivre. A contre cœur, elle partit chercher le Bulborbus qui reposait sagement sur la fenêtre de la Salle de Bain. Hermione redescendit avec, puis le posa sur la table, près de la cheminée.
- Bon, je crois qu'il est temps, déclara Drago dans un souffle.
- Tu ne veux même pas savoir si j'ai trouvé une solution pour sortir ta main de la plante chinoise en cas d'échec ?
- Pour être franc, je suis persuadé que je n'en aurais pas besoin.
- Si tu le dis...
Drago avait l'air réellement amoureux. Peut-être devait elle arrêter de mépriser Lisa et se montrer heureuse de leur bonheur ? Mais cette idée lui était insupportable...
- Drago Malefoy, déclara-t-il haut et fort devant le Bulborbus. Et je suis amoureux.
Il plongea alors la main dans cette boule gélatineuse devant le regard suppliant de la Gryffondor, et lentement, il retira sa main avant de desserrer les doigt et de révéler ce qu'Hermione redoutait tant : au creux de sa paume reposait un petit cœur violet qui battait encore...mais pour qui ?

 

Chapitre 13 : Naissance d'un nouvel Espoir ?

Le monde lui-même semblait s'être arrêté de tourner. Hermione entendait à peine ce que Drago lui disait. « Il est amoureux. Drago Malefoy est amoureux. Et tout cela par ma faute ».
- Granger tu m'écoutes ?
- Non. Heu, oui, oui je t'écoute.
- Je n'en reviens pas, dit-il la mine réjouie. J'aime Lisa. Tu arrives à y croire toi ?
- Pas vraiment non...
- Je ne me sens pas pour autant différent, c'est étrange...Mais bon je pense que notre relation s'améliorera avec le temps, je suis heureux c'est ce qui compte.
- Je te souhaite beaucoup de bonheur, dit simplement Hermione, les yeux dans le vide.
- Ne t'emballes pas je n'ai pas l'intention de me marier, dit-il en souriant.
Les jambes d'Hermione n'avaient plus la force de soutenir son corps qui menaçait de s'effondrer d'un instant à l'autre. Drago s'approcha et l'enlaça sans qu'elle n'ait eut le temps de faire le moindre geste.
- Merci, lui murmura-t-il à l'oreille.
- Ne me remercie pas, répondit-elle d'un ton sinistre.
Drago relâcha son étreinte et la contempla longuement. Elle avait l'air complètement ailleurs.
- Ne t'en fais pas, lui dit-il, toi aussi un jour tu trouveras quelqu'un qui saura t'aimer comme tu le mérites.
- Je ne me sens pas très bien, dit Hermione en s'accrochant à la veste du jeune homme.
Ce dernier parût un peu paniqué devant l'attitude de la Gryffondor.
- Granger qu'est-ce qui se passe ?
Pour toute réponse, Hermione se laissa lourdement tomber dans les bras du garçon. Evanouie.
- Hermione ! s'écria Drago en soutenant la jeune femme du mieux qu'il pouvait.
Celle-ci ouvrit les yeux quelques secondes plus tard, alors que Drago venait de l'allonger sur le canapé central.
- Qu'est-ce que tu m'as fais là ? demanda-t-il dont l'expression trahissait son inquiétude.
- C'est l'émotion, fut la seule excuse qui lui vint à l'esprit.
- Plutôt sensible Granger. Ne le prend pas mal mais t'es quand même super bizarre comme fille. Heureusement que je t'ai rattrapé, se félicita-t-il.
Cette dernière, après avoir rassuré le Serpentard un bon nombre de fois, lui suggéra de la laisser se reposer, elle devait probablement manquer de sommeil. Une fois seule, Hermione souffla longuement, évacuant la pression qui permit à son cœur de se mettre à nouveau en marche. Elle avait pour habitude de se maîtriser lorsque la colère s'emparait d'elle, à part avec Malefoy peut-être, mais elle eut soudainement un élan de rage. Toute la haine et le chagrin contenus depuis plusieurs jours se libérèrent avec une force effrayante. Hermione s'était levé, avait donné une dizaine de coups de pied dans le canapé, lancer plusieurs tableaux accrochés aux murs de la salle commune à terre, avant de les piétiner soigneusement avec toute la hargne possible, sous les regards outrés des propriétaires brutalement réveillés. Ses yeux se posèrent alors sur le Bulborbus. Sans réfléchir, Hermione saisit la plante qu'elle balança à travers la fenêtre dont la vitre se brisa en mille morceaux. Une longue plainte déchirante s'en suivit. Les genoux au sol, Hermione contempla ses deux mains aux couleurs rouge vif. Brûlées.

****

- Hermione ! s'écria Harry en ouvrant la porte de l'infirmerie à la volée.
Il se précipita vers son amie, assise en tailleur sur l'un des lits blanc. Hermione tenta de cacher ses mains mais Harry fut plus rapide et lui saisit les poignets bien haut. Un nombre incalculable de bandages et de pansements recouvrait les mains de la jeune femme.
- Mais enfin qu'est-ce que tu as fait...murmura-t-il horrifié.
- Rien, répondit-elle sèchement en ramenant ses mains vers elle d'un geste vif.
- Ne fais pas ta tête de mule Hermione, pas avec moi. Aller raconte.
- Je...je ne peux pas.
Et puis quoi encore ? Lui avouer qu'elle s'était brûlé les mains en jetant une plante par la fenêtre parce qu'elle était en colère contre elle-même, pour le simple fait que grâce à elle, l'homme qu'elle aimait était amoureux d'une autre ? Qui plus est une pimbêche qui s'est fait virée de son ancienne école pour venir lui pourrir la vie ici ? Mieux valait qu'elle se taise.
- C'est en rapport avec Malefoy c'est ça ?
- Pourquoi tout devrait être en rapport avec lui ! s'énerva Hermione.
Elle venait de se trahir. Et le savait.
- Hermione, reprit-il calmement en s'asseyant à côté d'elle. Quoi que tu ais fait, je ne te jugerais pas. Crois-moi.
- Je ne peux pas, répéta-t-elle. Je ne vais pas très bien ce moment, et j'ai besoin de toi, et de Ron. Je ne peux pas me permettre de te perdre maintenant.
- Mais enfin tu ne me perdras jamais ! s'exclama-t-il surprit des paroles graves de sa meilleure amie. Aller raconte-moi ! Ça ne peut pas être si dramatique.
Hermione prit une profonde inspiration, et priait de tout cœur pour qu'il ne s'énerve pas.
- Ces derniers temps, j'ai passé beaucoup de temps avec Drago comme tu le sais.
- Malefoy.
- Quoi ?
- Il s'appelle Malefoy ! Depuis quand tu l'appelles par cet horrible prénom ?
Découragée, Hermione ferma les yeux un instant. Comment accepterait-il la suite si le prénom seul du Serpentard l'insupportait ? Mais elle avait commencé, et se devait de terminer :
- Eh bien notre pacte est achevé. J'ai gagné.
- Oui je l'ai vu avec cette fille, la nouvelle. Plutôt jolie. Alors il est vraiment amoureux ? Je n'en reviens pas 'mione t'as fait un sacré boulot, je te respecte !
- Le problème c'est que...
Hermione déglutit.
- ...Que je suis également tombée amoureuse. De lui.
Il y eut un moment de silence, puis Harry rigola bruyamment, croyant sûrement à une blague. Il chercha Hermione du regard, espérant y lire ne serait-ce qu'un brin d'humour...Son sourire diminua peu à peu, pour finalement disparaître totalement et un silence, qui sembla durer une éternité pour Hermione, s'installa.
La jeune femme fixait le sol, immobile, n'osant pas le regarder en face. Harry se leva lentement du lit. Elle sentait son regard pesant la fixer sans relâche, tel un vautour scrutant une proie. Elle était persuadée de mourir pétrifiée si elle croisait ses yeux émeraude. Alors elle attendait, la tête toujours baissée, une quelconque réaction du jeune homme. Mais celui-ci, debout en face d'elle, restait immobile également, sans un mot. Pourtant le silence terrifiant qui envahissait la pièce en disait long. Si ça continuait comme ça, Hermione n'était pas sûre de tenir longtemps.
Harry reprit enfin ses esprits, mais toujours sans rien dire, sortit de l'infirmerie en claquant violement la porte derrière lui, ce qui la fit sursauter. Ses larmes jusqu'ici retenues par un énorme effort de volonté, se libérèrent alors le long de ses joues.

***

Le jour suivant Hermione avaient des mains comme neuves grâces aux bons soins magiques de Madame Pomfresh. Drago ne sut jamais rien de cet accident.
Elle descendit dans la Grande Salle manger un morceau. A son grand soulagement, elle était vide. Enfin presque. Drago et Lisa étaient au fond, à la table des Serpentards, en train de s'embrasser langoureusement. Il y avait également Ginny, toute seule à la table des Griffondors, mangeant un gâteau au chocolat. Hermione s'assit en face d'elle, la mine maussade :
- Salut Gin'.
- Excusez-moi on se connaît ? rétorqua celle-ci en lui lançant un regard chargé de reproches.
Hermione en avait plus qu'assez des réflexions en ce moment, et se contenta de croiser les bras, le regard ailleurs. Comme elle l'espérait, Ginny finit par s'excuser :
- Désolée Hermione. Je ne voulais pas être blessante.
- Moi aussi je suis désolée, c'est vrai que je ne t'ai pas beaucoup parlé ces temps-ci, mais j'étais...
- ...occupée oui je sais, acheva-t-elle. 
Ginny enfonça paresseusement sa cuillère dans sa part de gâteau, avant de la porter devant ses yeux et de la regarder dégouliner mollement dans l'assiette. 
- Ça ne va pas ? s'inquiéta Hermione.
- Non. Harry n'arrive pas à oublier Cho. Tu vois, je suis persuadée qu'on a une chance d'être ensemble lui et moi, et lui aussi le sait. Parfois je sens son regard sur moi, il m'enlace souvent même. Mais il est triste constamment. Et lorsqu'il commence enfin à être heureux, Chang est dans les parages et Harry se renfrogne aussitôt.
- Laisse-lui du temps Ginny, conseilla-t-elle.
- Mais je ne fais que ça !
- C'est encore trop récent comme blessure, crois-moi c'est dur à oublier quand la personne que tu aimes trouve son bonheur ailleurs...
Hermione leva les yeux vers Drago. Heureusement Ginny ne la regardait pas à ce moment là, trop absorbée par son gâteau au chocolat qu'elle aplatissait grâce au dos de la cuillère.
- Tu as raison, je dois attendre. Ce qu'a fait cette peste est impardonnable ! Je dois y aller, ça m'a fait plaisir de te parler 'mione. Oh heu, tu veux ma part de gâteau ?
Hermione jeta un œil à ce que Ginny appelait « gâteau », et vit plutôt une bouillie noire étalée aux quatre coins de l'assiette. Hermione la remercia poliment et la regarda s'éloigner.
- Salut Granger, dit alors une voix qu'elle ne connaissait que trop bien.
Au grand regret de la jeune femme, Scrimgeour était encore à ses côtés, affichant un sourire magnifique.
Comme Hermione ne répondait pas, il enchaîna :
- Je suis venu parce que je tiens à te présenter Lisa, vous n'avez pas eu l'occasion de vous parler. Lisa, je te présente Hermione Granger, la pire des colocataires, dit-il souriant.
- Bonjour Hermione, Drago m'a beaucoup parlé de toi.
- Ah vraiment ? répondit celle-ci d'un ton faussement enjoué.
Les deux femmes se serrèrent brièvement la main. 
- Monsieur Malefoy, dit alors une voix doucereuse derrière eux.
C'était Rogue. Hermione constata qu'il était plus moche que jamais avec ses longs cheveux noirs graisseux qui lui collaient au visage, son affreux nez en bec de corbeau, ses lèvres minces et pincées, presque invisibles, et ses poches en dessous des yeux noirs qui lui donnaient l'air d'un mort vivant.
- Quoi ? demanda Drago, apparemment mécontent de le voir.
- Je dois vous parler, venez avec moi.
Drago le suivit sans protester, après un bref regard vers Hermione seulement, sous l'œil étonné de Lisa. Les deux jeunes femmes se retrouvèrent seules. Hermione décida de briser ce silence gênant par pure politesse :
- Alors Lisa, comme ça tu viens de Beauxbatons ?
- Ecoute moi bien petite écervelée, dit-elle alors en plaçant ses bras tendus sur la table, son visage à quelques centimètres de la Gryffondor. Ne crois pas que je ne vois pas clair dans ton petit jeu.
Son visage, si gracieux à l'ordinaire, s'était déformé en une horrible grimace de haine.
- Je vois que tu n'es pas aussi indifférente à la présence de Drago que tu ne le laisses croire. Mais mets toi ça dans ta tête de miss je-sais-tout : tu n'es qu'une sale Sang-de-Bourbe sans intérêt, et Drago ne t'accorderas jamais d'attention, t'as compris ? Il mérite une fille comme moi, alors je te conseille de garder tes distances...
- Je vois que vous avez fait connaissance, dit Drago qui venait d'arriver, le sourire aux lèvres.
- Oui, répondit Lisa en reprenant son visage angélique, Hermione et moi s'entendons très bien, n'est-ce pas ?
Elle fixait Hermione, attendant une réponse. Cette dernière, encore sous le choc, se contenta d'approuver d'un hochement de tête.
- Que te voulais Rogue mon chéri ?
- Il vient de m'annoncer que ma demande pour fêter le nouvel an dans la Salle Commune vient d'être acceptée ! A la seule condition que mon homologue féminin n'y voit aucun inconvénient. Mais je ne te demandes pas vraiment ton avis Granger, rajouta-t-il ravi. Au fait, tu viendras à ma soirée hein ?
Hermione jeta un coup d'œil à Lisa qui, d'un simple regard, lui indiquait clairement ce qu'elle devait répondre :
- Non je ne pense pas Malefoy.
- Quoi ? Mais Pourquoi ?
- Parce que je veux le fêter avec mes amis, Harry et Ron. Une soirée est prévue dans la Tour Commune des Gryffondors.
- Bon, très bien, dit-il déçu. Potter et Weasley me gâcheront toujours la vie à ce que je vois. Rien ne t'empêche de passer dans la soirée si tu veux.
- Merci.
- A plus tard, lança-t-il en s'éloignant avec sa petite amie.
Cette dernière se retourna juste avant de franchir les portes de la Grande Salle et afficha un sourire en coin à l'adresse d'Hermione, comme pour marquer sa victoire.

***

Le nouvel an était demain soir. Et Hermione le passerait probablement toute seule. Harry avait sûrement tout raconté à Ron, et jamais elle ne pourrait les regarder en face. Quant à la fête de Malefoy, c'était hors de question. Premièrement parce qu'elle n'était pas du genre à chercher les ennuis et que Lisa ne lui attirerait que ça, et deuxièmement parce qu'elle ne supporterait pas vomir et elle passerait sa soirée à ne faire que ça si Drago posait encore une fois ses magnifiques lèvres sur celle du crapaud.
- Miss Granger ? appela la voix sèche de Minerva McGonagall.
- Oui professeur ?
- Veuillez informer les élèves de votre maison que la nouvelle année se passera dans la Grande Salle jusqu'à minuit. Ensuite ils seront libres de veiller dans leur salle commune jusqu'à deux heures du matin. Pas une minute de plus, vous m'avez bien comprise ?
- Oui, j'y vais tout de suite.
- Merci Miss Granger. Ah au fait, le professeur Dumbledore a choisit de fêter le nouvel an « à l'américaine », rajouta-t-elle avec une certaine colère dans la voix.
- A l'américaine professeur ? répéta Hermione.
- Encore une des idées étranges de notre directeur. Faites donc des recherches, dit-elle ironiquement.
Mais elle ne croyait pas si bien dire. Hermione fonça à la bibliothèque et y passa vingt minutes seulement avant de trouver ce qu'elle cherchait. « Les fêtes étrangères du monde magique ». Après avoir parcouru quelques lignes, elle referma le manuel d'un coup sec, manquant de tomber à la renverse.

***

Alors que la nuit avait recouvert le ciel de son immense manteau noir, Hermione était paisiblement endormie, recroquevillée dans un fauteuil de la Salle Commune, près de la cheminée dont le feu répandait une chaleur réconfortante. Un livre ouvert était posé sur sa poitrine. Elle devait être exténuée car elle ne se réveilla pas lorsque le portrait pivota pour laisser apparaître Drago. Celui-ci sourit à la vue de la jeune femme, il adorait la voir dormir. En plus elle portait le peignoir vert qu'il lui avait offert. Il monta les quelques escaliers qui menaient à sa chambre de préfet, puis redescendit une demi-heure plus tard, habillé sur son trente et un. Il s'apprêtait à sortir, mais il hésita un moment, les yeux rivés sur la belle Griffondor. Il devait lui dire ce qu'il s'apprêtait à faire. En temps normal il ne demandait l'avis de personne évidemment, mais ce soir il sentait qu'il n'avait pas le droit de partir sans lui avouer ses intentions, ce serait comme la trahir.
- Granger ? appela-t-il en la secouant légèrement.
- Hum...
Celle-ci ouvrit les yeux et se retint de sursauter en voyant deux yeux bleus à quelques centimètres d'elle.
- Tu me fais loucher Malefoy.
Gêné, Drago recula de quelques pas.
- Pourquoi m'avoir réveillé ? demanda-t-elle en baillant.
- On t'a déjà dit de mettre la main devant la bouche quand tu bailles ? C'est affreux à voir Granger.
- Tiens ça faisait longtemps que je n'avais pas eut le droit à une tes fameuses répliques qui me font tant plaisir. Tu as sûrement quelque chose à me dire, je me trompe ?
« Elle commence à trop bien me connaître, je n'aime pas ça du tout », songea Drago. Rien que pour lui prouver qu'elle ne savait pas toujours tout, il aurait voulu répondre non, mais le fait qu'il avait bel et bien quelque chose à lui dire :
- Ce soir est...comment dire...le Grand soir.
Hermione le dévisagea :
- Tu peux être plus précis ? Non parce que je viens de me réveiller tu comprends et ton charabia là...
- J'avais oublié que toi c'est pas trop ton monde tout ça, tu ne dois pas savoir que signifie « le Grand soir »...
- Quand t'auras fini avec tes vannes qui ne font rire que toi, tu pourrais peut-être aller droit au but ?
- C'est moi ou t'es de mauvaise humeur Granger ?
- Les deux, répondit-elle franchement.
- Quoi ?
- Je t'écoute ! s'impatienta-t-elle.
- Eh bien, c'est ce soir qu'avec Lisa...on va...enfin tu vois quoi.
- Oh ! s'exclama Hermione qui venait de comprendre.
- Content de voir que tu as percuté, lui dit-il en se forçant à sourire.
- C'est...c'est super, mentit-elle, j'espère que vous allez passer une bonne soirée, enfin une bonne nuit, quoi que vous n'allez pas dormir, enfin j'en sais rien, si je veux dire je me doutes bien, mais ça ne me regarde pas je...
Hermione s'interrompit brusquement, se sentant complètement ridicule à bégayer et à gesticuler dans tous les sens pour tenter de cacher son trouble.
Au plus profond de lui, Drago savait que cette nouvelle ne lui ferait pas plaisir. Pourtant c'était bien elle qui l'avait poussé à faire toutes ces choses, alors pourquoi avait-il redouté toute la journée cet instant précis où il lui annoncerait ce qu'il allait faire ? Mais surtout, pourquoi la jeune femme avait l'air si triste à cette nouvelle ?
- Et comment peux-tu être certain que c'est ce soir ? risqua-t-elle.
- Pour être franc, c'est Lisa qui m'a dit de venir la rejoindre dans sa chambre tard dans la soirée. Donc je pense que c'est assez clair.
- Oui sans doute, dit Hermione en regardant ses ongles, prenant un air détaché.
Un lourd silence s'installa, pendant lequel aucun des deux adolescents n'osaient se regarder, comme si Drago s'apprêtait à commettre un acte irréparable ce soir. « Pourtant, pensa-t-il, je ne lui dois rien du tout, alors reprend tes esprits et va rejoindre Lisa, c'est un soir comme un autre, une nuit comme une autre... ».
- Elle m'attend, dit-il simplement.
- Oui bien sûr vas-y ! Dépêche-toi je ne veux pas te retarder. Alors, bonne nuit Malefoy.
Celui-ci disparût derrière le portrait sans regard en arrière, ce qu'Hermione considéra comme de l'impatience d'aller rejoindre sa Serdaigle. 
En réalité, il préférait seulement partir avant de changer d'avis.

Habillé d'un jean noir très classe avec une chemise blanche froissée, ouverte sur le devant ce qui donnait un air décontracté, Drago marchait dans le couloir qui le séparait de la Tour commune des Serdaigles. Lisa lui avait donné le mot de passe, chose complètement interdite qu'il se promit de ne jamais révéler à Hermione.
- Sombral, murmura-t-il.
Le portait pivota, et Drago pénétra à l'intérieur. C'était la première fois qu'il avait l'occasion de voir la salle commune d'une autre maison, et il devait avouer qu'ils ne s'étaient pas cassé la tête pour les décorations : c'étaient exactement les mêmes que celles des Serpentards, à l'exception de la couleur et de l'animal représentant un aigle.
- Lisa ? appela-t-il.
Il tendit l'oreille mais personne ne répondit. La lumière s'éteint tout à coup. Pas très rassuré, Drago sortit sa baguette. C'est alors que deux mains sorties de nulle part lui enlacèrent le buste par derrière. Le Serpentard se retourna doucement.
- Salut toi, dit-il à l'adresse de Lisa, vêtue uniquement de ses sous-vêtements violets. Je ne m'attendais pas à un accueil aussi...direct.
- Je suis contente que tu sois venu, lui susurra-t-elle à l'oreille tout en lui mordant le lobe. Enlève ta chemise.
Drago ne se le fit pas dire deux fois. Lisa se détacha de lui pour aller s'allonger sur le canapé, avant de lui faire signe de venir la rejoindre.
- Où sont les autres filles ? demanda-t-il en se plaçant à ses côtés.
- Ne t'inquiètes pas elles sont toutes dans leur dortoir...
Drago déposa alors ses lèvres sur celles de la jeune femme qui répondit au baiser avec fougue. Il aurait préféré que cette nuit soit douce et tendre, pour changer de ses habitudes, mais Lisa semblait pencher pour le côté sauvage. De ses mains expertes, il parcouru du bout des doigts la peau nue de sa partenaire qui gémissait déjà de plaisir. Drago quant à lui, ne ressentait rien à son plus grand désespoir. C'est étrange, il attendait cette nuit depuis plusieurs jours, et maintenant qu'ils passaient à l'acte, il n'en avait plus envi. Peut-être Lisa lui semblait-elle trop pressée ? Mais ça ne pouvait pas être ça non, il sentait qu'autre chose l'empêchait d'être à son aise ce soir.
La Serdaigle dut remarquer qu'il était ailleurs, car elle stoppa ses caresses et prit un air inquiet :
- Tout va bien ?
- Oui, tout est parfait, répondit-il en sortant de sa rêverie.
Il l'embrassa à nouveau pour la rassurer, puis continua ses baisers dans le cou avant de descendre sur la poitrine qui se gonflait et se dégonflait rapidement au rythme de la respiration.
L'image d'une Hermione toute seule face à la cheminée dans leur Salle Commune lui apparut soudainement. Il l'imagina frissonnante à cause la température pas très élevée de la pièce.
- Drago, tu es sûr que ça va ? demanda à nouveau Lisa en sentant son corps se crisper.
- Oui je t'assure, répondit-il d'un ton assez sec.
Il lui dégrafa son soutient gorge tout en la couvrant de petits baisers. Quant à elle, elle le serrait fort contre lui, passant ses mains dans les cheveux blonds du jeune homme. Celui-ci déboutonna le bouton de son jean d'une main, l'autre étant occupée à vadrouiller où bon lui semblait. 
- J'aurais du lui mettre une couverture.
Ces mots, pourtant à peine murmurés, avaient résonnés dans la pièce. L'atmosphère qui était chaude jusqu'ici, sembla refroidir en rien de temps par une vague glacée sortit tout droit de la bouche du jeune homme.
- Quoi ? aboya Lisa qui venait de se figer sur place, lui lançant un regard interrogateur. Qu'est-ce que tu as dit ?
Elle voulait s'assurer d'avoir bien entendu.
Drago se contenta de la regarder sans rien dire, ne sachant que répondre, car lui-même ne savait pas vraiment ce qui lui était passé par la tête.
- Je suis désolé.
- Mais enfin qu'est-ce qui t'arrives ce soir ? s'impatienta sa petite amie.
- Rien, je pensais juste à Hermione qui...
Mais Drago n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il tomba lourdement sur le sol. Lisa l'avait poussé du canapé et s'en allait déjà à grands pas rageurs en s'écriant :
- Hermione bien sûr ! Encore elle ! J'en ai plus qu'assez de t'entendre toujours parler de cette fille ! Même quand elle n'est pas là elle reste présente dans ton esprit !
- Tu pourrais au moins t'excuser de m'avoir éjecté du canapé non ? répliqua froidement Drago. Je me suis fait mal à l'épaule je te signale.
- Alors là c'est la cerise sur le gâteau ! C'est tout ce que tu trouves à me dire ? Je me tire !
- Ouais c'est pas plus mal, dit-il d'un ton glacial.
Pour qui se prenait-elle à lui parler de la sorte ? 
Lisa claqua la porte de son dortoir, réveillant plusieurs filles au passage. Drago se releva péniblement. Il ne regrettait même pas son comportement. Pire, il rigola en repensant à la scène qu'il venait de vivre. Pendant l'espace d'un instant, il s'était à nouveau sentit Malefoy, froid et dur, une personne qui vaut mieux que les autres, une personne qu'on ne jette pas...

***

Hermione, toujours affalée sur son fauteuil, regardait les flammes s'éteindre peu à peu. Elle ne trouvait pas le sommeil, sans cesse en train de penser à ce que Drago était en train de faire. Soudain, la porte du portait grinça. Hermione tourna vivement la tête et vit celui qui hantait ses pensées, la chemise défaite, les cheveux en bataille, posté sur le pas de la porte, affichant un air désolé. Il vint s'asseoir dans le fauteuil en face, et remercia intérieurement Hermione de ne pas le harceler de questions. En effet, elle attendait sagement qu'il lui explique pourquoi elle le revoyait au bout de vingt minutes seulement.
- Lisa et moi ne l'avons pas fait.
Hermione mit du temps à réaliser ces paroles. Son cœur retomba lourdement dans sa poitrine, un énorme poids lui écrasant l'estomac venait de disparaître.
- C'était ma faute, avoua-t-il difficilement. Je ne saurais dire pourquoi, mais elle ne me donnait pas envi. Je me suis montré froid et odieux avec elle. Tu veux que je te dise ? Je pense que le fait de m'être retrouvé dans cette situation avec elle, enfin sur le point de faire l'amour, a fait renaître en moi l'ancien Drago, celui qui aime dominer et qui ne permet pas que la fille donne son avis. Je suis comme ça, c'est ma nature, je ne peux pas changer.
- Alors c'est fini avec elle ? demanda Hermione en s'efforçant de contrôler son enthousiasme.
- Je ne sais pas. Désolé de te décevoir Granger, mais je ne suis plus sûr d'être amoureux. Tu t'es donné tout ce mal pour rien.
Drago se leva paresseusement avec la ferme intention d'aller se coucher. Il réfléchirait demain, ce n'était pas dans ses habitudes de se casser la tête pour une fille, le sommeil était tellement plus important ! Alors qu'il allait fermer la porte de sa chambre, la lionne lui lança depuis la salle commune :
- Peut-être que Lisa n'est pas celle qui te faut Malefoy...
Celui-ci, amusé par la remarque, répondit d'un ton moqueur :
- Tu sais je pense qu'il n'existe pas de femme « idéale » pour moi. Je te l'ai dit, le sang des Malefoy coule dans chaque parcelle de mon corps, et ça ne changera jamais. Aucune femme censée ne supporterait ma vision du couple plus d'un mois. Et moi-même je ne suis pas sûr de supporter une femme plus d'une semaine...

 

Chapitre 14 : New Year Like Americans

Hermione s'habilla à contre cœur pour le nouvel an. Les souvenirs de la fête de Noël l'incitèrent à penser qu'elle n'aurait pas plus de chance ce soir-là.
Si seulement elle savait...
La jeune femme se promit de garder un œil sur Ron, de compter chaque verre qu'il aurait en main. Quand à elle, elle se contenterait de boire un jus de citrouille, comme toujours...
Hermione jeta un œil à l'horloge : huit heure quarante-cinq. Toute le monde devait être dans la Grande Salle aux alentours de neuf heures, ce qui ne lui laissait pas beaucoup de temps pour se préparer, surtout quand on savait que ses cheveux se soumettaient de moins en moins bien à la magie.
Comme cette fois elle n'avait pas le luxe de porter une robe offerte par Drago, Hermione avait envoyé un hibou à sa mère, lui demandant une robe de soirée « convenable ». Connaissant les goût de sa mère en matière de vêtements, elle avait insisté sur le mot « convenable », et fut agréablement surprise de recevoir quelques jours plus tard, une longue robe en satin de couleur prune, plissée sur le côté. Elle était vraiment très belle, juste tenue au niveau de la poitrine. Le colis était accompagné d'un petit mot : 
« Hermione chérie, j'espère que la robe te plaît. Je ne l'ai pas achetée, elle est à moi. Elle était rangée soigneusement dans un vieux placard, mais je ne l'oublierai jamais, car je la portais le soir où j'ai rencontré ton père. En espérant qu'elle te porte chance à toi aussi ! 
Je t'aime, Maman ».

Hermione remercia intérieurement sa mère, car de la chance, elle en aurait besoin ce soir plus qu'un autre. Elle voulait absolument que Drago ne l'oublie pas. En effet, elle était très inquiète depuis la veille, car son côté « Malefoy » reprenait le dessus, et il était hors de question que tous ses efforts soient gâchés, et qu'elle se retrouve comme un souvenir appartenant à « l'époque où il a eut la stupide idée d'essayer de changer ». Peut-être exagérait-elle, mais le risque n'était pas négligeable. 
Hermione s'habilla donc en tenue de soirée, enfila des chaussures blanches à talon, puis après une longue hésitation, se décida pour laisser ses cheveux détachés, ondulant majestueusement dans son dos. Face au miroir, elle ne put s'empêcher de sourire, il fallait avouer qu'elle était jolie ce soir.
- Quand t'auras fini de te contempler Granger, tu me laisseras la salle de bain ?
Elle n'avait pas entendu Drago entrer, et ne retint pas un air d'exaspération.
- Je prends mon temps, répliqua-t-elle, parce qu'une fois que tu seras à l'intérieur c'est toi qui vas passer des heures à te regarder !
- Tu te trompes. Je ne vais pas perdre mon temps devant une glace puisque je sais que je suis beau comme un dieu. Tu es bête parfois ! Dis, Rogue m'a vaguement parlé d'une soirée à l'américaine...T'as une idée de ce que peut encore être que cette stupide idée ?
Hermione rougit légèrement.
- Non, aucune, mentit-elle.
- Et moi qui pensais que tu aurais fait des recherches ! On dirait que me fréquenter ne te réussis pas Granger...
La jeune femme se mordit la langue pour ne pas répliquer, préférant quitter la salle de bain. Décidément l'ancien Malefoy arrogant et prétentieux se faisait bel et bien sentir de nouveau...

***

Hermione avait à peine posé le pied hors de la Salle Commune qu'elle ressentit l'excitation environnante des élèves. Elle reconnut Harry et Ron dans la mêlée qui se précipitaient dans les escaliers, mais en sens inverse, bousculant les gens au passage. Hermione remarqua alors l'enveloppe que tenait Ron, fulminante, cherchant à se dégager de l'emprise du rouquin. C'était probablement Molly Weasley qui avait envoyé une beuglante à son fils, celui-ci ayant du oublier quelque chose une fois de plus, et tous deux tentaient vainement de ne pas attirer l'attention une fois l'enveloppe ouverte.
Elle vit aussi Lisa un peu plus loin, qui la fixait de ses yeux bleus avec tant de haine qu'Hermione détourna la tête et poursuivit son chemin en l'ignorant. Mais la Serdaigle ne devait pas l'entendre de cette oreille car Hermione avait seulement franchit les portes de la Grande Salle, qu'une main froide lui attrapa brusquement le bras, l'obligeant à se retourner.
- Alors t'es contente hein ? Sale Sang-de-Bourbe tu mériterais que je te tue sur place !
- Qu'est-ce que tu attends ? Vas-y tue-moi, lança Hermione avec la réplique parfaite du sourire en coin de Malefoy, un sourcil levé pour la mettre au défi.
- Crois-moi tu ne perd rien pour attendre ! Drago et moi étions heureux avant que tu ne mettes ton horrible tête de moldue dans nos affaires !
- Je rectifie, tu étais heureuse avec Malefoy, ce n'était pas son cas apparemment puisqu'il t'a joliment largué on dirait. Qui plus est dans un moment critique, je me demande ce qui arriverait si l'école était au courant de votre petite aventure...
- Tu n'oserais pas, menaça Lisa, les poings serrés.
- Je vais me gêner, répondit Hermione avec un grand sourire, savourant la colère qu'elle générait chez son ennemie.
- Ecoute-moi bien je...
- Non toi écoute-moi ! l'interrompit Hermione qui commençait à trouver que ce petit jeu avait assez duré. Si tu continues à venir me menacer pour quelque chose dont je n'ai absolument rien à voir, car je te le répète si Malefoy t'a lâché ce n'est même pas pour une autre, c'est simplement à cause de toi, je crierais à tout le collège ce qui t'es arrivé c'est bien clair ? « La fille qui pensait avoir transformé le Serpent s'est fait jeter trois jours plus tard alors qu'ils s'apprêtaient à faire l'amour ». Ça te parle mieux maintenant ?
- Espèce de...
Lisa ne termina pas sa phrase et se jeta au cou de la Gryffondor, les deux mains étroitement serrées de façon à l'étrangler. Hermione vacilla sous le coup de la surprise, mais se retint au mur. Elle tenta de desserrer l'emprise du mieux qu'elle pu, mais Lisa avait une telle poigne qu'il était impossible de s'en défaire. Plusieurs élèves autour se ruèrent sur Lisa, lui tirant les manches et la taille pour les séparer, tandis que d'autres poussaient des cris d'affolement. Alors qu'Hermione sentit toutes ses forces l'abandonner et sa vision devenir floue, deux mains puissantes saisirent les épaules de l'agresseur et la projetèrent contre le mur derrière. Hermione ouvrit les yeux et vit Drago hors de lui, se diriger vers Lisa avant de la prendre par le bras pour la soulever du sol. Il la plaqua violemment contre le mur et approcha son visage, dont les traits étaient déformés par la rage, si près de Lisa que celle-ci se retrouva paralysée par deux yeux gris acier.
- Ne la touche plus jamais, siffla-t-il entre ses dents. Ou je te tuerais. Devant Merlin je jure que je te tuerais.
- Mr Malefoy ! cria la voix aiguë du professeur Mc Gonagall. Veuillez lâcher Miss Scrimgeour immédiatement !
Drago lança un dernier regard foudroyant à Lisa, puis la laissa retomber lourdement, avant de se diriger vers Hermione.
Mais cette dernière avait disparu. Il tourna la tête et eut juste le temps d'apercevoir un pan de sa robe disparaître à l'ange du couloir. Il ignora les ordres du professeur de Métamorphose et partit rejoindre Hermione, tandis que Lisa se faisait montrer du doigt d'un air accusateur par une vingtaine d'élèves, tous témoins de la scène.

- Granger ! cria Drago, Granger attend où tu vas ?
- Laisse moi ! s'écria-t-elle en montant les escaliers à toute vitesse.
Il la rattrapa et se plaça juste devant elle, de façon à lui bloquer le passage.
- Laisse moi passer, dit-elle froidement.
- Pas avant que tu ne m'expliques ce qui s'est passé, trancha-t-il.
- C'est pourtant pas compliqué, dit-elle en s'essuyant rageusement les joues. Scrimgeour pense que si vous êtes séparés c'est par ma faute, et elle m'a menacé une fois de plus.
- Une fois de plus ? répéta-t-il les sourcils froncés.
- Oui elle ne m'a jamais aimé de toute façon. Elle jouait la comédie devant toi.
- Mais enfin pourquoi tu ne m'en as jamais parlé !
- A quoi bon ? Vous sembliez si heureux je ne voulais pas tout gâcher, ironisa-t-elle.
- J'ai l'impression que tu m'en veux je me trompe ?
- T'as trouvé ça tout seul Malefoy ? Maintenant pour la dernière fois laisse moi passer !
Elle essaya de monter la dernière marche mais Drago plaqua sa main sur la rampe :
- Dis-moi ce qu'il se passe.
« Je t'aime voilà ce qu'il se passe ! Mais tu n'es même pas fichu de t'en rendre compte ! ».
- Rien, finit-elle par dire. Rien du tout.
A son grand soulagement, il n'insista pas :
- Bon je vais faire comme si je te croyais et on va retourner se changer les idées dans la Grande Salle.
- Ah non je n'irai pas ! Pour revoir Scrimgeour non merci ! Tu étais censé me porter chance, murmura-t-elle à sa robe sous le regard interloqué du jeune blond.
- Ne t'en fais pas pour Lisa, elle est dans le bureau du directeur à l'heure qu'il est. Aller viens.
- Non, de quoi j'aurais l'air à revenir comme si de rien était alors que tout le monde m'a vu en train de me faire étrangler !
- Depuis quand Hermione Granger se préoccupe-t-elle de ce que pensent les autres ?
- Depuis quand Drago Malefoy se préoccupe-t-il de Hermione Granger ?
Le silence du jeune homme la gêna et elle déclara dans un souffle :
- Je n'ai pas le moral à supporter les questions et les remarques que me réserve cette soirée, voilà tout. 
- Il n'y en aura pas un seul qui l'ouvrira fais moi confiance, promit-il d'un air sérieux en lui tendant son avant-bras. 
Hermione poussa un long soupir, comme pour se donner du courage, puis accepta le bras du jeune homme.

***

Lorsqu'ils pénétrèrent dans la Grande Salle, tous les regards se tournèrent vers eux. Accrochée au bras de Drago, Hermione baissait la tête, rouge de honte en repensant aux précédents évènements. Le Serpentard quant à lui, gardait la tête bien haute et défiait quiconque de faire une seule remarque en balayant la salle d'un simple regard. Ses yeux froids parcoururent inévitablement la table des verts et argents, et insista longuement sur chaque visage pour leur faire comprendre ce qui leur arriverait s'ils se permettaient le moindre sourire moqueur.
Le message étant bien passé, chacun reprit sa conversation, doucement au début, puis l'habituel brouhaha reprit le dessus.
- Merci, souffla Hermione.
- Tu ne m'en veux pas si je t'abandonnes maintenant Granger, j'ai une certaine réputation à tenir, surtout vis-à-vis de ma maison, dit-il en jetant un coup d'œil à Pansy et Blaise.
Quelque peu blessée par ces dernières paroles, Hermione lâcha le bras de Drago à regret. Celui-ci commençait à s'éloigner lorsque Hermione lui lança :
- Tu sais Malefoy, un jour il faudrait que tu assumes tes actes.
Stoppé net, il se retourna. Mais la jeune Gryffondor avait déjà disparu dans la foule, le laissant réfléchir à ce qu'elle désirait lui faire comprendre.

***

Hermione passa la plus grande partie de la soirée accoudée au bar, verre de jus de citrouille en main, seule. Elle jetait fréquemment des coups d'oeils à Harry mais celui-ci l'ignorait complètement. De plus, lui et Ron avaient loupé la scène avec Lisa, Hermione était sûr qu'il lui pardonnerait un jour, mais le choc était difficile à encaisser, elle comprenait parfaitement sa surprise. Pourtant elle se souvint d'un jour, alors qu'ils étaient tous deux à la volière ; il l'avait mise en garde de ne pas finir par tomber amoureuse de Malefoy. Elle se souvint être sortie perplexe, ne comprenant pas ses paroles. Alors pourquoi avoir aussi mal réagit ?
Ron quant à lui, n'était pas courant. Elle découvrit avec soulagement que Harry ne lui avait rien dit lorsque le rouquin était venu l'inviter à danser, plein de gaieté.
Hermione avait pour intention de quitter la Grande Salle quelques minutes avant minuit, connaissant le nouvel an à l'américaine, mieux valait être partie. Mais à onze heure cinquante, alors qu'elle se levait péniblement du tabouret auquel elle avait été scotchée toute la soirée, Donovan vint lui parler :
- Salut Hermione. Ça n'a pas l'air d'aller... 
- C'est rien, je suis juste un peu fatiguée, répondit-elle en se forçant à sourire.
- Tu as reçu mes fleurs ?
- Oh alors c'était bien de toi ! Je suis désolée de ne pas t'avoir remercié plus tôt mais comme ce n'était pas signé...
- Ne t'inquiète pas je comprends, j'ai fait exprès de ne pas mettre mon nom. J'ai pensé que, comme tu cohabitais avec Malefoy, s'il tombait sur les fleurs avant toi et qu'il voyait de qui c'était, il les jetterait, pour ne pas dire brûler.
- Je ne vois pas pourquoi il ferait une telle chose, ma vie ne regarde que moi et il n'en a rien à faire.
- Arrête il faudrait être aveugle pour ne pas voir que Malefoy est possessif avec toi.
Hermione fit mine de ne pas comprendre.
- Ne me demande pas pourquoi, je ne saurais répondre, ajouta-t-il devant son expression étonnée. Mais avec toi il n'a pas l'air d'être comme les autres filles, il est sans arrêt en train de te protéger, et pour quelque chose qui n'en vaut pas toujours la peine ! dit-il en se rappelant sûrement l'épisode des Trois Balais. Pourtant je vous pensais ennemis. Tu danses ? 
- Oui d'accord, dit-elle en prenant sa main, encore bouleversée par de tels aveux. 
Il l'emmena au milieu de la piste, ignorant les regards amoureux que lui lançait un groupe de troisième année.
- On dirait le fan club de Krum, plaisanta Hermione.
- Ne m'en parle pas, ces filles sont insupportables à me suivre partout.
- Ne me dis pas que tu te plains ?
- Disons que ce ne sont pas ces filles-là qui m'intéressent...
Hermione rougit, mais décida de rentrer dans son jeu :
- Ah oui ? Et quel genre de fille ?
- Pour commencer, je préfère celles de mon âge. Une en particulier. Elle est à Gryffondor.
- Alors je dois probablement la connaître, dit-elle en souriant de toutes ses dents.
- Oui, elle est très belle tu ne peux pas la manquer.
La jeune femme resta silencieuse. Elle vit Donovan fixer ses lèvres, avant d'approcher son visage. Hermione ferma les yeux, patiente.
- Excusez-moi je passe, s'exclama alors quelqu'un qui se permit de les séparer pour se frayer un passage entre eux deux.
- Encore lui ! s'énerva Donovan.
Drago lui adressa un immense sourire :
- Je voulais rejoindre le bar, il fallait bien que je passe quelque part ! J'ai choisi le couple qui allait le moins bien ensemble j'espère que tu ne m'en veux pas, dit-il avec un sourire en coin avant de disparaître dans la foule. 
Alors que le Serdaigle s'apprêtait à répliquer, la musique s'arrêta et Mc Gonagall prit la parole :
- J'espère que vous passez tous une bonne soirée. Comme vous le savez, dans une minute il sera minuit pile.
- Oh non ! souffla Hermione, paniquée. Il faut que je sorte d'ici.
Mais alors qu'elle se dirigeait discrètement vers la sortie, elle aperçut Rusard en train de fermer les deux grandes portes, un air de sadisme sur le visage.
- Cette année, poursuivait la directrice adjointe, le professeur Dumbledore a choisit de fêter la nouvelle année façon américaine...Ces derniers sont très, comment dire...affectueux ? Ils s'enlacent même pour dire bonjour. Mais lors du nouvel an...ils s'embrassent.
Des exclamations s'élevèrent de part et d'autre de la Salle, mais Mc Gonagall les fit taire d'un simple geste de la main.
- Il s'agit simplement d'un petit « smack », comme les français l'appellent. Les personnes de même sexe sont priées de se serrer la main. Maintenant je comprends parfaitement votre révolte, je dois vous avouer que moi-même je trouve ça...hum enfin peu importe. Ceux qui refusent de jouer le jeu ne sont bien évidemment pas obligés.
- Monsieur Rusard, pour la dernière fois laissez-moi sortir s'il vous plaît ! insistait Hermione, désespérée.
Mais le concierge refusait obstinément, répétant avec calme et hypocrisie que les élèves n'étaient autorisés à quitter la Grande Salle qu'après minuit seulement.
Hermione dut se résigner à rejoindre les autres, longeant presque les murs.
- Cinq ! criaient les élèves en cœur ainsi que les professeurs, tous les regards levés vers une gigantesque horloge en or accrochée au plafond. Quatre ! Trois ! Deux ! Un...BONNE ANNEE !
C'est alors qu'Hermione aperçut Drago se faire sauvagement attaquer par une dizaine de filles, toutes accrochées à lui dans l'espoir de l'embrasser. A son grand regret, elle le vit répondre à tous les baisers avec un certain amusement.
Il en était de même pour Harry, qui lui au contraire, essayait vainement de se dégager du groupe de harpies, comme Hermione aimait les appeler. Donovan était également submergé par son fan club, ainsi que quelques autres garçons très mignons. Il y avait aussi certaines filles qui se surprirent à avoir tant de succès, lorsque des garçons se précipitaient vers elles, les bras tendus. Pour les autres, comme Ron par exemple, ils tentaient de se glisser dans la foule dans l'espoir d'avoir à leur tour un baiser. D'autre encore, s'effaçaient sagement, bien trop pudiques, comme Hermione...
Celle-ci se fit soudainement attraper le bras par un cinquième année, et embrassé sans qu'elle n'ait eut le temps de réagir. Les garçons des alentours l'aperçurent alors, et se bousculèrent pour lui souhaiter la bonne année comme il se devait. Apparemment elle faisait parti des plus belles femmes de la soirée car elle fut bientôt noyée sous la masse...
Ron se chargea de les faire circuler, avant d'enlacer tendrement Hermione, suivi de Ginny. 
Elle vit un garçon, dont l'acné ressemblant à un champ de fraises en plaine floraison, approcher vivement vers elle. Prise de panique, elle fit demi-tour.
- Aller décoince 'mione ! lui cria Ginny. Amuse-toi pour une fois ! 
Et elle repartit embrasser un grand type blond, plutôt charmant. Hermione hésita, mais lorsqu'elle vit que même Luna Lovegood embrassait à tout va, elle se dit qu'il était temps pour elle de se lâcher un peu !
Le prochain garçon qu'il lui tomberait sous la main aurait droit à son baiser ! Justement, un élève châtain aux yeux noirs de jet, semblant un peu ivre, ne marchait plus très droit et Hermione saisit sa chance. Sans même lui demander son avis, elle le saisit par le col et posa ses lèvres sur les siennes. Lorsqu'elle le libéra, elle se sentit aussitôt honteuse de son geste. Mais le garçon avait du apprécier car un immense sourire béat se dessina sur ses lèvres, et Hermione prit un peu plus confiance en elle.
Elle offrit alors ses baisers à qui en voulait, trouvant ça très excitant d'embrasser un inconnu !
La Gryffondor, le sourire étiré jusqu'aux oreilles, se fit bousculer par derrière par un élève ayant perdu l'équilibre. « Sûrement un bel homme qui croule sous la masse des filles ! A mon tour ! » pensa Hermione, ne contrôlant plus très bien ses envies...
La jeune femme se retourna vivement, saisit le garçon en question par le tee-shirt et approcha ses lèvres.
Son sourire radieux retomba aussitôt, ses yeux s'écarquillèrent de stupéfaction alors que son visage se trouvait à quelques centimètres de celui de Drago Malefoy, tout aussi immobilisé et surprit qu'elle.
Le bruit environnant ne devint alors qu'un son à peine audible, les lumières aveuglantes n'étaient plus que scintillements, tout semblait sourd et lointain. Seuls les deux cœurs tambourinant contre leur poitrine résonnaient à leurs oreilles. Les yeux bleu azur étaient plongés dans les yeux marron chocolat avec une telle intensité, que mêmes lorsque leurs bouches se frôlèrent, ils ne se quittèrent pas de vue, complètement hypnotisés par le désir que chacun dégageait. Tout semblait aller si lentement, plus rien ne comptait désormais, la foule paraissait immobile et chacun pouvait sentir le souffle de l'autre au fur et à mesure que la distance les séparant se rapprochait.
Alors que le contact entre leurs lèvres allait se faire, Drago fut violement tiré en arrière par une dizaine de filles n'ayant pas encore eut le droit à « l'opportunité de la soirée », en d'autres termes, pouvoir toucher Malefoy sans que celui-ci ne puisse refuser. Tout s'effondra autour du Serpentard et de la Gryffondor, comme si le lien venait de se briser brutalement, ils entendirent à nouveau le brouhaha incessant autour d'eux, revenant à la réalité. Sans lâcher Hermione des yeux, Drago se fit emmener par les harpies, tandis que la jeune femme restait plantée au milieu de la piste, encore sous le choc de ce qu'elle venait de vivre...


***

Ginny, qui avait observé la scène, interrogea Hermione du regard. Cette dernière se dit qu'il était temps de tout lui avouer, c'était la seule à ignorer tout de cette histoire alors qu'elle était sa meilleure amie.
Elle emmena la rouquine à l'abri des oreilles indiscrètes, tandis que Mc Gonagall, après s'être péniblement dégagée de l'étreinte de Hagrid, annonçait la fin de la soirée, priant les élèves de rejoindre leur salle commune.
- Hermione j'ai rêvé ou toi et Malefoy avaient failli vous embrasser ? Je sais que c'est la nouvelle année et que je t'ai dit de te lâcher mais quand même...Malefoy ! Bon je l'avoue, c'est l'homme le plus craquant que je j'ai jamais vu et...
- Ecoute Gin', l'interrompit-elle, il faut que je te parle de quelque chose.
- Je n'aime pas du tout cet air grave...
Hermione se lança alors dans le long récit de ces dernières semaines, mais cette fois en mentionnant même les passages où elle et Drago agissaient de façon suspecte. Comme elle l'avait deviné, Ginny réagit positivement :
- Hermione est-ce que tu te rends compte que tu as réussi à rendre Drago Malefoy amoureux !
- Oui mais faut voir quelle fille j'ai choisi aussi, Lisa était vraiment...
- Je ne parle pas de Lisa idiote ! l'interrompit-elle. Je parle de toi !
- Ginny est-ce que tu as écouté ne serait-ce qu'un mot de mon histoire ? C'est moi qui suis tombé amoureuse de lui !
- Tu ne sais pas grand chose pour une miss je-sais-tout, plaisanta-t-elle. Si Malefoy a agit exactement comme tu me l'a décrit, c'est clair qu'il t'aime !
Ce que disait son amie aurait pu lui redonner espoir, mais Hermione gardait cette voix dans sa tête qui lui disait qu'un Malefoy ne tomberait jamais, au grand jamais, amoureux d'une fille de moldus comme elle. Et même si c'était le cas, il ne pourrait se l'avouer, pour cause de fierté et d'affaires de famille. L'image de Drago annonçant à Lucius Malefoy qu'il aimait une Sang-de-Bourbe lui apparut soudainement et tous les espoirs de la jeune femme s'envolèrent définitivement.
Hermione se contenta de sourire à son amie, ne se sentant pas le courage de débattre avec elle.
- Quand même, murmura Ginny les yeux dans le vide, c'était bizarre tout à l'heure.
- De quoi tu parles ?
- Quand Malefoy et toi étiez face à face, quand vous avez failli vous embrasser. On aurait dit que vous étiez...ailleurs.
Hermione sourit, fixant le vide à son tour, avant de déclarer :
- Crois-moi ou pas Gin', mais on était vraiment ailleurs. Je ne voyais plus rien à part lui, n'entendait plus rien à part sa respiration. Comme si...comme si nous étions seuls au monde...
Ginny éclata de rire :
- Parfois Hermione tu dis de ces trucs insensés !
- Je me comprends laisse tomber, répliqua-t-elle vexée.

***

Drago s'apprêtait à rejoindre les élèves de sa maison dans un coin de la Grande Salle, tous attendant sa permission pour aller terminer la fête dans la Salle Commune réservée au Préfets, lorsqu'une main lui saisit l'épaule. C'était Blaise, et il avait l'air plutôt énervé :
- Tu peux m'expliquer ? dit-il les sourcils froncés.
- T'expliquer quoi ? dit-il froidement en se dégageant de sa main.
- Ce qui s'est passé tout à l'heure ma foi ! Avec Granger ! Peut-être que les autres n'ont rien remarqué mais moi je ne suis pas dupe !
- Mais enfin de quoi est-ce que tu parles !
- Arrête de jouer à ça avec moi Drago, tu vois très bien ce que je veux dire.
Drago le traîna à l'écart avant de lui lancer d'un ton menaçant :
- Si tu répètes ce que tu as vu à qui que ce soit...
- Tu sais très bien que je ne le ferais jamais, raconte.
- Il n'y a rien à expliquer, dit alors Drago en se passant nerveusement la main dans les cheveux. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, j'étais harcelé par un groupe de folles quand l'une d'elle s'est jetée sur moi. Cette imbécile m'a fait perdre l'équilibre et je suis rentré dans quelqu'un. Je me suis retourné et Granger m'a attrapé le tee-shirt, prête à m'embrasser ! Mais quand elle a vu que c'était moi elle s'est figée sur place...Et là...
Drago se tut, perdu dans ses pensées. Mais Blaise l'encouragea vivement à poursuivre.
- C'est assez dur à croire, mais j'ai vu le désir dans ses yeux, je te jure qu'elle voulait m'embrasser...
- - Granger vouloir t'embrasser ? Te vexe pas mais je pense que tu as trop bu. Et puis de ce que j'ai vu, si tu n'avais pas été tiré par cette fille, tu l'aurais embrassé aussi !
- Ne m'en parle pas ! Demain je demande cette fille en mariage pour m'avoir évité la honte d'embrasser Granger devant tout le monde !
Ils éclatèrent de rire, mais le rire du jeune blond sonnait faux.
- N'empêche, reprit Drago, crois-moi ou pas, mais quand je me suis retrouvé face à elle, vous aviez tous disparu. Je n'entendais plus rien, je ne voyais qu'elle...On était seul au monde.
Un silence s'installa pendant lequel Drago semblait ailleurs, se remémorant ce qui s'était passé. Blaise quant à lui, contemplait Malefoy d'un air compatissant, comme lorsqu'on regarde un fou se faire emmener à l'asile.
- Toi t'arrête de boire pour ce soir, dit-il finalement en donnant une tape amicale dans le dos de son préfet.
- Tu ne comprends jamais rien Blaise, laisse tomber...répliqua Drago, vexé.
Tout deux se dirigèrent vers la sortie, suivis par un grand nombre de Serpentards, tous prêt à poursuivre la soirée...

 

Chapitre 15 : Bienvenue chez les Serpents...

Ginny entraîna non sans mal Hermione à l'intérieur de la salle commune des Griffondors. Ces derniers criaient et chantaient, faisant la fête d'une façon très joviale et chaleureuse. Les coupes de champagnes passaient de mains en mains, les garçons invitaient les filles à danser, certains riaient aux larmes avec un verre à la main, menaçant de s'effondrer d'un instant à l'autre.
- Aller avance ! cria Ginny à Hermione pour couvrir le bruit ambiant.
Mais Hermione fit non de la tête :
- Je ne suis pas trop d'humeur là !
- Quoi ! hurla Ginny en approchant son oreille.
- J'ai dit que j'étais fatiguée ! s'écria Hermione à son tour.
Ginny eut beau insister, la jeune femme lui souhaita bonne nuit avant de refermer le portrait sur ceux de sa maison, avec un pincement au cœur. Elle serait volontiers restée parmi eux si elle ne redoutait pas à chaque instant de croiser Harry.
Hermione marchait seule le long des couloirs sombres, silencieux...Tout le monde devait être en train de faire la fête, même les professeurs...
Elle se résigna finalement à aller dormir, probablement la meilleure solution pour s'évader de cette solitude permanente. Elle savait très bien qu'elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, que le fait qu'elle soit seule était parce qu'elle avait eu la stupide idée de lancer un défi à Drago, elle aurait du savoir qu'on ne sortait pas sans séquelles d'un jeu avec Malefoy...
Hermione, alors qu'elle allait entrer dans la Salle Commune des Préfets, entendit du bruit venant de l'intérieur.
- Et merde ! jura-t-elle. J'avais complètement oublié qu'il faisait une soirée celui-là ! Bon pas de panique Hermione, se dit-elle en inspirant profondément. Tu vas entrer et voir plein de Serpentards qui vont te regarder de haut en bas, mais garde la tête haute ma fille. 
La jeune femme avait espoir de passer inaperçue avec la musique et la foule d'élèves qui danseraient sans lui prêter attention. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'elle n'échapperait à aucun regard...
En entrant, Hermione fut d'abord attaquée par la fumée blanchâtre envahissant la pièce qui lui piqua la gorge et les yeux. Ce n'était pas du tout, mais alors pas du tout comme elle s'y attendait, bien qu'après mûre réflexion, elle aurait du s'en douter...La Salle Commune, d'habitude si éclairée, était plongée dans une obscurité froide et inquiétante, ayant le feu de cheminée et la pleine lune pour seule source de lumière. La musique était lente et envoûtante, créant une ambiance lugubre et sinistre. La majorité des Serpentards étaient affalés dans de gros fauteuils noirs, comme elle avait vu si souvent Drago s'installer, avec une ou deux filles sur les genoux. D'autres, accoudés au bar qui avait été aménagé, luttaient pour garder les yeux ouverts, et puis d'autres encore, en train de danser avec une fille ; mais cela ressemblait plus à une fusion corporelle debout. En effet, le Serpentard caressait et touchait la fille où bon lui semblait, sans que celle-ci ne s'y oppose, tous deux tournant très lentement sur eux-mêmes, au rythme de la musique.

Hermione venait de poser le pied en Enfer, l'enfer des Serpents...


On lui avait déjà parlé des fêtes glauques que les verts et argents aimaient organiser dans les cachots, mais jamais elle ne se l'était imaginé tel que cet horrible tableau dont les personnages étaient blancs et laids, tous tenant une cigarette ou un verre entre les doigts. Hermione aurait voulu faire demi-tour, mais tous les yeux rivés en sa direction, la détaillant de haut en bas d'un air mauvais, la paralysèrent de terreur.
- Attention t'es en train de prendre racine Granger.
Hermione sursauta. Drago venait d'arriver à ses côtés, affichant un air amusé devant la raideur de la jeune femme.
Comme elle ne semblait pas décidée à bouger, Drago ordonna aux autres d'arrêter de la fixer, et Hermione se sentit légèrement mieux lorsque plus personne ne fit attention à elle.
- Tu veux un verre ? proposa Drago en fermant le portait derrière elle.
- Non je vais aller me coucher, dit-elle d'une voix tremblante, jetant des coups d'œil furtifs vers les quelques danseurs.
- C'est moi ou tu as peur ? demanda-t-il avec son habituel sourire en coin.
- Je n'ai pas peur ! rétorqua-t-elle plus fermement, bien que le ton de sa voix trahissait ses paroles. 
Drago saisit par le bras un grand homme brun, peut-être deux ou trois têtes de plus que lui, et lui ordonna d'aller lui chercher deux verres de whisky pur feu. Le jeune homme s'exécuta. 
- J'ai dit non, répéta Hermione.
- Dans ma partie du contrat, je devais t'apprendre à t'amuser, lui rappela-t-il en souriant.
- Je ne vois pas en quoi le fait de boire est amusant ! En plus cette histoire de pacte est finie depuis longtemps, j'ai gagné le pari à partir du moment où tu as retiré le cœur du Bulborbus, répliqua Hermione sèchement.
- Malheureusement pour toi Granger, Lisa et moi ça n'a pas marché, tu as perdu le défi et c'est donc à mon tour d'essayer. Et puis tu n'as rien à perdre, je ne peux pas te transformer en une seule soirée...
Hermione hésita, se tordant nerveusement les mains.
- Juste un verre, insista Drago, sachant très bien que c'était gagné d'avance.
La Gryffondor souffla d'agacement, et prit le verre que lui tendit le jeune homme, après qu'il ait envoyé le garçon brun balader.
- Tes amis ne vont pas te renier si tu bois un verre avec une Sang-de-Bourbe ? demanda Hermione d'un ton ironique.
- T'occupes pas d'eux, ils savent ce qui les attend s'ils te touchent, répondit-il tout naturellement.
Cette dernière phrase rassura Hermione lorsqu'elle passa à côté de trois Serpentardes qui lui lancèrent un regard meurtrier. L'une d'elles était assise dans un fauteuil et sa mine se réjouie lorsque Drago s'approcha d'elle sensuellement, posant ses lèvres avec délicatesse contre sa joue et lui murmura à l'oreille :
- Vire de là.
La jeune femme ne réagit pas tout de suite, encore sous le choc de ce qu'il venait de lui dire. Lorsqu'elle sembla enfin réaliser, elle fit un énorme effort pour contenir la haine qu'elle éprouvait à l'égard de l'intrus gryffondorienne, avant de se lever et de partir sous l'œil amusé de Malefoy.
- Heu...merci, dit alors Hermione en avançant de quelques pas pour s'asseoir dans le fauteuil à présent vide.
Mais vide, il ne le resta pas longtemps. Drago devança Hermione et s'affala sur le fauteuil avec la grâce d'un phacochère.
- Je vois, souffla-t-elle en se résignant à rester debout.
- Tu ne crois quand même pas que je libérais une place pour toi Granger ? lui dit-il en allumant une cigarette. C'est comme ça ici, tu veux t'asseoir, tu dégages la personne qui te gêne.
- Ça va peut-être t'étonner mais je ne fonctionne pas comme ça...répliqua-t-elle froidement. Je trouve que vos manières à tous sont détestables et irrespectueuses. Oh oui vas-y rigole Malefoy, fiche-toi de moi ! Mais je suis sûr que tu pourrais trouver une place sans agir comme un homme préhistorique !
- Ah oui vraiment ? demanda Drago qui trouvait que la situation était de plus en plus distrayante. Et comment ?
- La politesse par exemple ! 
A présent, tout le monde écoutait la conversation, car quand Malefoy rigolait, il fallait rire aussi.
- Voyez-vous ça ! La politesse ! Granger, nous sommes des Serpentards, on s'en fou d'être poli, tu piges ?
Sans un mot, Hermione se dirigea vers un gros lourdaud qui fumait paisiblement, avachit dans son fauteuil.
- Bonsoir, dit-elle en lui offrant son plus beau sourire. Je suis un peu fatiguée, tu pourrais me laisser ta place ?
Le Serpentard la fixa longuement de ses petits yeux plissés, comme s'il essayait de déceler le piège. Puis il éclata de rire, d'un rire gras et bruyant. Il fut bientôt rejoint par toute la Salle Commune.
- Non mais pour qui elle se prend celle-là ! pouffa-t-il. Tu penses sérieusement que je vais laisser ma place à une petite Sang-de-Bourbe comme toi ?
Les rires éclatèrent de nouveau.
Hermione avait tressaillit quand il avait prononcé l'insulte qu'elle haïssait tant. Le Serpentard dû le remarquer car il rajouta :
- Quoi, c'est « Sang-de-Bourbe » qui ne te plaît pas ? Je peux changer si tu veux, fille de sang impur ? 
- Ça suffit comme ça Sid, dit alors Drago d'un ton calme mais d'où perçait l'agacement.
- Relax Drac' ! Je m'amuse un peu ! Parce qu'elle n'a pas l'air de se rendre compte de la crasse moldue qu'elle laisse derrière elle dans ce monde !
- Sid ! siffla Drago qui s'était levé de son fauteuil.
Mais Hermione, qui se retenait jusqu'à présent, se pencha sur lui, enfonça violement l'un de ses genoux dans les parties intimes du garçon, avant de lui tirer la tête en arrière en saisissant les cheveux. Ce dernier poussa un cri de douleur, qui s'intensifia lorsque la lionne appuya encore un peu plus son genou.
- Je vais répéter gentiment une dernière fois, articula-t-elle, pourrais-tu me laisser ta place ?
- Crève fille de pute ! cracha-t-il.
Hermione sourit :
- T'es un dur toi...Tu ne veux pas perdre la face devant tous tes petits copains c'est ça ? Mais faut apprendre à perdre mon gars...
Hermione saisit alors la cigarette que le Serpentard avait réussi à garder malgré la douleur. La jeune femme l'approcha lentement au dessus de l'œil de la victime. La cendre était prête à tomber à n'importe quel moment. Il paniqua :
- Qu'est-ce que tu fais !
- Ecoute-moi bien gros lard, si tu ne me laisses pas ta place je tire une bouffée de cette cigarette, c'est clair ?
Tout le monde avait retenu son souffle, impressionné par le comportement de la Gryffondor, et sachant très bien qu'à la prochaine bouffée, la cendre de la cigarette serait d'avantage grande, bien trop pour ne pas tomber en tout cas...
- A...a...arrête ça ! bégayait le garçon, les yeux exorbités par la peur, fixant la cendre rougeoyante qui menaçait dangereusement de tomber. C'est bon t'as gagné ! Prend mon fauteuil d'accord ? Mais enlève cette putain de clope de mon œil !
Hermione sourit, victorieuse, puis se dégagea rapidement. Sid se leva péniblement, avant de s'écrouler à terre, les deux mains en dessous de la ceinture, le visage crispé par la douleur.
La jeune femme prit place dans le fauteuil, puis leva un sourcil vers Drago, tous les Serpentards attendant sa réaction. Ce dernier jetait des regards alternatifs entre Hermione et Sid, puis éclata finalement de rire, suivis de tous les autres.
- Mesdemoiselles et Messieurs, dit-il alors, je vous présente une tout nouvelle recrue.
Il s'avança vers Hermione, puis lui tendit la main :
- Bienvenue chez les Serpentards Granger.
Celle-ci lui serra la main avec un radieux sourire, contente de ne plus se sentir étrangère parmi les reptiles... 

***

- Aller Granger ! Te fais pas prier !
Hermione, assise au centre de la pièce, fixait son verre de whisky pur feu depuis plus d'une minute maintenant. Les Serpentards l'encourageait à ne boire ne serait-ce qu'une gorgée, mais elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer la tête que feraient ses parents s'ils la voyait boire de l'alcool. Drago la regardait avec insistance, il lui fit un signe de tête pour la rassurer que tout irait bien. Hermione pria pour que sa mère lui pardonne, puis, après avoir reniflé le contenu avec un air de dégoût, trempa les lèvres dans le liquide. Avant même qu'elle n'ait avalé, le whisky lui brûlait déjà le palais, et c'est en fermant les yeux qu'elle bu la première gorgée.
Silencieux, tous attendaient impatiemment sa réaction avec de grands sourires connaisseurs. Hermione ouvrit alors la bouche en grand et y agita devant ses deux mains en éventail, pour envoyer de l'air frais dans cette gorge si brûlante.
- Ça pique ! lâcha-t-elle dans un souffle, la voix légèrement cassée.
Tous les Serpentards explosèrent de rire devant les gesticulations d'Hermione.
- De l'eau ! Il me faut de l'eau ! dit-elle à l'adresse d'un jeune homme.
- De l'eau ? Qu'est-ce que c'est ?
Et il éclata de rire à nouveau.
- Tu dois finir ton verre Granger.
Hermione se retourna vers Malefoy, hochant frénétiquement la tête :
- Pas question, trancha-t-elle.
- Ce sont les règles du jeu. Si tu veux faire parti des nôtres, tu dois tout boire c'est comme ça.
- Attend une minute, je n'ai jamais eu l'intention de devenir Serpentard !
- Tu m'as serré la main pourtant tout à l'heure, répondit-il en se regardant innocemment les ongles.
- Je...oui mais...enfin c'était pour de faux ! Je veux dire...je ne serai jamais Serpentard ! Jamais !
- Dommage...Fais-moi plaisir, et deviens le juste pour la soirée.
Il prit le verre qu'elle avait dans les mains, rajouta un peu d'alcool, et lui tendit après s'être également servi :
- Cul sec, dit-il.
Hermione ouvrit deux gros yeux, et porta son verre au niveau de l'œil, pour voir ce qu'elle allait subir. Drago lui fit un clin d'œil, et porta le verre à ses lèvres, la tête en arrière. Hermione le vit enchaîner les gorgées sans respirer, et en moins de cinq secondes, il avait reposé le verre sur le bar, vide.
L'attention générale se reporta à nouveau sur elle. Se donnant un élan de courage, Hermione vida son verre d'une seule traite sous les cris surexcités des verts et argents.
La gorge en feu mais le sourire aux lèvres, elle montra bien haut le verre vide, faisant redoubler les exclamations.
Hermione eut soudain un vertige et du se retenir au dossier du fauteuil, et alors qu'elle s'attendait à être soutenue par quelqu'un qui voudrait l'aider, ils rigolèrent de plus belle. Sans vraiment savoir pourquoi, elle ria avec eux.


***

La nouvelle recrue avait apporté beaucoup de sa joie gryffonrienne, il ne régnait plus cette ambiance froide et silencieuse, mais une atmosphère détendue où tout le monde riait sans arrêt. Hermione était devenue le centre d'intérêt de tous, ils étaient fasciné par l'innocence et la pureté de la jeune femme :
- Tu n'as jamais fumé rien qu'une seule cigarette ? s'étonna une fille assise sur les genoux de Drago.
- Puisque je vous dis que non ! répéta-t-elle. Et je ne veux pas ! C'est extrêmement mauvais pour la santé vous savez ? Vos poumons doivent être noirs à l'heure qu'il est.
En effet, chacun s'enfilait un paquet de cigarettes par heure au moins, et la pièce commençait sérieusement à devenir irrespirable.
On lui tendit une cigarette allumée pour la dixième fois, mais elle continua de refuser.
- Les Gryffondors sont décidément des petites natures ! se moqua Blaise.
- Je suis une Serpentard ce soir ! rectifia Hermione en sentant l'alcool lui tourner la tête.
- Eh bien prouve-le...
La jeune femme hésita à nouveau.
- Laisse tomber, dit alors Drago, elle ne le fera pas, c'est une sainte après tout, hein miss je-sais-tout ?
Vexée, Hermione fronça les sourcils, à présent déterminée à leur montrer qu'elle n'était pas cette fille coincée qu'ils imaginaient. Drago avait encore gagné, il la connaissait sur le bout des doigts...
Elle prit la cigarette qu'elle cala maladroitement entre son index et son majeur, puis avança les lèvres, qu'elle colla à peine au filtre. Elle aspira doucement, mais la fumée pénétra à l'intérieur avec une vitesse déroutante qui la fit tousser violemment. Comme elle s'y attendait, ils se moquèrent encore, mais avec une gentillesse étonnante, pas la méchanceté qu'elle avait l'habitude de rencontrer dans les couloirs entre deux cours. Un Serpentard s'avança vers Hermione et lui montra comment faire. Après plusieurs essais catastrophiques qui la firent longuement toussoter, elle réussi enfin à avaler la fumée pour la ressortir quelques secondes plus tard en un long filet blanchâtre.
La soirée continua ainsi, Hermione découvrant avec plaisir que les Serpentards étaient peut-être arrogants avec les autres, mais d'un humour et d'une bonne humeur incroyable entre eux.
Drago quant à lui, ne cessait d'observer la jeune femme. Elle avait animé la soirée comme elle seule pouvait le faire, ayant même réussi à placer un cours sur l'alcool à trois Serpentards ébahis que cette drogue pouvait faire tant de dégâts. Peut-être n'avait-elle pas remarqué qu'elle-même tenait un verre à la main lors de son discours...
- Ne les transforme pas en Gryffondors ! lui avait-il lancé.
Pour toute réponse, Hermione lui avait adressé un magnifique sourire, découvrant ses dents blanches parfaitement alignées grâce aux bons soins de ses parents.
Drago se sentit fondre dans son fauteuil de cuivre, il la trouvait particulièrement belle ce soir, riant avec les siens, elles les avaient envoûté aussi on dirait...
Il se leva pour se changer les idées, l'alcool lui faisait vraiment penser des choses complètement improbables, bien qu'il n'ait bu que deux verres depuis le début de la soirée. Drago se dirigea vers une fenêtre restée ouverte, s'y accouda et alluma une cigarette. La fumée pénétra dans ses poumons et lui donna un sentiment de bien-être. Il entrouvrit à peine la bouche et la fumée blanche sortit pour s'évader dans la nuit froide sous forme de nuage qui se dissipe lentement, tout comme l'esprit du Serpentard.
Mais quelque chose ensevelit sous la neige attira son attention. En plissant un peu les yeux sa vision devint plus nette et il reconnut la plante chinoise, devenue pierre. On aurait dit qu'elle avait été jetée par la fenêtre vu l'état dans lequel elle était. Drago haussa les épaules et se retourna pour apercevoir avec horreur qu'Hermione avait commencé un strip-tease debout sur une table. Les Serpentards tapaient dans leurs mains au rythme de celles de la jeune femme qui soulevaient le bas de sa robe. Alors qu'elle allait dévoiler sa cuisse, Drago s'était imposé un passage et arrivé à sa hauteur, lui ordonna de descendre. Mais celle-ci se baissa vers lui et approcha ses lèvres si près que Drago se crispa automatiquement, et c'est d'une voix sensuelle qu'elle lui murmura :
- Ce n'est pas toi qui voulais que j'apprenne à m'amuser Malefoy ?
Elle se releva alors et continua de danser sur la table de bois. Drago reprit ses esprits, frustré de s'être fait manipulé si facilement, c'était lui d'habitude qui s'amusait de la réaction des jeunes filles victime de son pouvoir hypnotique. D'un pas décidé, il grimpa sur la table et saisit Hermione par le poignet pour la forcer à descendre. Mais celle-ci se débattit furieusement, encouragée par les Serpentards :
- Mais laisse-là Drac' ! On s'amuse il n'y a rien de mal à ça !
Drago ne les écoutait pas et obligea Hermione à descendre, avant de l'emmener loin des huées mécontentes.
- Mais lâche-moi ! s'énerva Hermione. Pourquoi tu ne me laisses pas faire ce que je veux !
- Tu es ivre Granger.
- Pas du tout ! Je n'ai bu que quelques verres...
- Assez pour te soûler en tout cas, la première fois on est toujours plus sensible à l'alcool.
- Regardez-moi cet expert en la matière qui se la joue ! ricana Hermione. Tu veux que je te dise, j'en ai marre de toi ! Je ne te comprends pas, tu donnes l'impression d'être indifférent à ma présence mais dès que je suis heureuse tu es toujours là pour me faire redescendre sur terre ! Si tu n'étais pas là je sortirais avec Donovan depuis longtemps !
Drago serrait si fort les mâchoires qu'il en avait mal aux dents. Il n'appréciait guère qu'on lui parle sur ce ton, surtout pour lui avouer ce qu'il tentait d'ignorer...
- Je t'empêche de faire la pire connerie de ta vie avec ce type c'est tout ! s'écria-t-il.
- Mais pourquoi ! Pourquoi est-ce que tu fais ça ?
- Parce que je tiens à toi merde !
Drago avait crié. Sous le coup de la colère, ses mots s'étaient évadés de sa bouche, et le silence les avait absorbés. Hermione le regardait fixement, comme pour savourer cet instant qu'elle s'était imaginée tant de fois, mais auquel elle ne croyait plus...jusqu'à ce soir.
Drago lui lança un regard noir ; elle était responsable de son énervement et à cause d'elle tout le monde le dévisageait. 
- Quelqu'un a quelque chose à me dire ? demanda-t-il d'une voix glaciale à tous les siens.
Ces derniers se jetèrent des regards inquiets et poursuivirent la fête comme si rien ne s'était passé.
Quant à lui, il monta dans sa chambre sans un regard pour Hermione.

***

Allongé sur son lit, Drago se repassait la scène en tête encore et encore. Ce n'était pas la première fois qu'il perdait le contrôle de ses émotions, tout était à cause d'elle, comme d'habitude. Il repensa à la fois où il l'avait vu pleurer, ce soir là il s'était montré faible, il l'avait aidé à rentrer au château. Ou encore la fois où il lui avait offert des cadeaux à Noël, la fois où ils avaient dansés près du lac en pleine nuit après une promenade aérienne au-dessus du parc...Tous ces moments si intimes où il s'était sentit si bien, si différent.
Drago se retourna pour enfoncer sa tête dans l'oreiller : tout ça s'était pas passé avec une Gryffondor, et par n'importe laquelle, Granger. Drago se sentit si mal tout à coup, si honteux...
- Si mon père savait, murmura-t-il. Putin s'il savait...
Drago prit une décision : la fréquentation avec sa colocataire devait prendre fin, elle avait fait trop de dégât dans sa vie, dans sa façon de penser, de se conduire. Il repensa à la veille où il avait croisé deux Serpentards en train de martyriser un première année ; en temps normal il se serait joint à eux, mais il les avaient chassé après s'être assuré que la victime allait bien...Qu'est-ce qui lui avait prit ? Il se le demandait encore, mais il reportait la faute sur Hermione, bien qu'elle n'était pas là.
Le jeune homme ferma les yeux, et aussitôt l'image de Granger lui souriant apparut. Drago sentit son cœur s'emballer mais mit ça sur le compte de la colère qu'elle créait chez lui.
Il se leva péniblement, finit sa bière d'une seule gorgée puis sortit. L'ambiance s'était calmée, plus personne ne riait, ils entraient dans ce que Drago appelait la phase comateuse. Il descendit les escaliers et jeta un coup d'œil à l'horloge qui affichait deux heures du matin. Rogue lui avait dit que c'était l'heure maximum, et comme toujours, son professeur de potion lui avait prolongé la soirée d'une heure. Mais Drago était fatigué ce soir, et ils les ferait dégager dans quelques minutes...Ses yeux parcoururent la pièce, Hermione n'était pas là.
- Où est Granger ? demanda-t-il à Blaise.
Celui-ci sortit de sa profonde réflexion concentrée sur sa cigarette, et leva les yeux vers son interpellateur :
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
Drago se tut. C'est vrai pourquoi la cherchait-il ? S'il voulait arrêter tout contact avec elle, il fallait commencer par cesser de penser à elle tout le temps, surtout lorsqu'il ne savait même pas pourquoi il voulait la voir.
- Rien, rien du tout je m'en fou, répondit-il en s'asseyant à son tour.
Il contempla les autres, tous affalés à moitié endormis, le verre encore à la main. Quelques uns jouaient aux cartes et pariaient soit des gallions soit leur petite copine. Drago repensa à Lisa et sourit. Il n'y avait vraiment qu'Hermione pour lui faire faire des trucs aussi ridicules, avoir une petite copine ! En y réfléchissant, ce qu'il avait vécu avec Lisa n'était pas aussi extraordinaire qu'il le prétendait, quelque chose au fond de lui criait qu'il faisait ça pour ne pas décevoir les efforts de la Gryffondor, mais Drago n'écoutait pas et préférait penser à autre chose.
- Au fait si tu vois Sid dis-lui qu'il me doit dix gallions, annonça Blaise.
- Sid ? répéta-t-il étonné. Plus radin que lui tu meurs, il n'y a qu'un pari pour lui soutirer de l'argent.
- Justement. On a parié qu'il coucherait avec une meuf ce soir.
Drago explosa de rire avec le peu de force qu'il lui restait.
- Sid est incapable de mettre une femme dans son lit ! T'as vu sa gueule ?
- Ouais, dit Blaise avec un sourire. N'empêche qu'il a parié.
- Il est vraiment trop con.
Blaise allait sortir une plaisanterie mais Drago s'enfonça un peu plus dans son fauteuil, marquant la fin de la rigolade. Plusieurs minutes passèrent, Drago sentait ses paupières devenir lourdes.
C'est alors que l'image d'Hermione lui revint une nouvelle fois en tête. Son cœur cessa de battre, ses yeux s'ouvrirent d'un seul coup, ses ongles s'enfoncèrent profondément dans le cuir du fauteuil, et c'est dans un souffle qu'il prononça :
- Hermione !
- Qu'est-ce que tu lui veux encore ? s'impatienta Blaise.
Mais Drago le saisit par le col et l'approcha de son visage :
- Où est Sid ! cria-t-il.
- Je...j'en sais rien ! Lâche-moi tu m'étrangles !
- OÙ EST SID ! hurla Drago aux Serpentards qui sursautèrent.
Il n'attendit même pas leur réponse et se précipita à l'étage, ouvrant la porte à la volée de la chambre rouge et or :
- SID ! hurlait-il tel un fou.
Il ouvrit alors la porte de la salle de bain et y découvrit ce qu'il redoutait : Hermione, à moitié nue, inconsciente, était plaquée contre le mur par le corps volumineux du Serpentard dont le pantalon était baissé. Il n'eut même pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait que Drago l'avait tiré vers l'arrière avant de le projeter contre le miroir qui se brisa en mille morceaux. Sid s'écroula par terre et tenta de se relever mais Drago se jeta sur lui et le rua de coups de poings de plus en plus violents :
- EN-FOI-RE ! hurlait-il en frappant de toutes ses forces à chaque syllabe. 
Les Serpentards arrivèrent en courant et essayèrent de dégager Drago du corps inerte de Sid, mais il était très difficile de s'approcher sans prendre de coups. Et il continuait de frapper, encore et encore, le visage déformé et ensanglanté du garçon n'atténuait pas sa rage, il fallait qu'il cogne, chaque fois plus fort.
- Drago arrête tu vas le tuer ! hurlait Blaise.
A bout de souffle, il finit par obéir et se laissa entraîner par son ami, abandonnant Sid dans la marre de son propre sang...
Drago reprit ses esprits et chercha Hermione des yeux. Plusieurs filles s'occupaient d'elle, la recouvrant d'une couverture.
- Dehors ! ordonna vivement Drago en glissant ses bras sous les genoux et le dos de la jeune femme avant de la soulever.
- Mais il faut qu'elle aille à l'infirmerie ! protesta l'une des filles.
- J'ai dit dehors ! cria-t-il.
Tout le monde s'exécuta aussitôt, se bousculant pour sortir le corps de Sid de la salle de bain. Une fois seul, Drago alla dans sa chambre et déposa délicatement Hermione sur le lit vert émeraude. Celle-ci bougea lentement, puis finit par ouvrir les yeux. Sans un mot, Drago la regarda plisser les yeux pour se souvenir de ce qu'il s'était passé, puis les ouvrir en grand, lorsqu'elle se rappela.
- Il m'a forcé à boire, murmura-t-elle. Je me rafraîchissais quand il est entré. Il m'a forcé à boire. Mais je ne voulais pas, moi je ne voulais pas...
Des larmes s'échappèrent le long de ses joues. Drago ne bougea pas. Quelque chose d'autre lui occupait l'esprit :
- Dis-moi qu'il ne t'a rien fait, dit-il d'une voix froide et sans compassion.
Hermione leva ses yeux humides vers lui, muette.
- Dis-moi qu'il ne t'a rien fait ! répéta-t-il, la couleur grise de ses yeux n'arrivant pas à s'atténuer.
- Je ne crois pas, répondit-elle tout bas. Non, je me suis débattue, et je t'ai entendu crier son nom avant de sombrer. Je savais que tu viendrais...
Drago sembla se radoucir, ses yeux prirent une teinte de plus en plus bleue. Il s'apprêtait à sortir de sa chambre mais Hermione l'interpella :
- Ne pars pas ! Ne me laisse pas seule, s'il te plaît...
Drago hésita longuement, puis finit par s'asseoir sur le lit sans la quitter des yeux. Hermione l'enlaça avant qu'il ne réalise :
- Merci, murmura-t-elle.
Il essaya doucement de se dégager, toujours aussi crispé à chaque contact qu'il avait avec elle, mais Hermione resserra un peu plus son étreinte. Puis, dans un état de semi conscience, elle approcha lentement son visage, laissant sortir son désir qui croupissait en elle depuis trop longtemps.
Le jeune homme restait distant et froid, la chaleur de la Gryffondor semblait le paralyser, et il ne broncha pas lorsqu'elle posa ses lèvres sur les siennes. Drago ferma les yeux à son effleurement, puis finit par répondre au baiser, tendrement au début, avant de se faire plus passionné. Il retrouva la même sensation que quelques heures plus tôt, dans la Grande Salle, le désir s'emparait de lui, il goûtait aux lèvres les plus délicieuses qu'il n'ait jamais connues. Il allongea la jeune femme toujours en l'embrassant, il ne voulait en aucun cas briser le lien qui les unissait. Comment avait-il pu vivre jusqu'ici sans connaître ce désir ardent qu'aucune femme ne lui avait encore jamais procuré ? Il était si impatient de découvrir chaque parcelle de la peau de la jeune femme, pourtant ses gestes restaient lents et doux. Hermione quant à elle, était dépassée par un flot d'émotions intenses, frémissant sous les caresses de son partenaire qui avait glissé l'une de ses mains dans son dos et l'autre sur sa cuisse. Bien que sa respiration soit saccadée, Hermione continuait d'échanger ce baiser qui semblait la faire vivre, elle avait l'impression que la mort s'ensuivrait si elle mettait fin à ce contact.
C'est alors que la porte de la chambre s'ouvrit, et sur le pas de la porte, Blaise venait de se figer devant le spectacle.
La réalité retomba, plus dure que la pierre. Drago regarda Hermione, horrifié par ce qu'il était en train de faire. Il se dégagea tellement rapidement du corps de la Gryffondor qu'il manqua de tomber du lit. Il s'essuya rageusement la bouche, essayant de comprendre son comportement, l'air effondré. Suivit de Blaise, il sortit de la chambre en claquant la porte derrière lui, laissant Hermione immobile, elle-même dépassée par les évènements.

***

Assis dans un fauteuil, les deux Serpentards contemplaient le feu de cheminer, silencieux. Blaise attendait patiemment que Drago prenne la parole, mais comme il ne semblait pas décidé à lui expliquer quoi que ce soit, il finit par dire :
- Je venais voir si tu t'étais remis...Par pitié Drago, dis-moi que c'était du faux. Dis-moi que c'était le fruit d'un pari, dis-moi que tu avais trop bu. 
Mais Drago resta muet.
- Ecoute, poursuivit Blaise, je t'ai toujours suivi où que tu ailles, tu sais que tu peux compter sur moi, j'ai toujours respecté tes choix et tes envies, je ne t'ai jamais jugé. Mais là...là vraiment faut que tu m'expliques, parce que je n'arrive plus à comprendre. Putin mec, c'est Granger ! La fille que tu as toujours méprisée ! Celle qui a volé ton succès scolaire, et encore celle, l'unique, qui ne t'a jamais montré le respect qui t'est du !
- Qu'est-ce qui m'arrive Blaise, murmura Drago, accablé. Qu'est-ce qui se serait passé si tu n'étais pas arrivé ? Hein ? Qu'est-ce qu'il se serait passé !
- Calme-toi Drac', dit-il alors, redoutant une colère.
- Que je me calme ? dit-il en levant les yeux vers lui. J'ai failli coucher avec Granger !
- Si ça se trouve, tu ne serais pas allé jusqu'au bout ? risqua Blaise en retournant ses arguments.
- N'essaie pas de me rassurer ! Je ne comprends pas... se plaignit-il en laissant sa tête tomber dans ses mains. Rien que le fait d'imaginer cet ordure de Sid poser ses mains sur elle me rend complètement fou. Elle m'a assuré qu'il n'avait pas eut le temps de la toucher, mais si ça avait été le cas je...
Il s'interrompit, maîtrisant de moins en moins bien son dégoût au fil des images qui lui traversaient la tête. Il ne l'avait pas dit à son ami, mais il sentait qu'il devait protéger Hermione, surtout ce soir, il l'avait impliqué dans cette soirée et se sentait responsable d'elle. La responsabilité...Encore quelque chose qu'il venait de découvrir, et il n'aimait pas, mais alors, pas du tout. 
- Je crois que je suis malade Blaise...dit-il finalement.
- Malade ou...amoureux ?
- Je t'interdis de dire des conneries pareilles ! hurla-t-il en se levant. Je ne serais jamais, jamais, jamais amoureux ! Je ne sais pas aimer tu m'entends ! Les faibles et les moldus sont seuls capable de tomber aussi bas, de devenir dépendant d'un sentiment qui gâche la vie !
Un silence s'installa, chacun revenant sur terre après de telles paroles. Non il était clair qu'un Malefoy ne tomberait pas amoureux, les évènements de la soirée leur avaient embrouillé l'esprit, oui c'était sûrement ça.
- Demain j'ai match de Quidditch, il faut que je dorme, déclara Drago.
- Si t'as besoin de quelque chose...
- Sors.
- D'accord...soupira Blaise, impuissant.
Ce dernier lança un regard inquiet à son ami, puis franchit le portrait. Drago, exténué, ouvrit la porte de sa chambre. Hermione était encore dans le lit, endormie. A ce moment là il aurait voulu la tuer, pour ne plus jamais affronter son regard, pour ne plus jamais être tenté par sa beauté, sa peau douce, son parfum...Mais Drago s'imagina la scène et eut une soudaine bouffée de chaleur, réalisant qu'il était incapable de lui faire du mal. Etait-ce de la faiblesse ? Oui, certainement. Cette femme avait prit une part si importante dans sa vie qu'il ne supporterait le vide qu'elle laisserait derrière elle. « J'ai besoin d'elle parce que je ne me suis jamais sentit aussi vivant, les autres m'ennuient, mais avec elle, je m'amuse » pensa Drago en se rassurant. « Oui c'est comme mon jouet personnel, c'est pour ça que j'en ai besoin ». Libéré d'un poids énorme du fait d'avoir trouvé la source de son attachement, il sortit de la chambre avant de fermer la porte discrètement. Pourtant, un nœud persistait dans son estomac, mais comme toujours, il l'ignora. 
Quelques minutes plus tard, il s'endormait sur le canapé de la Salle Commune...


Chapitre 16 : le Voile est Levé.


Elle n'avait pas encore ouvert les yeux qu'un violent mal de tête tambourinait déjà son crâne. La douleur empira lorsqu'elle s'assit en tailleur sur le lit et, après plusieurs minutes insupportables, Hermione réussit à faire abstraction des vertiges et du mal de cœur puis fronça les sourcils. Pourquoi n'était-elle pas dans une chambre rouge et or ? Son regard se posa un bref instant sur une bière renversée au sol, et c'est alors qu'elle se vit dans la salle commune en train de boire son quatrième verre de whisky pur feu, elle se vit ensuite fumer cigarettes sur cigarettes, elle se vit debout sur une table en train de danser, elle se vit dans la salle de bain avec un Serpentard...
Hermione respirait bruyamment au fur et à mesure que les souvenirs de la veille lui revenaient, mais lorsque le visage de Sid lui apparût elle ressentit une soudaine envie de vomir. Tout était flou et il lui manquait beaucoup de détails mais le principal était là, surgissant dans son esprit sous forme de flashs. Alors que les souvenirs commençaient à se calmer peu à peu, ses yeux dérivèrent sur l'oreiller...La main sous sa nuque, il l'allongeait délicatement tout en savourant le goût de ses lèvres avec une infime tendresse, l'autre main glissait dans le creux de son dos lui donnant des frissons incontrôlables...Le violent coup qu'Hermione se prit dans la tête fit disparaître les dernières visions. En effet, toutes ses forces l'avaient abandonnées lorsque le souvenir de Malefoy l'embrassant lui apparut, ses jambes avaient fléchi et la jeune femme s'était écroulée par terre, la tête tapant contre le coin du bureau. Les yeux exorbités d'angoisse, Hermione saisit l'oreiller et y enfouit son visage avant de pousser un cri aigu étouffé, puis un autre. A bout de souffle, elle tenta de se calmer, mais les images du corps de Drago allongé sur le sien revinrent très vite et Hermione cria à nouveau dans l'oreiller. Plus jamais elle ne pourrait le regarder en face ! Mais qu'est-ce qui lui avait prit ? L'alcool y était pour quelque chose bien sûr, mais elle se souvint du désir ressentit, de cet élan de folie, de ce contact...Hermione avait tant rêvé de l'embrasser et maintenant que c'était fait elle donnerait sa vie pour effacer les dernières heures. Elle se demandait ce que pouvait bien ressentir Drago en cet instant, avait-il déjà tout oublié ? Après tout pour lui elle n'était qu'une conquête parmi les autres. Mais Drago n'avait jamais voulu d'elle, il l'avait toujours rejeté, même si leur rapport avait évolué, son dégoût vis-à-vis des Sang-de-Bourbe restait le même. Ses pensées se confirmèrent quand elle se rappela de l'expression horrifiée du jeune homme lorsqu'il s'était aperçut de ce qu'il était en train de faire. On aurait dit que la terre s'était arrêtée de tourner, la haine et l'incompréhension avaient déformé son visage.
Son cœur se serra d'avantage. Il ne lui pardonnerait jamais d'avoir osé l'embrasser, le connaissant il devait se sentir honteux, et quand Drago se sentait honteux, elle le savait pour l'avoir vu aux trois balais avec Donovan, il se mettait dans une colère noire.
Hermione pleura à chaudes larmes, son espoir de changer Malefoy tombait à l'eau, elle avait tout gâché hier, et il ne lui parlerait probablement plus, son habituelle fierté reprenant le dessus.

Quelques minutes plus tard, la jeune femme avait fait son choix : à l'avenir elle ne pourrait plus supporter la présence de Drago, la soirée d'hier créerait une affreuse gêne, il lui parlerait sûrement avec arrogance pour masquer son trouble et cette cohabitation était vouée à l'échec. Ce serait donc elle qui quitterait ses appartements, c'était décidé, Hermione Granger abandonnait son poste de Préfete en Chef...
- Pas avant de lui avoir tout expliquer, murmura-t-elle. Je ne supporte plus de garder tout ça pour moi, il faut que je lui dise...
Hermione prit une profonde inspiration, il lui fallait même du courage pour le dire à voix haute alors qu'elle se trouvait seule.
- Il faut que je lui dise...ce que je ressens pour lui.
Elle se leva d'un bond, s'assit au bureau du Serpentard et saisit une plume et un parchemin. Elle n'aurait pas la force de le lui dire en face, à moins qu'elle ne boive quelques verres. Mais l'alcool était définitivement rayé de sa vie, elle aurait du écouter ses parents, cette saleté n'était bonne qu'à pourrir la vie, elle en avait la preuve désormais.
« Drago,
Il est inutile de chercher à comprendre pourquoi notre relation a évolué d'une façon dont jamais, ni toi, ni moi, n'aurions soupçonné. Il s'est passé ce qui s'est passé et on ne peut revenir en arrière. Ce pacte n'était qu'un jeu au départ, mais il devenu beaucoup plus pour moi depuis quelques temps, il est devenu une bonne raison de pouvoir être avec toi...Oui, je suis tombée amoureuse de toi. Je ne sais pas si après cette dernière phrase tu auras le courage de lire la suite mais je tiens quand même à te dire ce que j'ai sur le cœur. Au début je voulais réellement te changer, te trouver une petite copine, et j'ai réussis. Puis, à force de te fréquenter, j'ai appris à te connaître, et j'ai découvert que tu n'es pas celui que tu prétends être Drago, mais ça tu ne le reconnaîtras jamais, et c'est pour cela que je ne veux plus me battre à t'ouvrir les yeux. Tu es fort, tu as réussi, sans le vouloir, à séduire la femme qui te détestait le plus au monde, je dois avouer que je me suis laissée prendre comme toutes les autres. Pourtant, je ne suis pas comme elles, moi je ne me contente pas d'une seule nuit, ou d'un seul regard de ta part pour clamer haut et fort que Drago Malefoy a fait attention à moi. Car détrompe-toi, cette partie de toi je la hais, je déteste ta méchanceté et ta prétention, ce que j'aime c'est le Drago que j'ai découvert un soir, alors que je m'étais blessée à la main. Celui qui a dansé avec moi une nuit de pleine lune, celui qui s'est excusé pour tout le mal qu'il m'avait fait. Voilà, j'aurais encore beaucoup à te dire, mais je ne trouve pas les mots. Je m'en vais à présent, on ne peut plus partager les mêmes appartements, tu es un Serpentard, moi une Gryffondors, on s'est toujours méprisé et on a été idiot d'essayer de modifier l'ordre des choses. Je te laisse une nouvelle colocataire avec laquelle tu coucheras sûrement, sur ce, Adieu.
Ps : Ne fais pas attention aux tâches mouillées sur le papier, je ne pleurs pas notre adieu, je pleurs la deuxième partie de toi que tu ne laisseras jamais sortir au grand jour...
Hermione 
».

***

Le lendemain du nouvel an assurait un silence reposant dans le château de Poudlard. Chacun récupérant dans un sommeil profond qui durera jusqu'aux alentours de midi, avant un réveil douloureux et brumeux, comme chaque année.
Une seule personne profitait de ce calme apaisant, marchant le long d'un couloir peu emprunté qui menait aux appartements préfectoraux. En effet, Lisa avait en tête quelque chose de bien précis : récupérer Drago Malefoy. Depuis qu'elle avait vu le jour, Lisa avait toujours eu tout ce qu'elle désirait, et si par malheur elle n'obtenait pas ce qu'elle voulait, elle ne n'aurait de repos qu'une fois son objectif atteint. Si Drago et elle étaient séparés, c'était uniquement la faute de cette stupide Sang-de-Bourbe, elle l'avait manipulé et maintenant le Serpentard n'avait plus conscience qu'il était pour elle, Lisa Scrimgeour, et personne d'autre.
Lorsque la jeune femme arriva devant le portrait, elle se maudit de ne pas connaître le mot de passe. Le chevalier du tableau lui adressa un sourire moqueur, et croisa les bras d'un air supérieur, comme pour la mettre au défi de trouver le mot de passe.
- Laissez moi entrer ! cracha Lisa.
Le chevalier éclata de rire :
- Pas sans mot de passe ! Seul les résidents ont le droit de changer le mot de passe à leur guise, chacun ayant son propre mot de passe.
Lisa le foudroya du regard, puis se mit à réfléchir au mot de passe que Granger aurait pu choisir, sans grand espoir d'y parvenir.
- Lion ! tenta-t-elle alors.
Il se mit de nouveau à rire pour le plus grand agacement de la Serdaigle.
- Potter ! Weasley ! Cours ! Examens ! Livres ! enchaîna-t-elle, à chaque fois un peu plus énervée.
Le chevalier ne cessait de rire devant la colère de son visiteur. Lisa tenta alors de trouver le mot de passe de Drago :
- Serpent ? Sang Pur ? Lisa ? tenta-t-elle pleine d'espoir.
Elle finit par abandonner de peur qu'elle ne tarde à casser le tableau dont le propriétaire avait le don de la mettre hors d'elle. Alors qu'elle commençait à descendre les premières marches, Lisa se stoppa net, avant de faire demi-tour. Le chevalier parût fut surprit de la revoir si vite, mais loin de lui déplaire, il croisa à nouveau les bras.
- Hermione, annonça Lisa d'une voix claire.
Le chevalier blêmit aussitôt, toute trace de rire ayant disparu. Et c'est avec un regard chargé de mépris que le portrait pivota... 

***

Hermione ouvrit les yeux pour la seconde fois de la matinée. Elle se souvint avoir écrit la lettre puis s'être recouchée dans sa propre chambre cette fois, exténuée. La jeune Gryffondor n'osait pas remettre le pied dehors de peur de croiser Drago, quelle idiote d'avoir révélé ses sentiments ! Dans un élan d'espoir, elle sortit de sa chambre en courant, puis s'infiltra discrètement dans celle de son colocataire qui, à son plus grand soulagement, n'était pas toujours pas là. Elle vit alors avec horreur que la lettre non plus n'était pas là ! Paniquée, Hermione regarda sous le bureau au cas où elle serait tombée, mais il n'y avait rien, rien du tout. Il fallait se rendre à l'évidence, Drago savait à présent...
Résolue à prendre un nouveau départ, Hermione se décida à descendre, il fallait aller de l'avant et cesser de se ronger les ongles pour lui. Bien qu'elle ne laissait rien paraître, son cœur battait à une vitesse fulgurante. Alors qu'elle traversait un grand couloir, un groupe de Poufsouffles se mit à rire sur son passage. Hermione leur jeta un coup d'œil, puis se regarda de haut en bas. Non, rien ne clochait dans son apparence. Elle haussa légèrement les épaules et poursuivit sa route. Mais tous les élèves qu'elle croisa pouffèrent de rire sans raison apparente. Agacée mais surtout inquiète, Hermione accéléra le pas, de plus en plus mal à l'aise. Peut-être était-ce de la paranoïa ? Pour en avoir le cœur net, Hermione se dirigea vers Lavande qui bavardait, en rigolant également, avec un groupe de copines :
- Salut Lavande, dit-elle avec un sourire forcé.
Lorsqu'elles l'aperçurent, toutes les filles se retinrent de rire avec beaucoup de difficulté.
- Hermione ! s'exclama Lavande. Tu vas bien ?
- Pour être franche, pas vraiment. Je peux savoir ce qui vous fait tant rire tous ?
Lavande sembla hésiter, puis finit par lui tendre une feuille un peu froissée. Hermione lui jeta un regard interrogateur, puis posa les yeux sur ce qui y était écrit. 
A peine avait-elle lu la première ligne qu'elle sut que c'était : sa lettre destinée à Drago. Mais elle n'y était pas entièrement, seules quelques phrases étaient imprimées :
« Drago,
Il est inutile de chercher à comprendre pourquoi notre relation a évolué d'une façon dont jamais, ni toi, ni moi, n'aurions soupçonné. Oui, je suis tombée amoureuse de toi. Tu es fort, tu as réussi, sans le vouloir, à séduire la femme qui te détestait le plus au monde, je dois avouer que je me suis laissée prendre comme toutes les autres. Voilà, j'aurais encore beaucoup à te dire, mais je ne trouve pas les mots.
Hermione
 ».
- Tu te pensais réellement assez forte pour ne pas tomber sous le charme de Malefoy ? ricana l'une des copines de Lavande.
Mais Hermione ne l'écoutait pas, toutes ses pensées n'étaient tournées que vers une seule personne : Drago.
Elle froissa le papier d'une main, et sans un regard, courut en direction de la Grande Salle, ignorant les remarques et les moqueries qu'on lui lançait. Hermione poussa les deux grandes portes et y découvrit ce qu'elle redoutait : une foule d'élèves regroupant les quatre maisons se trouvait au centre de la Grande Salle. Tous tenaient à la main le même papier qu'elle, riant et riant encore, ne se lassant jamais de lire les phrases à voix haute à leurs copains qui étaient pliés en deux. Au centre de la foule : Drago. Harcelé par les élèves qui voulaient en savoir plus, il ne semblait pas savoir où donner de la tête. C'est alors qu'il aperçut Hermione, et son regard se chargea aussitôt de haine, sa main se resserra encore plus sur le papier qu'il tenait. En larmes, la jeune femme se précipita vers lui :
- Attend Drago je peux t'expliquer, c'est pas ce que tu crois, supplia-t-elle en s'accrochant à son tee-shirt.
Celui-ci se dégagea aussitôt d'un geste brusque.
- Ne m'approche plus jamais Granger, plus jamais ! menaça-t-il les mâchoires contractées, ses yeux gris métaux lançant des éclairs de rage. 
Humilié, il la bouscula d'un bras pour passer, avant de sortir de la Grande Salle sous les exclamations déçues des élèves. Hermione le regarda s'éloigner, ne pouvant retenir un torrent de larmes malgré la présence pesante de la foule.
Oui, je suis tombée amoureuse de toi, lisait Pansy en imitant une voix aigue qui lui donnait l'air d'une idiote. Tu es fort, tu as réussi, sans le vouloir, à séduire la femme qui te détestait le plus au monde...
La salle explosa de rire, montrant Hermione du doigt sans relâche. Cette dernière restait immobile, subissant les remarques et les papiers qu'on lui jetait à la tête. Jamais elle n'avait eu aussi honte de toute sa vie, le collège entier était au courant de ses sentiments pour Drago Malefoy à présent. A bout de nerfs, Hermione sembla revenir à la réalité et hurla d'une voix cassée par la fatigue :
- Vous ne savez rien ! 
Certains élèves sursautèrent et le silence se fit rapidement.
- Vous ne savez absolument rien, répéta-t-elle dans un murmure cette fois-ci. Personne n'a vécu les deux dernières semaines que moi j'ai vécu, et je défi quiconque d'oser prétendre que la cohabitation avec Malefoy n'est pas si terrible !
Elle s'interrompit un instant, satisfaite d'avoir leur attention, puis reprit : 
- Lorsqu'on vient d'une famille de moldus, on est traité comme une moins que rien ! Vous êtes sans arrêt jugé sur la pureté de votre sang ! Et j'ai du subir, jours après jours, les remarques de Malefoy et des siens ! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est difficile de garder la tête haute face aux insultes sur vous et votre famille, et tout ça durant des années, mais moi j'ai tenu bon ! Drago Malefoy a finit par me respecter ! Et quoi que vous pensiez, c'est la vérité. Alors vous pouvez rire autant que ça vous chante, mais quelqu'un dans cette salle peut-il prétendre avoir le respect de ce Serpentard ?
Plus personne ne riait, la salle était envahie d'un silence où chacun retenait son souffle devant la colère de la lionne. Celle-ci poursuivit d'une voix calme mais d'où perçaient les sanglots qui n'attendaient qu'à s'échapper :
- Je suis tombée amoureuse oui...Mais cette personne vous ne la connaissez pas, cette lettre était destinée à quelqu'un qui ne s'est jamais montré publiquement, et ce n'est sûrement pas le Malefoy qui vient de quitter cette salle...
Sur ces dernières paroles, Hermione tourna les talons et sortit, la tête haute.
Partout sur les murs était accrochée sa déclaration, des feuilles volaient dans tous les sens, valsant au gré des courants d'air glacés provenant des immenses portes restées ouvertes de Poudlard.
- L'arroseur arrosé, c'est bien un proverbe de ta race moldue ?
Hermione se retourna. Lisa, accoudée au mur du couloir, affichait un sourire mauvais.
- Tu m'as menacé de m'humilier devant tout le monde tu te souviens ? poursuivit-elle. On dirait que je t'ai devancé. C'était tellement facile il faut dire, je suis rentré dans votre salle commune, je pensais trouver mon amour dans sa chambre, mais il n'était pas là. Mais je ne suis pas venue pour rien, une lettre y était et mes yeux l'ont accidentellement lue...J'ai utilisé le sort de multiplication et j'en ai distribué un peu partout dans...
Mais elle s'interrompu car Hermione était repartit d'un pas lent, son esprit ailleurs. Vexée par ce manque d'attention alors qu'elle contait sa victoire, Lisa rattrapa la jeune femme et lui lança d'un ton beaucoup moins amusé :
- Tu as perdu Granger.
- Tu as sans doute raison, dit-elle alors calmement, presque avec politesse. Mais tu penses sérieusement récupérer Drago après ce que tu lui as fait ?
- Quoi, comment ça ce que je lui ai fait ?
- Tu viens de l'humilier devant tout le collège, après tout c'est bien toi qui as publié la lettre non ? Tu es rentré dans sa chambre sans son autorisation et tu lui as volé quelque chose lui appartenait, et crois-moi je le connais, ce genre de chose ça le met en rogne.
Le sourire de la Serdaigle se transforma en une affreuse grimace, puis elle regarda Hermione s'éloigner sans un mot.

***

Les larmes retenues jusqu'à présent se déversèrent enfin une fois la porte de sa chambre fermée. Elle resta allongée sur son lit plusieurs minutes, et contrairement à ce qu'on pourrait croire, la tête vide de pensées. Son corps semblait également vide d'émotions, comme si son être entier avait épuisé tous les sentiments que l'on pouvait ressentir.
Elle entendit alors quelqu'un l'appeler. C'était la voix de Ron, il était probablement derrière le portrait de la salle commune en bas, mais Hermione ne voulait voir personne, surtout si c'était pour se prendre de nouvelles critiques à la figure. Comme s'il avait lu dans ses pensées, il cria :
- Ouvre Hermione ! Je ne suis pas là pour te juger !
La Gryffondor leva la tête, surprise. Tout de même méfiante, elle se leva, descendit les escaliers et ouvrit au rouquin. Les yeux rouges, gonflés par les pleurs, elle demanda :
- Tu n'es vraiment pas énervé ?
Ronald hocha la tête avec un sourire. Sans chercher à en savoir d'avantage, Hermione se jeta au cou de son ami. Cette étreinte lui fit réaliser qu'en fait elle avait besoin de soutien plus que jamais. Lorsqu'elle prit fin, Hermione l'invita enfin à rentrer et Ron prit la parole :
- Surtout ne vas pas croire que tes sentiments pour Malefoy m'enchantent, loin de là. Seulement, à Noël, quand on s'est disputé après que j'ai bu...Le lendemain j'ai réalisé ce que je t'avais dit et j'ai eu peur de perdre pour toujours. Quand on s'est réconcilié, je me suis juré de ne plus jamais t'abandonner quoi qu'il arrive, encore moins pour une histoire de garçons. Je pensais que tu étais amoureuse de Donovan et j'ai failli gâcher notre amitié pour ce type. J'apprends qu'en fait tu aimes Malefoy, et je ne te cache pas que j'ai failli mourir sur le moment, mais ce qui t'arrives aujourd'hui, l'humiliation et tout ça, je ne le souhaite à personne et je pense sincèrement que tu as besoin de moi et de Harry plus que jamais.
- Merci Ron, merci. Et...Harry ?
Ronald semblait redouter cette question. A son expression, Hermione devina tout de suite la réaction qu'il avait du avoir.
- Laisse-lui du temps Mione.
- Tu ne comprends pas, il le savait déjà.
- Quoi ?
- Excuse-moi je voulais t'en parler mais j'avais tellement peur que tu réagisses mal ! Je me suis confiée à Harry lorsque j'étais à l'infirmerie, depuis il ne m'adresse plus la parole.
- Il m'avait dit que c'était parce que tu étais redevenue amie avec Chang.
- Et tu l'as cru ? s'indigna Hermione. Premièrement je n'ai jamais été amie avec elle, et deuxièmement, il t'a mentit parce que je ne voulais pas que tu le saches, je suis désolée.
- Mais s'il le savait, pourquoi réagit-il comme ça aujourd'hui ?
- J'en sais rien, avoua-t-elle. Peut-être que jusque là il avait espoir que je change d'avis, mais aujourd'hui c'est comment dire...officiel en quelques sortes.
Ils se turent un moment. Hermione n'aurait jamais imaginé confier un jour ses problèmes de cœur à Ron. Elle avait toujours su au fond d'elle qu'il était amoureux et par conséquent elle évitait de lui parler des garçons, c'est ce qu'elle avait l'habitude de faire avec Harry seulement. Ça faisait du bien de pouvoir se lâcher sans redouter une crise de jalousie, leur amitié n'en était que plus forte.
- Allez faut qu'on y aille, déclara soudain Ron en se levant.
- Où ça ?
- Au match de Quidditch par Merlin !
- Quoi ? Non ! Hors de question que j'y aille !
- Hermione tu as toujours été la première à me répéter sans arrêt qu'il fallait passer outre le regard des autres !
- C'est différent aujourd'hui !
- Et en quoi ?
- Ce n'est pas toi qui as révélé publiquement tes sentiments pour Malefoy !
- Heureusement que non ! Allez Hermione, si tu n'affrontes pas les élèves et leurs remarques aujourd'hui, tu ne pourras plus jamais le faire, fais-moi confiance. Tu comptes sérieusement te cacher jusqu'à la fin de tes jours ?
- Non, jusqu'à la fin de l'année seulement, répondit-elle d'un ton lugubre.
Tous deux rigolèrent et Hermione retrouva son sourire, ainsi que son courage.

***

Sur le chemin qui menait au terrain, certains élèves continuaient de pouffer bêtement à la vue de Hermione, mais celle-ci, accrochée au bras de Ron, n'y prêtait guère attention. Lorsqu'elle prit place dans les gradins, les exclamations redoublèrent d'intensité, Hermione était le centre d'attention général. Même les Gryffondors semblaient lui en vouloir pour avoir « trahis » sa maison.
- Tu nous fait honte, lui avait dit une rouge et or de deuxième année. Les lions ne se mélangent pas avec les serpents !
- Oui et c'est pour ça qu'on s'en va espèce de vipère, avait répliqué Ron en entraînant Hermione par les épaules.
Cette dernière se sentait de plus en plus mal à l'aise, elle ne savait pas si elle tiendrait tout le match qui opposait les Gryffondors contre les Serpentards.
La première équipe fit alors irruption sur le terrain volant en cercle, sous les acclamations de l'école. A leur tête, Harry Potter, capitaine et attrapeur. La seconde équipe fit son entrée, acclamée uniquement par les verts et argents, ainsi que quelques Serdaigles. Leur balais déchiraient l'air en rasant les gradins de si près que Drago aperçut Hermione une fraction de seconde. Elle fut la seule à le voir se déstabiliser l'espace d'un court instant, avant qu'il ne se concentre à nouveau sur sa trajectoire.

Il ne pensait vraiment pas qu'elle viendrait après les précédents évènements. Elle était courageuse, il devait se l'avouer. Lui savait qu'il n'aurait pas de problème à se défaire des quelques curieux, car jamais personne n'avait trop osé l'approcher, surtout pour lui poser des questions d'ordre personnelle. Mais elle, malgré ce qu'elle laissait croire, était beaucoup plus fragile. Drago lui en voulait affreusement pour l'humiliation dont elle était la responsable, mais une part de lui ne demandait qu'à rabaisser le caquet à ceux qui l'emmerdaient. En temps normal il serait entré dans une colère haineuse envers elle, il aurait tout fait pour se venger et assurer aux autres qu'il n'y avait rien entre eux. Alors pourquoi, derrière cette honte tant redoutée, se sentait-il léger ? Pourquoi n'était-il pas plus énervé que ça, pourquoi la révélation de Granger lui donnait-elle le sourire chaque fois qu'il y pensait ?
Mme Bibine donna un coup de sifflet pour demander aux deux équipes de descendre à terre.
- Serrez vous la main, dit-elle à l'adresse des deux capitaines.
Drago et Harry se fixèrent, mais aucun d'eux ne bougea.
- Serrez vous la main ! ordonna l'arbitre aux yeux de chat.
Ils finirent par obtempérer non sans un dernier regard noir avant de quitter le sol. Le match commençait.
- Le souaffle est lancé ! cria Ernie MacMillan, chargé de commenter. Et c'est Graham Montague qui le saisit ! Il le lance à Warrington qui le passe à Flint et...ah il est reprit par Alicia Spinnet !
Drago tentait d'apercevoir le vif d'or tout en essayant de suivre le match. Mais son esprit était ailleurs, il ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil furtifs à l'une des spectatrices rouge et or.
Au bout d'une demi-heure de match, les Serpentards menaient 60 à 20. Toujours aucune trace du vif d'or, Potter semblait un peu ailleurs lui aussi. Tel un aimant, Drago posa ses yeux sur Hermione pour peut-être la vingt-cinquième fois depuis le début du match. Il la vit alors se débattre furieusement contre des minis avions en papier, probablement les lettres, qui tournaient vivement autour d'elle, la piquant au passage telle une nuée de moustiques. Il suivit de ses yeux gris la trajectoire des avions et découvrit la source : Pansy et autres Serpentards s'amusaient, à l'aide de leur baguette, à transformer les lettres en avions et à les diriger sur la Gryffondor. Prit d'un élan de rage, il fonça droit sur Perigrin Derrick, l'un des batteurs de son équipe, lui prit la batte des mains et, d'un puissant coup, dirigea le cognard qui arrivait vers sa propre tribune. La balle atteignit le banc de Pansy et fit voler le bois en éclat dans un fracas assourdissant mêlé au cri strident de la jeune brune. Un coup de sifflet retentit.
Drago dut redescendre sous les huées mécontentes des Serpentards, mais également sous les clameurs joyeuses des Gryffondors qui admiraient le geste de Malefoy envers leurs ennemis.
- Je devrais vous disqualifier sur le champ ! hurlait Mme Bibine.
- Oui mais vous ne le ferez pas parce que je suis le seul attrapeur que cette équipe ait, rétorqua Drago.
- Quelle insolence ! Si la règle n'interdisait pas de mettre un terme au match en mettant l'attrapeur sur le banc, croyez-moi je...
Mais Drago n'écoutait plus, il venait de repartir dans les airs.

***

Haut d'une cinquantaine de mètres à présent, Drago ne pouvait plus détacher ses yeux d'Hermione. Il avait l'impression que, s'il tournait la tête une seconde, on s'en prendrait de nouveau à elle. Elle paraissait si faible vu d'ici...
C'est alors qu'il passa juste devant ses yeux : la petite balle dorée voletait à quelques mètres plus loin, comme pour narguer l'attrapeur. Alors qu'il s'apprêtait à foncer droit sur le vif d'or, ses yeux dérivèrent une dernière fois sur Hermione, et son cœur loupa un battement : elle n'était plus là.
Il la vit un peu plus loin en train de se faufiler dans les gradins, parmi les élèves qui lui lançaient des répliques cinglantes au passage. Sûrement ne supportait-elle plus la pression. Drago reporta son attention sur le vif d'or qui tenait sa position, voletant par ci par là. Il devait l'attraper, son équipe gagnerait, qu'est-ce qu'il attendait ? Le Serpentard ne bougeait pas, réfléchissant à tout vitesse, confronté entre le dilemme de la gloire, et celui du cœur...
- Qu'est-ce que t'attends pour la rejoindre ? dit alors une voix derrière lui.
C'était Potter. Il volait juste un mètre derrière, regardant lui aussi Hermione s'éloigner.
- Tu veux me faire partir pour avoir le vif d'or c'est ça ? demanda Malefoy, pour la première fois sans mépris dans la voix.
- Crois-moi si j'avais voulu le vif d'or, je l'aurais prit depuis un bout de temps, dit-il en regardant la petite balle dorée voler devant son nez. Elle a besoin de toi Malefoy, et même si ça m'arrache la bouche de le dire, elle ne sera jamais heureuse sans toi, je le vois bien. Mai si tu refuses de commencer par t'avouer tes propres sentiments pour elle, c'est que tu ne la mérites pas...
Hermione était descendue sur le terrain à présent, elle se dirigeait vers la sortie. Drago jeta un dernier regard au vif d'or. Il réalisa alors que, s'il pouvait encore supporter de perdre ce match pourtant important à ses yeux, il ne pourrait supporter de la perdre elle.
Dans un élan incontrôlé, il fonça droit vers le sol à une vitesse impressionnante. La foule de spectateurs poussait des exclamations de surprise devant le comportement soudain du Serpentard. Hermione, elle, continuait d'avancer la tête baissée, pensant être la seule était la source de ce brouhaha, dû à son départ précipité. Arrivé au sol, Drago sauta presque de son balais, manquant de trébucher à cause de la vitesse de l'atterrissage.
- Hermione ! hurla-t-il.
Celle-ci se retourna vivement, et vit avec stupeur Drago Malefoy courir vers elle.
- Qu'est-ce que tu fais ? bredouilla-t-elle confuse.
J'assume mes actes, déclara-t-il avant de poser une main sur la joue de la jeune femme et de l'attirer vers lui.
Alors, c'est devant plus de deux mille élèves, que l'homme au cœur de pierre posa ses lèvres sur celles d'Hermione Granger, échangeant pour la première fois de sa vie, un vrai baiser d'amour...

Il se détacha d'elle puis remonta sur son balais avant de se diriger vers Ernie MacMillan et de lui prendre sa baguette magique :
- Sonorus, dit-il en pointant la baguette sur sa gorge.
Sa voix résonna alors dans tout le stade, comme Ernie quelques minutes plus tôt :
- Un jour, déclara-t-il à la foule suspendue à ses lèvres, un jour j'ai dit à Hermione que la femme idéale n'existait pas pour moi, je lui ai dit que je ne pourrais jamais supporter une femme plus de quelques jours. Je me rends compte qu'à présent, c'est quelques jours sans elle, que je ne pourrais jamais supporter. Alors vous pourrez ricaner et commérer autant que vous voudrez, mais je resterais toujours le plus heureux des deux, car moi j'ai trouvé une réelle raison à mon existence, et je vous souhaite à tous de vivre un jour ne serait-ce qu'une parcelle du pur moment de bonheur que je ressens lorsque je suis avec elle...
Il se tourna ensuite vers Hermione et, malgré la hauteur qui les séparait, plongea ses deux yeux plus bleu azur que jamais, dans les siens avec une telle profondeur que la jeune femme ne fut pas la seule à oublier de respirer.
- Je n'ai jamais prononcé ces paroles de toute ma vie, et j'avoue que c'est assez difficile, surtout devant tant de monde, mais je veux que ça se sache car je n'en ai plus honte : Je t'aime Hermione Granger. Je t'aime bien plus que je ne m'en serais cru capable.
Il redescendit alors tout doucement au sol, et le silence qui avait suivi son discours se transforma en un véritable tonnerre d'applaudissement, et c'est dans ce vacarme résonnant sur des kilomètre, que Drago s'approcha d'une Hermione demeurée muette jusque là.
- Drago je...commença-t-elle avant d'être interrompue.
- Ah non Granger, plaisanta-t-il, ne me reproche pas mon manque de tact pour les déclaration publiques, parce que là-dessus on est quitte, tu ne crois pas ?
Pour toute réponse, Hermione se jeta dans ses bras et le serra si fort qu'il dut se dégager doucement avant de prendre son visage entre ses deux mains et de l'embrasser amoureusement. 
Personne ne s'était aperçut qu'Harry avait attrapé le vif d'or faisant gagner son équipe, et pour dire, même ce dernier s'en fichait royalement.
Les gradins se vidèrent rapidement, car les centaines d'élèves vinrent les rejoindre sur le terrain en une explosion de hurlements joyeux.

Depuis des millénaires que les sorciers existent, ce couple d'adolescent fut le premier à réunir les deux maisons ennemies de toujours...

 


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